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Dissertation sur le personnage du roman

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Par   •  22 Juin 2019  •  Dissertation  •  1 850 Mots (8 Pages)  •  437 Vues

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Dissertation

Le genre romanesque est caractérisé par sa diversité et par sa capacité à aborder tous les sujets, c’est en effet un genre libre et protéiforme, dominant de la littérature actuelle. À travers les mouvements majeurs de l’histoire littéraire et culturelle, les personnages de romans ont suivis une évolution particulière et sont désormais multiples et changeants. Au XIXème siècle naît le réalisme dans lequel les auteurs de ce mouvement tels que Balzac, Zola ou encore Flaubert, s’appuient sur une observation attentive de la réalité tant sociale que psychologique et parviennent à s’assimiler à leurs personnages, comme l’aurait dit Elsa Triolet (femme de lettre russe appartenant au réalisme) : « Le lecteur peut être considéré comme le personnage principal du roman, à égalité avec l’auteur, sans lui, rien ne se fait ». Il serait intéressant d’étudier le sujet : « Le personnage de roman, être de fiction doit-il partager ses émotions pour que l’on apprécie le roman ? » Peut-on alors considérer qu’une identification émotionnelle au personnage est nécessaire pour que la narration soit appréciée ?

La connaissance du personnage permet au lecteur de former ce qu’on appelle un horizon d’attente, de plus, la dimension humaine du roman va lui permettre de se reconnaître en ce personnage, ainsi pouvoir mieux se comprendre par ce qu’on appelle un effet miroir. Puis nous verrons qu’il n’est pas toujours évident de s’identifier au personnage car celui-ci peut être trop différent du lecteur ou qu’en lisant, il avancera à l’aveugle au fil du récit et se laissera surprendre. En fin, le dévoilement émotionnel du personnage de roman qu’il soit extrême ou minime n’importe pas totalement dans l’appréciation de celui-ci.

Ainsi, pour apprécier un roman et pour  être captivé par celui-ci, il est nécessaire que le lecteur s’identifie au personnage. En effet, le lecteur sera réceptif à la littérature et se verra inconsciemment interpréter de plus près les paroles et les gestes du personnage dans lequel il se voit pour ensuite former des présuppositions sur  le déroulement de l’histoire. Par exemple, dans le roman policier de la grande romancière, dramaturge et écrivaine anglaise Agatha Christie nommé Mort sur le Nil et paru en 1937, on assiste à une des plus célèbres enquêtes du détective Hercule Poirot dans laquelle, une riche et belle héritière appelée Linnet Ridgeway s’éprend du fiancé de sa meilleure amie Jacqueline de Bellefort et l’épouse. Les jeunes mariés partent en voyage de noces mais sont poursuivis par la jeune femme délaissée. Ils poursuivent leur voyage lorsque Linnet est retrouvée assassinée. Dans ce roman de près de 300 pages, nous suivons une enquête des plus mystérieuse puisque Jacqueline se trouve avoir le meilleur alibi des suspectés. Un roman obligeant le lecteur à être attentif à tous les détails et à former dans sa tête les différentes possibilités d’assassinats.

L’identification est quasiment inévitable lorsque les romans sont de nature réaliste. La dimension humaine du récit interpelle le lecteur et le pousse naturellement à se mettre à la place du protagoniste. Le lecteur partage la vision du monde et les visions du personnage, il entre en résonance avec lui .Delphine de Vigan publie en 2007 son roman No et Moi, un roman très réaliste dans lequel une fille de 13 ans en seconde, Lou Bertignac, est une surdouée qui multiplie les expériences et les collectes excentriques. Lorsqu’elle « accepte » (en réalité elle lance le sujet au hasard) de faire un exposé sur les sans abris, elle ne sait pas encore dans quoi elle met les pieds (elle a une peur atroce de s’exprimer en public). Elle rencontre ensuite No, une jeune SDF de dix-huit ans, qui se laisse interviewer pour son exposé. Se tisse alors une certaine amitié entre les deux jeunes filles, mais des problèmes plus graves interviennent par la suite dans la vie de Lou.

Lorsqu’on se reconnaît en un personnage, on peut essayer de mieux se comprendre, en effet, il s’agit d’un effet miroir, on se voit agir comme le personnage agit et on est surpris par certaines faces cachées de notre personnalité, le personnage constitue un modèle. On peut faire preuve d’introspection, c’est à dire savoir analyser nos émotions au dépend de celles du personnage. Dans le roman La Vague de Todd Strasser, Ben Ross un professeur d’Histoire crée un mouvement expérimental au slogan fort : « La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l’Action. » et ce pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves. En l’espace de quelques jours l’atmosphère du paisible lycée se transforme en microcosme totalitaire avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur libre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader. À la fin du roman un choc assez violent réveillera leurs consciences et mettra fin à cette démonstration.

Lorsqu’un personnage fait part de ses sentiments, il est beaucoup plus simple de s’identifier, de s’assimiler à lui. S’assimiler au personnage c’est comprendre ce qu’il est, ce dont il est capable ainsi, comprendre ce qu’on est. S’entendre parfaitement avec le personnage nous permet alors d’apprécier le roman. Mais dans le cas contraire, le lecteur pourrait-il s’identifier à un personnage impassible ?

L’identification est parfois impossible lorsque le héro est en réalité un anti-héro c’est à dire qu’il rassemble les défauts et peut susciter la colère ou le dégoût. Le personnage est dur, sans sentiments et le lecteur a peut être beaucoup de mal à se voir en lui. Dans Une vie de Guy de Maupassant, Jeanne est une jeune aristocrate de dix-sept ans qui vient juste de quitter le couvent. Ses parents, baron et baronne lui lèguent une maison à la campagne où elle rencontre le vicomte de Lamare, Julien, avec lequel elle va se marier. La jeune femme vit sa nuit de noces comme un viol, puis subit pendant des années ses infidélités, donc une avec sa « sœur de lait » Rosalie. Puis vint un jour où l’abbé Tolbiac, un personnage assez étrange, est curieux de voir ce qui intéressait tant les enfants qui formaient un cercle. En arrivant il surprit une chienne, mettant bas une portée de cinq petits, lorsque le sixième est né, l’abbé fut saisi d’une «fureur irrésistible » et frappa les chiots à la tête avec son parapluie. Lorsqu’ils étaient immobiles, il a reproduis son geste avec la chienne encore faible jusqu’à briser son parapluie, et lorsqu’il n’avait plus rien en main pour exercer le malheur il sautât à pieds joints, la piétinant avec frénésie. Il lui fit mettre au monde un dernier petit qui sortit sous sa pression et il l’acheva, d’un coup de talon.  

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