Science et scientifiques (1870-1914)
Cours : Science et scientifiques (1870-1914). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lucie Muniere • 17 Mars 2024 • Cours • 2 958 Mots (12 Pages) • 104 Vues
Colle histoire : Science et scientifiques 1870-1914
Introduction
Lors du premier congrès de l’Association française pour l’avancement des sciences (AFAS) réuni à Bordeaux en 1872, Jean-Louis-Armand de Quatrefages de Bréau, zoologiste et anthropologue français déclara : « La science est aujourd’hui partout ; elle tend de plus en plus à devenir la souveraine du monde ». La science, ainsi nommée au XIXe siècle, englobait l’ensemble des sciences physique et naturelles avec leurs nombreuses ramifications La science de la fin XIXe siècle au début du XXe siècle connait une trajectoire grandissante, bien que la République française, depuis sa proclamation le 4 septembre 1870, peine à s’imposer et que la France connaisse une période d’instabilité. En effet, d’autres préoccupations, concernant l’avenir de cette IIIe République notamment, prédominent dans la société. Cependant, par ses innombrables découvertes et avancées dans le domaine des sciences pures et des sciences appliquées, la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle apparaissent aux contemporains comme une période spécifique dans l’histoire de l’humanité : la science était appelée désormais à régler la marche du monde. Le XIXe est un siècle de découvertes. Grâce aux scientifiques, de nombreuses avancées sont faites dans différentes et branches, les méthodologies scientifiques sont renouvelées et les résultats sont popularisés. Stimulées par la seconde industrialisation, soutenues par l’État et les grands industriels, les recherches s'accélèrent, en particulier en chimie, en métallurgie et dans le domaine de l'électricité. Les inventions se multiplient : lampe à incandescence d'Edison en 1879, premiers plastiques synthétiques, première centrale hydroélectrique (1884), etc. À la fin du siècle, la découverte de phénomènes physiques inconnus (rayons X, radioactivité) ouvre de nouveaux terrains de recherche. De plus, de nouvelles disciplines, comme la sociologie ou les sciences de l’éducation se font une place dans les universités. Ces innovations scientifiques s’inscrivent dans un contexte de changement du monde et de la société.
Nous nous demanderons dans quelle mesure la science grandissante et innovante permet de changer le quotidien des Français tout en modifiant l’image de la France ?
Plan
- Un nouvel essor scientifique
- Les sciences, moteur d’une nouvelle économie républicaine
- La science à la mode
- La science populaire
- La science comme nouvelle image de la République
- La science comme projet anticlérical
- Le rayonnement de Paris
- Les scientifiques français à l’honneur
- La science aux services de la France et des Français
- La transformation du quotidien
- La médecine moderne
- Un armement toujours plus performant grâce aux sciences
- Un nouvel essor scientifique
- Les sciences, moteurs d’une économie républicaine
La fin du XIXe siècle est marqué par une deuxième industrialisation de la France. Les savants et les inventeurs sont, aux côtés des entrepreneurs, les promoteurs de l’industrialisation. Ils répondent aux interrogations des industriels en apportant les connaissances nécessaires ou les solutions techniques. Ces relations entre la science et l’industrie s’épanouissent, savants et inventeurs offrent des savoirs pour l’industrie tout en explicitant les pratiques industrielles.
Cette industrialisation permet à la France d’essayer de retrouver une stabilité économique face aux difficultés de la République et face aux dettes laissées par la guerre contre la Prusse.
Le développement de la science en ce début de IIIe République permet également de fournir une certaine légitimité au régime. La science permet de restaurer une partie de la grandeur de la patrie.
- Association française pour l’avancement des sciences (AFAS) fondée en avril 1872 et adopte la devise « Par la Science, pour la Patrie ». Le secrétaire général de l’AFAS en 1880, Ernest Mercadier, ingénieur électricien, dit à Reims « Notre association est née précisément du besoin impérieux, du désir inextinguible, de l’énergique résolution de relever la patrie, qui ont saisi en 1871 tous les Français qui ont du cœur ». Cette citation décrit bien le lien étroit entre la mise en avant de la science et la volonté de restaurer la grandeur de la France.
- La science à la mode
Les contemporains font l’éloge de la science et de l’industrie, censées apporter le bonheur au monde. Au XIXe siècle, on loue ces nouvelles innovations que sont la vitesse (des transports ou des communications), on célèbre la « fée électricité ».
- Le positivisme développe une véritable religion du progrès et les Expositions Universelles servent de vitrines aux inventions technologiques. Le positivisme est une philosophie valorisant la connaissance, l’expérience et le progrès. Elle est notamment développée par Auguste Comte. Renonçant à rechercher les causes, l’esprit positif s’attache à « la simple recherche des lois, c’est-à-dire des relations constantes qui existent entre les phénomènes observés » et celles-ci une fois connues, permettent la déduction de prévision. La science de la fin du XIXe siècle est donc celle qui chasse l’erreur ou l’illusion et qui trouve la raison.
- La science populaire
La science ainsi définie se propage et se vulgarise pour s’adapter à tous les publics. On retrouve en effet de nombreuses revues scientifiques, comme La Science Populaire, revue fondée en février 1880 par Adolphe Bitard dont on peut lire dans la préface : « Nous fondons aujourd’hui un journal d’un genre nouveau, répondant, croyons-nous, à de nouveaux besoins de l’esprit public, spécialement à cette soif d’apprendre qui a pénétré les masses ». Les conférences, les musées ou encore l’art et la littérature propagent cette nouvelle pensée scientifique.
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