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La musique en lecture

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Par   •  15 Mai 2023  •  Fiche de lecture  •  2 289 Mots (10 Pages)  •  171 Vues

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La musique                Séquence IV

Séance 3 : Un marqueur social ?[pic 1]

Entraînement à la synthèse de documents

Vous réaliserez une synthèse concise, ordonnée et objective des documents suivants :

Texte 1 : Pierre Bourdieu, La Distinction, 1979

Texte 2 : Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871

Document 3 : Stephen Frears, Florence Foster Jenkins, 2016

Texte 4 : Laure Narlian, « Qui est Sofiane Pamart, le pianiste virtuose et "sans limite" que les rappeurs s’arrachent ? »,  www.francetvinfo.fr, 16 septembre 2021

Texte 1 :

Sociologue de renommée mondiale, Pierre Bourdieu (1930-2002) s’est particulièrement intéressé aux pratiques culturelles et à la manière dont elles reflètent ou renforcent les hiérarchies sociales.

        S’il n’y a rien par exemple, qui, autant que les goûts en musique, permette d’affirmer sa «classe », rien par quoi on soit aussi infailliblement classé, c’est bien sûr qu’il n’est pas de pratique plus classante (1) [...] que la fréquentation du concert ou la pratique d’un instrument de musique « noble » [...]. Mais c’est aussi que l’exhibition de « culture musicale » n’est pas une parade culturelle (2) comme les autres : dans sa définition sociale, la « culture musicale » est autre chose qu’une simple somme de savoirs et d’expériences assortie de l’aptitude à discourir à leur propos. La musique est le plus spiritualiste des arts de l’esprit et l’amour de la musique est une garantie de « spiritualité ». [...] Comme en témoignent les innombrables variations sur l’âme de la musique et la musique de l’âme, la musique a partie liée avec l’ »intériorité » (« la musique intérieure ») la plus « profonde » et il n’y a de concerts que spirituels... Être « insensible à la musique » représente sans doute pour un monde bourgeois qui pense son rapport avec le peuple sur le mode des rapports entre l’âme et le corps, comme une forme spécialement inavouable de grossièreté matérialiste. Mais ce n’est pas tout. La musique est l’art « pur » par excellence : elle ne dit rien et n’a rien à dire ; n’ayant jamais vraiment de fonction expressive, elle s’oppose au théâtre qui, même dans ses formes les plus épurées, reste porteur d’un message social et qui ne peut « passer » que sur la base d’un accord immédiat et profond avec les valeurs et les attentes du public. Le théâtre divise et se divise : l’opposition entre le théâtre rive droite et le théâtre rive gauche (3), entre le théâtre bourgeois et le théâtre d’avant-garde, est inséparablement esthétique et politique. Rien de tel en musique (si on laisse de côté quelques rares exceptions récentes) : la musique représente la forme la plus radicale, la plus absolue de la dénégation du monde (4) et spécialement du monde social [...].

  1. Pratique, activité qui révèle les goûts de classe et les distinctions sociales.
  2. Démonstration ou étalage de sa culture.
  3. À Paris, les quartiers de la rive droite ont longtemps été considérés comme des quartiers exclusivement bourgeois et d’affaires. Quant aux quartiers de la rive gauche, ils conservent une image contestataire puisqu’ils accueillent les grandes universités.
  4. Action de nier fortement quelque-chose.

Texte 2 :

L’intrigue du roman d’Émile Zola (1840-1902) se situe après le coup d’État du 2 décembre 1851, initié par Louis-Napoléon Bonaparte. Celui-ci a provoqué en Provence des insurrections républicaines. Parmi les différents groupes dissidents figure cette bande d’insurgés contre le nouveau pouvoir qui arrive ici en ordre dispersé jusqu’à ce que La Marseillaise retentisse...

        La bande descendait avec un élan (1) superbe, irrésistible. Rien de plus terriblement grandiose que l’irruption de ces quelques milliers d’hommes dans la paix morte et glacée de l’horizon. La route, devenue torrent, roulait des flots vivants qui semblaient ne pas devoir s’épuiser ; toujours, au coude du chemin, se montraient de nouvelles masses noires, dont les chants enflaient de plus en plus la grande voix de cette tempête humaine. Quand les derniers bataillons apparurent, il y eut un éclat assourdissant. La Marseillaise emplit le ciel, comme soufflée par des bouches géantes dans de monstrueuses trompettes qui la jetaient, vibrante, avec des sécheresses de cuivre, à tous les coins de la vallée. Et la campagne endormie s’éveilla en sursaut ; elle frissonna tout entière, ainsi qu’un tambour que frappent les baguettes ; elle retentit jusqu’aux entrailles, répétant par tous ses échos les notes ardentes (2) du  chant national. Alors ce fut plus seulement la bande qui chanta ; de bouts de l’horizon, des rochers lointains, des pièces de terre labourées, des prairies, des bouquets d’arbres, des moindres broussailles, semblèrent sortir des voix humaines ; le large amphithéâtre qui monte de la rivière à Plassans (3), la cascade gigantesque sur laquelle coulaient les bleuâtres clartés de la lune, était comme couvert par un peuple invisible et innombrable acclamant les insurgés (4) ; et, au fond des creux de la Viorne (5), le long des eaux rayées de mystérieux reflets d’étain (6) fondu, il n’y avait pas un trou de ténèbres où des hommes cachés ne parussent reprendre chaque refrain avec une colère plus haute. La campagne, dans l’ébranlement de l’air et du sol, criait vengeance et liberté. Tant que la petite armée descendit la côte, le rugissement populaire roula ainsi par ondes sonores traversées de brusques éclats, secouant jusqu’aux pierres du chemin.

  1. Mouvement enthousiaste.
  2. Passionnées, enthousiastes.
  3. Ville fictive inspirée d’Aix-en-Provence.
  4. Révoltés.
  5. Nom de la rivière (fictive) qui coule à Plassans.
  6. Métal de couleur gris-blanc.

Document 3 : Stephen Frears, Florence Foster Jenkins, 2016

Dans ce film, le réalisateur britannique (né en 1941) présente l’histoire vraie de Florence Foster Jenkins (Meryl Streep), une femme de la haute société new-yorkaise passionnée d’opéra et de musique classique. Elle rêve de devenir chanteuse d’opéra et de se produire sur la scène du Carnegie Hall mais chante comme une casserole ! Elle dispose cependant du soutien indéfectible de son mari St. Clair Bayfield (Hugh Grant), de son pianiste Cosmé McMoon (Simon Helberg) et de son professeur de chant Carlo Edwards (David Haig).

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