LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

LA Les liaisons dangereuses lettre 1

Commentaire de texte : LA Les liaisons dangereuses lettre 1. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 788 Mots (8 Pages)  •  1 240 Vues

Page 1 sur 8

 [pic 1]


Tout d’abord nous pouvons voir que Laclos nous révèle à travers Cécile l’éducation que les jeunes filles recevaient depuis le couvent jusqu’à la préparation de leur mariage au XVIIIème siècle.

En premier lieu cette éducation isole les jeunes filles de la société. Le couvent est en effet un lieu clos, on y laissait les jeunes filles afin de les préserver du monde extérieur. Cécile en est sortie mais son amie Sophie y est encore. La lettre fait donc de nombreuses références à cet endroit, on retrouve une répétition du mot « couvent », la mention de « la mère perpétue »et l’entête de la lettre nous rappellent où est Sophie. À plusieurs moments Cécile compare son ancienne vie à sa nouvelle. Ces comparaisons sont les suivantes : « j’ai vu plus de parures dans cette seule journée que dans les quatre ans que nous avons passés ensemble », « j’ai ma harpe, mon dessin et des livres comme au couvent ». Ces deux exemples nous montrent qu’en apparence la nouvelle vie de Cécile semble beaucoup plus passionnante et luxueuse que la vie austère qu’elle menait au couvent. En réalité l’auteur nous fait observer que les deux lieux sont très semblables, les occupations y sont exactement les mêmes. Cette nouvelle vie est d’ailleurs marquée par l’ennui et la solitude. Elle répète à plusieurs reprises « du temps » : « le reste du temps est à ma disposition », « voilà bien du temps ». Sa vie semble très routinière et ennuyeuse. La seule personne qu’elle côtoie est sa mère. On peut également voir un parallélisme entre « je devrais l’aller joindre » et « je dois aller retrouver Maman ». Elle répète le verbe devoir suivi de synonyme, joindre et retrouver, dont le COD est toujours le même, à savoir : maman. D’ailleurs sa mère lui avait annoncé qu’elle serait seule, on le retrouve dans la justification qu’elle lui donne dans la subordonnée conjonctive causale « parce que nous serions toujours seule ». L’adverbe « toujours » renforce d’autant plus cette idée de routine solitaire. Cécile passe sa jeunesse d’un lieu isolé à un autre : du couvent à sa chambre.

        L’éducation qu’elle reçoit dans l’un et l’autre de ces lieux est donc très stricte et rigoureuse. On peut voir un exemple de cette éducation rigoureuse dans les paroles rapportées de sa mère, on retrouve en effet une énumération de subordonnées conjonctives complétives qui complètent le verbe de parole « dire », dans la phrase : « maman m’a dit que … », ce qui permet de voir tous les ordres que la mère de Cécile lui a donnés : « que je la verrais tous les jours à son lever, qu’il suffisait que je fuse coiffée pour dîner … ». De plus de nombreux verbes d’obligation comme « je devrais », « je dois » « il faut », viennent rappeler que Cécile est encadrée en permanence par sa mère. Sa vie semble pleine de contraintes. Le champ lexical du quotidien est également très présent, on retrouve des expressions comme « tous les jours à son lever », « pour dîner » « chaque jour » « l’après-midi », « cinq heure » « sept heure ». Tout cela permet de mettre en avant la routine très stricte que lui impose sa mère.

        En maintenant les jeunes filles à l’écart de la société et en leur donnant une éducation stricte, on les prépare à leur futur mariage. Cécile d’ailleurs  n’attend que cet évènement, on comprend que ce mariage est à la fois attendu et redouté. Elle attend son futur époux avec une forme d’impatience. Avec le groupe nominal « le Monsieur » on peut voir que cet homme, pour l’instant inconnu, semble déjà très réel pour elle. En utilisant le déterminant défini « le » et en mettant une majuscule à « Monsieur » elle montre qu’elle attend la visite de celui qui deviendra son époux. Il ne s’agit pas d’un homme comme un autre mais bien de « L’Homme » à qui elle est destinée. Ce mariage semble une de ses préoccupations majeures. On retrouve d’ailleurs un polyptote sur le mot mariage avec les termes : « mariât », « marier », « mariée ». Dans la première citation « je croyais qu’on ne songe pas à me marier » nous pouvons observer que le sujet est le pronom impersonnel “on”, ce n’est donc pas elle qui prend la décision du mariage mais bien les adultes autour d’elle, dont sa mère. Du couvent à chez elle, son destin de future épouse est déjà tout tracé.


        

En utilisant le genre épistolaire, Choderlos de Laclos va nous révéler toutes les failles de cette éducation stricte.

         Au travers de cette lettre, Choderlos de Laclos ne nous dresse pas seulement le portrait de Cécile Volanges mais bien celui de toute une jeunesse de l’époque. Les jeunes filles au XVIIIème siècle sont toutes semblables à Cécile qui, dans ce roman, va donc les incarner. En insistant sur les différents objets possédés par Cécile, ainsi que sur les nombreux domestiques s'affairant autour d’elle, Laclos dresse le portrait d’une jeune fille type de la noblesse au XVIIIème. On peut voir cela grâce à l’énumération de possessifs à la ligne 13 : « j’ai ma harpe, mon dessin et des livres. » ainsi qu’avec les verbes de possession comme « avoir » ou « disposer » « j’ai une femme de chambre à moi, j’ai une chambre et un cabinet dont je dispose ». L’hyperbole présente dans « la quantité d’ouvrières qui viennent toutes pour moi » renforce le caractère noble de Cécile.  On retrouve également le champ  lexical de la couture qui nous permet de mettre en avant qu’il s’agissait d’une des seules occupations des jeunes filles de cette époque. Ces loisirs sont par ailleurs très superficiels et très éloignés des principes d’instruction donnés aux jeunes garçons. Depuis l’enfance Cécile, comme toutes les autres jeunes filles connait les obligations auxquelles elle est destinée. Dans la citation suivante : “cependant Maman m’a dit si souvent qu’une demoiselle devait rester au Couvent jusqu’à ce qu’elle se mariât” on peut entendre dans ces paroles rapportée les principes d’éducation, non pas destinés à Cécile, mais bien à toutes les demoiselles. Le pronom indéfini “une demoiselle” et le pronom personnel “elle” permet de rendre ce précepte universel. Cécile ne dit pas “jusqu’à ce que je me marie” mais « jusqu’à ce qu’elle se mariât” , elle parle bien de toutes les jeunes filles. Son sort n’est donc pas différent des autres.

...

Télécharger au format  txt (10.4 Kb)   pdf (162.3 Kb)   docx (13 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com