LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Explication linéaire n°10: “Les Damnés de la Terre” de Franz Fanon

Commentaire de texte : Explication linéaire n°10: “Les Damnés de la Terre” de Franz Fanon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  1 455 Mots (6 Pages)  •  5 205 Vues

Page 1 sur 6

Explication linéaire n°10: “Les Damnés de la Terre” de Franz Fanon

Franz Fanon né le 20 juillet 1925 à Fort de France et décédé le 6 décembre 1961 à Bethsda aux États-Unis, est un  psychiatre, essayiste de nationalité  française. Se considérant cependant  comme citoyen algérien il est très impliqué dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Franz Fanon est considéré comme  l’une des figures majeures de l’anticolonialisme , il écrivit « les Damnés de la Terre » publié en 1961. Les Damnés de la Terre est un essai sur le colonialisme, mais aussi sur l’aliénation du colonisé et sur les guerres de libération. Ici nous allons étudier un extrait intitulé « De la violence » qui est le premier chapitre de son essai. Cette extrait est une description paradoxale qui met en opposition la ville des colons à celle du colonisé. Comment la description de l’espace colonial permet à Fanon de dénoncer la colonisation ? Dans un premier temps nous verrons  la description de la ville du colons vu par les colonisé, ensuite celle de la ville du colonisé vu par les colons, enfin nous nous pencherons sur une différence d’espèce indépassable.

       Le premier mouvement est la description de la ville du colon à travers le regard du colonisé. Les compléments de nom « ville en dur toute de pierre et de fer » montre la puissance de l’environnement dans lequel vit le colons. Les adjectifs tels que « illuminée ,asphaltée », «  nettes ,lisses, sans trous », fait apparaître le monde des colons  comme  clair, ordonnées, puissant et sécurisé. Les matériaux « pierre et fer » évoque sans doute la dureté du colon. Les nombreux adjectifs montre cette ville comme étant moderne. En effet  la description de la ville des colons montre l’abondance et le confort, ils ont de la nourriture, des chaussures et de l’électricité. Ils vivent dans de bonnes conditions, « des pieds protégés ; chaussures solides ; repues;sans trous ; sans caillou » on a ici le vocabulaire de la bonne santé et du soin, « ville repue, paresseuse, son ventre est plein » avec  la personnification de la ville  construite par les adjectifs cela montre que la  ville des colons reposent sur le profit, la satiété égoïste et l’état de satiété permanent.  L’auteur termine ce premier paragraphe en précisant que les colons sont des blancs et des étrangers, cela suggère que le blanc se sent supérieure sur les autochtones et s’octroie le droit de s’installer, de pillé, de dominer alors qu’ils n’appartiennent pas au pays, c’est donc un système injuste qui est mis en place et que l’auteur dénonce. Dans ce premier mouvement Fanon fait une description de la ville du colon et qui permet par cela de faire une critique du colons qui n’est qu’un profiteur.

      Maintenant nous allons étudier le second mouvement qui est l’antithèse du premier mouvement puisque cette fois-ci c’est une description de la ville du colonisé faite par le colon.  Dès la première phrase il y a une énumération qui met en évidence  les caractéristiques de la ville du  colonisé,  on relève les termes « colonisé, indigène, nègre, médina, réserve, lieux malfamé et peuplé ». Ce paragraphe se lie avec les précédents  puisqu’il repose sur l’expression « la ville du colonisé » qui s’oppose au premier paragraphe qui elle, est la ville du colons, nous avons donc là un parallélisme de construction. Ainsi cette structure parallèle permet d’opposer leurs caractéristiques pour mieux faire ressortir leur différence. Si le monde du colons semble être un monde organisé, solide , le monde du colonisé quant à lui est représenté comme étant un monde  de confusion marqué par la promiscuité, le foisonnement et la désorganisation, pour le montrer nous avons des pronoms indéfinis comme « n’importe où »,  « n’importe comment » mais aussi les champs lexicaux de l’entassement et de la multitude «peuplé »,«sans intervalles », «les uns les autres »,« les unes sur les autres ». Fanon insiste ensuite sur le manque comme le montre le terme « affamé » qui est reprit à deux reprises, on a ensuite une énumération pléthorique «  affamé de pain, de viande, de chaussures, de charbon et de lumière », l’auteur ne cesse d’insister sur le fait qu’ils manquent de tout, cette énumération insiste sur le fait que les besoins premiers ne sont pas assouvis, c’est donc une ville morte. Par la suite on dit que la ville du colonisé est « une ville accroupie, une ville à genoux , une ville vautrées » on a là une personnification de la ville appuyé par l’anaphore, c’est une énumération descendante, la déshumanisation de la ville du colonisé est montrée dans les postures corporelles de la soumissions,  qui sont humiliantes, cela sans doute aussi pour montrer la maltraitance de la part du colon.  Fanon analyse la frustration des colonisés .Il énumère leurs nombreux désirs d’appropriation et mime l’invasion redoutée par les colons, « le regard que le colonisé jette sur la ville » « regard de luxure, d’envie, rêve de possession, s’asseoir à la table du colons, coucher dans le lit du colon avec sa femme si possible, envieux », on a le champ lexical de la convoitise. De plus Fanon montre que les colons sentent leurs espaces menacé par les rêve du colonisé, « Ils veulent prendre notre place », l’emploie du discours direct met le lecteur au même point de vue que le colon, le colon fait entendre sa voix.  C’est en construisant la description de ces deux mondes et en les mettant en parallèle que Fanon fait  mieux percevoir le système inégalitaire et déshumanisant de la colonisation.

...

Télécharger au format  txt (8.6 Kb)   pdf (83 Kb)   docx (10.3 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com