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Lecture Analytique, Les Animaux Malades De La Peste

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Par   •  21 Janvier 2012  •  2 743 Mots (11 Pages)  •  7 116 Vues

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Les animaux malades de la peste

Intro : Dans cette fable, nous trouvons un registre satirique qui souligne l’injustice qui règne à la cour. Ici , ce n’est pas une adaptation d’une fable d’Esope, mais elle reprend une tradition médiévale. Après description des ravages de la Peste, L.F donne la parole au lion pour apaiser la colère du ciel. Le renard excuse alors les fautes du prince , des « autres puissances mineures » comme le Tigre et l’Ours. Ensuite vient la confession de l’âne qui avoue un péché mineur ce qui suscite l’indignation générale et donne sur sa condamnation unanime. Morale = force est toujours innocente et la faiblesse est toujours coupable. Nous verrons comment La Fontaine use des ressources du tragique pour faire une satire de la cour fondée sur l’ironie.

• Un récit tragique :

Récit dans un contexte tragique, exposant d’abord les ravages d’un fléau interprété comme un châtiment divin, puis montrant comment s’opère le choix d’un bouc émissaire sacrifié pour blanchir les autres . 

a) les ravages de la peste : 
Situation initiale est tragique.

Champ lexical de la mort omniprésent : * « l’Achéron » métonymie au vers 5 qui désigne les enfers mythologiques.

*Présence du verbe mourir 2 fois en polyptote (répétition de plusieurs termes de même racine, ou encore d'un même verbe sous différentes formes). 
* Le chiasme (v.7) montre que le fléau n’épargne personne. 
* Hyperbole « enrichir en un jour l’Achéron » insiste sur le nb des victimes et la métaphore de la « guerre » (v6) insiste sur la violence. 
 * Oxymore « mourante vie » montre que peste touche aussi les survivants. 
* Emploi des négations (v.10 à 14) montre que les animaux se comportent à l’inverse de leurs habitudes. La Peste instaure un désordre profond dans l’univers animal. 
* Emploi des octosyllabes traduisent le rétrécissement du désir et de la vitalité (v10-14) par opposition des alexandrins (v 4, 5 ,7 ,9) qui marquent l’étendue du fléau. 
La Peste fait ainsi régner la « terreur » (v1).

b) Thème du châtiment divin :

Fléau présent dramatiquement comme un « Mal » (v2) qu’on n’ose pas nommer jusqu’au vers 4. 
* Périphrase initiale interprète comme un châtiment divin « mal que le Ciel en sa furreur/inventa pour punir les crimes de la terre »
*Lexique de la faute et du châtiment divin (« crimes » , « punir ») nous place dans un contexte tragique. Lion confirme avec les « péchés », « Je crois que le Ciel a permis/pour nos péchés cette infortune ». « Céleste courroux » reprend «la fureur » évoquée » au v.2 . Solution proposée = sacrifice « que le plus coupable d’entre nous/ se sacrifie aux traits du céleste courroux ». [Similaire à Œdipe-Roi de Sophocle où Thèbes est ravagée par la peste] Allusion à ce mythe par le lion v21-22.
* Registre tragique est marqué par un style noble du à la référence à l’Achéron ou dans la perfection d’alexandrins fortement structurés qui associe sémantique et rythmique (coupe 4/2 – 2/4) « ils ne mourraient pas / pas tous // mais tous / étaient frappés » . Le ton est sérieux, empreint de gravité dans la description à l’imparfait de ce contexte tragique. 


C) Le dénouement tragique

Dans le dénouement, le registre tragique reste présent mais la vulnérabilité pathétique de l’âne, seul herbivore du récit qui devient le bouc émissaire : on parle de lui comme « maudit animal » et que l’on s’indigne de son « crime » de son « forfait » . Il doit être « expié » et l’on retrouve le lexique du sacrifice et de la mort « il fallait dévouer ce maudit animal » , « rien que la mort n’était capable d’expier son forfait. On retrouve le schéma tragique dans lequel le bouc émissaire (le « tragos » est sacrifié pour le bien de la collectivité , afin de rétablir un ordre menacé et perturbé. L’âne est bel et bien coupable d’une transgression blasphématoire, dans son aveu maladroit : il a enfreint un commandement divin , a cédé à « quelque diable » tentateur , et brouté par « un pré de Moïnes ». Si sa faute est matériellement négligeable, elle est symboliquement plus grave. Comme toute tragédie, la fable s’achève bien sur un sacrifice voué à rétablir l’ordre.

II . Une parodie de procès :

 Injustice du dénouement flagrante , procès tragique n’est qu’une parodie de justice. C’est alors à une satire virulente de la Cour. La structure de la fable, fondée sur une gradation décroissante, et l’importance donnée à la parole hypocrite des courtisans , donne toute sa force à la satire. 

a) Structures de la fable :

La structure de la fable témoigne de la volonté satirique de L. F. 
* Présente tous les aspects d’un procès : réunissant un tribunal « le conseil », met en scène des aveux et l’intervention d’avocats ou de procureurs.
* Le roi en appelle ainsi à la « justice » et les termes de « coupable », de « crime » , de « droit » et le verbe « s’accuser » construisent une scène judiciaire, contaminée par le modèle de la confession religieuse puisque chacun s’accuse soi même et que le terme « péché » fait concurrence à celui « crime », « forfait » . 
* Structure du récit révèle que le procès est faussé qu’il s’agit du parodie. La dynamique du récit obéit à une gradation décroissante dans l’ordre de la puissance : le lion, roi des animaux est traité par les autres comme un souverain « Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon roi » : personnage le plus puissant, il s’exprime en 1er et parle le plus lgtmps , ses propos au style direct (v.15 à33), soit plus du quart de la fable (64vers). 
* Enumérées rapidement « les autres puissances » comme le « Tigre » , « l’Ours » ou encore les « mâtins » , réputées elle aussi pour leur férocité carnassière et leur force physique, symbolisant leur pouvoir politique.
* Le dernier personnage à se confesser est l’âne, animal herbivore pacifique : c’est le moins puissant et le moins féroce. 
* Gradation décroissante dans l’ordre de la puissance mais aussi dans l’ordre de la culpabilité réelle : crimes du lion sont sanglants : « j’ai dévoré force moutons » et vont jusqu’à la cruauté gratuite « quelques fois de manger / le berger » . 
* Insistance sur le pluriel « force moutons » accroît sur al violence de ce comportement, d’autant plus que le crime semble gratuit ; il n’est

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