Synthèse sur les idées de Rabelais sur la guerre (Gargantua)

Synthèse sur les idées de Rabelais sur la guerre (Gargantua)

L’essentiel des idées de Rabelais sur la guerre se trouve dans les chapitres 25 à 29 de Gargantua. Cette partie de l’œuvre traite l’existence d’un conflit ouvert entre les fouaciers de Lerné et les « gens du pays de Gargantua ». Rabelais est totalement contre la guerre pour trois raisons principales : tout d’abord, les guerres relèvent de causes le plus souvent absurdes et mineures. Ensuite, même si la guerre pouvait être justifiée, elle frappe la plupart du temps des innocents, qui vont répondre aux actes de barbarie par de la violence. Enfin la guerre est déclarée, en oubliant les ententes passées, à cause des défauts humains. Mieux vaut éviter la guerre !

Dans Gargantua, tout commença par une banale dispute entre les fouaciers et des bergers, la dispute dégénère bagarre, pour finir en guerre. Les bergers souhaitent acheter des fouaces et se virent vivement critiqués, moqués et interdits d’achat par les fouaciers de Lerné sans aucune raison apparente. Les insultes qui furent à l’origine de la guerre entre ces différents protagonistes proviennent de l’idée stupide de ne pas vouloir vendre des fouaces à « des bergers de merde ». A travers ce passage se dégage l’idée de l’absurdité de la guerre. Rabelais montre l’origine particulièrement ridicule de ce conflit : « Les fouaciers refusèrent leur requête », et sans aucunes raisons ils les insultèrent : « de misérables, de brèche-dents, de plaisants rouquins […] ». Cette situation est d’autant plus surprenante qu’elle n’est pas habituelle : « Vous aviez pourtant l’habitude de nous donner volontiers de la fouace ». Ce comportement imprévisible et incompréhensible traduit encore plus le coté irrationnel et démesuré de ce conflit, cette guerre.

La guerre pour Rabelais est aveugle et violente et frappe des innocents. Quand le souverain Picrochole décida de déclarer la guerre, avec une armée importante, les conséquences furent catastrophiques pour tous y compris pour les personnes innocentes : « Alors, sans ordre ni mesure, ils s’éparpillèrent pêle-mêle dans les campagnes, pillant et détruisant tout sur leur passage ». En plus de frapper aveuglément, la guerre est un acte de violence terrible « ils détroussèrent hommes et femmes, prenant tout ce qu’ils pouvaient ». Non seulement la guerre tue des innocents mais bien souvent elle transforme ces individus en tueurs, des hommes de paix en de dangereux guerriers comme nous l’a montré Frère Jean : « aux uns il écrabouillait la cervelle, à d’autres, il brisait bras et jambes […] ». La guerre réussie à transformer la nature humaine en une nature inhumaine.

Dans cet épisode, Rabelais critique la guerre en montrant que même deus pays voisin, ami de longue date peuvent rentrer en guerre. Pour des absurdisées et à cause de la mauvaise foi de fouaciers, « De retour à Lerné, […] ils proposèrent leur plainte. Ils montrèrent leurs paniers rompus, leurs bonnet froissés, […] disant que tout cela avait été fait par les bergers ». La vérité est ainsi changée et les faits rapportés sont présentés de telle façon que le souverain doit décréter la guerre. C’est donc sur une base fausse, sur des informations incomplètes, sur des malentendus qu’une guerre se déclare,

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