Analyse de pratique professionnelle UCSA

Lieu 

Je suis actuellement en stage au service d’addictologie du centre hospitalier de Béziers. Le but du service est la prise en charge du sevrage, autant dans sa dimension somatique que dans sa dimension psychologique. C’est un service de 10 lits (4 chambres simples et 3 chambres doubles) affilié au service d’hépato gastro entérologie. Les hospitalisations sont programmées et durent une semaine pour un sevrage simple (SS) et deux semaines pour un sevrage complexe (SC). Les patients suivent un programme hebdomadaire constitué d’entretiens individuels et d’ateliers de groupe. Les repas sont pris dans une salle commune. Le midi un repas dit thérapeutique est organisé avec les soignants dans cette même salle. Les patients en service ont un contrat de soins dans lequel ils s’engagent à respecter les règles du service, participer aux ateliers et aux repas thérapeutiques et ne consommer aucun produit en lien avec leur addiction (une exception est faite pour le tabac)

Le service est composé de 4 infirmiers, 4 aide soignants, 2 médecin gastro-addictologue, des psychologues, des intervenants pour les ateliers, un tabacologue, un ergothérapeute … une équipe de liaison de soins en addictologie (ELSA) est étroitement liée au Service. Elle est composée de deux infirmiers et d’un psychiatre

Situation 

Monsieur K est un patient de 33 ans rentré en cure de sevrage Complexe pour plusieurs addictions :

• Alcool : 1 bouteille de vodka par jour
• Cocaïne :1 à 2 grammes par jour.
• Cannabis : entre 7 et 10 joints par jour
• Tabac : 30 cigarettes par jour
• Benzodiazépines : 6 alprazolam et un zopiclone par jour

C’est le premier Sevrage de Monsieur K

Monsieur K souhaite se libérer de ses addictions afin de pouvoir reprendre sa vie : prendre un appartement, trouver un travail, fonder une famille

Monsieur K est au RSA, il vit actuellement chez ses parents dans un quartier proche de l’hôpital, environnement qu’il juge défavorable pour ses addictions (deux de ses frères sont en prison pour trafic de drogue et, selon ses dire un troisième frère trafique encore de la drogue et le fournit en substances illicites)

Après son hospitalisation en service d’addictologie, Monsieur K doit rejoindre une Post-cure à Saint Pons durant 4 semaines afin de renforcer son sevrage.

A l’entrée d’un patient dans le service, un patient doit rester 72 heures dans sa chambre (et ne pas descendre fumer sans avoir prévenu l’équipe au préalable) afin de gérer la partie physique du sevrage. Le syndrome de sevrage est évalué toutes les six heures à l’aide du score de Cushman. Un protocole est mis en place (perfusion Glucidion 1L avec 500 mg de Vitamine B1 et 250 mg de vitamine B6 sur 12 heures ainsi que du diazépam) et réévalué en fonction du score de Cushman.

Vu la polytoxicomanie dont souffre Monsieur K, la proximité de son domicile et la facilité avec laquelle, selon ses dires, il peut se procurer des produits illicites, l’équipe a décidé de mettre en place un Bilan Toxique Urinaire (T.U.) quotidien (normalement ce bilan est réalisé à l’entrée puis tous les trois pour les autres patients)

Nous sommes Lundi, cela fait quatre jours que Monsieur K est rentré dans le service, et le sevrage a été rapide et sans trop de symptômes (Cushman à 2 après 24 heures, le patient a été déperfusé et un relais per os a été réalisé)

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