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Dissertation Oscar de Profundis

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Par   •  7 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 029 Mots (5 Pages)  •  429 Vues

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Dissertation sur Oscar De Profundis


Dans une société aussi prévisible que la société actuelle, tout finissait par rentrer dans l’ordre. La violence et l'injustice post-modernes étaient devenues destin, idole, simulacre. Les craintes les plus inimaginables s'étaient enfin concrétisées. Dans le roman apocalyptique Oscar De Profundis, Catherine Mavrikakis imagine un monde où les inquiétudes des temps postmodernes se sont matérialisées. C’est de façon exhaustive que l'écrivaine évoque la réalisation future de nos appréhensions sociales, politiques et scientifiques. Elle aborde, en particulier, la possibilité d'une future société inégalitaire, où le monde serait déchiré entre la pauvreté et la richesse. Aussi, elle n'oublie pas de faire allusion à une société où la crainte d’un gouvernement corrompu jusqu’à la moëlle se réalise.

Premièrement, Catherine Mavrikakis imagine un monde où la peur d'une société inégalitaire se matérialise. D’une part, elle imagine une injustice future entre les mendiants et les plus fortunés, notamment au niveau de la protection offerte par le gouvernement :« L’épidémie s’était […] déclarée et […] il s’agissait [seulement] d’attendre de six à huit jours pour que la population des sans-abris soit à peu près décimée. […] [O]n n’avait pas à lever le petit doigt. On protégerait simplement les nantis ». (p.48) Ainsi, la métaphore « on n’avait pas à lever le petit doigt » permet d’expliquer de manière explicite que le gouvernement n’a pas eu besoin de faire quoi que ce soit pour décimer sa population de sans-abri. C’est cette « capacité et l’égoïsme des êtres humains », en particulier des gouvernements, « qui sont les principales causes des injustices économiques et de la mortalité de la planète », qu’évoque l’écrivaine. D’autre part, Mavrikakis visualise un monde où les gouvernements briment les droits des mendiants, particulièrement en les isolant dans des endroits hautement sécurisés, afin d’offrir des rues plus sécuritaires aux nantis :« On leur préférait des espaces et des propriétés toujours plus privés, gardés, barricadés » et « on ne devait céder à la compassion […] et faire des rues le terrain de jeux des crève-la-faim ». (p.14) De cette manière, la connotation péjorative du nom « crève-la-faim » donne une impression négative des mendiants, puisque, par définition, un crève-la-faim est un miséreux ne mangeant pas à sa faim. C’est cette interdiction des sans-abris de jouir de leurs droits fondamentaux comme « le droit à l’air pour respirer, à l’eau et à la nourriture […], à la protection » et le droit de vivre librement, qu’aborde Catherine Mavrikakis. Bref, l’écrivaine se visualise un monde futur où la structure sociale est extrêmement inégalitaire, particulièrement au niveau des droits et de la protection offerte par le gouvernement. Après tout, « [l]es sociétés riches », « démocratiques » et privilégiées « sont les terres enviées par tous ceux qui n’ont pas la chance d’y vivre ». Introduction : Le désarroi face à l’injustice sociale par Véronique Guienne (Cairn.info)

Deuxièmement, Mme Mavrikakis représente une société future où la crainte d’un gouvernement corrompu se réalise. D’un côté, elle visualise un monde où les gouvernements profitent d’une pandémie afin d’exterminer ce qu’elle considère comme de la vermine qui déambule dans les rues : « l’épidémie ne parviendrait pas », à elle seule, « à décimer tous les gueux ». C’est pourquoi « [l]es métropoles du monde profitaient […] de ces moments de chaos pour mettre en place une solution finale […]. La nature […] servait à coup sûr de prétexte à un processus plus large, éminemment génocidaire ». (p.62) De cette façon, la métaphore de l’allocation adverbiale « à coup sûr » permet de dire que, sans doute, les gouvernements utilisent la nature pour servir leurs desseins discriminatoires. En effet, ceux-ci rêvent tous d’atteindre un but commun, à savoir instaurer une société purifiée de ses miséreux afin d’offrir un milieu favorable à sa classe supérieure. Ce sont « [l]es […] cataclysmes et les déferlantes de zombies » qui « permettent d’imaginer un monde débarrassé comme par magie, des problèmes de l’ancien » puisque ce sont les plus faibles qui n’en survivent pas. De l’autre côté, l’écrivaine imagine un monde où les gouvernements cachent la vérité à leurs citoyens dans le seul but d’empêcher une révolte et une panique générale : « Comme dans toutes les autres villes du monde, lorsque la mort noire était apparue, les autorités municipales avaient fermé les yeux et cherché à cacher les événements ». (p.47) Ainsi, la métaphore « fermé les yeux » est utilisée pour expliquer que le gouvernement a ignoré la présence d’une maladie dangereuse pour sa population. De même, la connotation du verbe « caché » permet de donner au gouvernement, une intention de corruption et de malhonnêteté :« Cette corruption endémique […] puiserait ses racines dans nos institutions et notre culture », le but ultime étant, pour le gouvernement, de conserver le contrôle sur les citoyens et les institutions. En résumé, Catherine Mavrikakis imagine une société dont « les hautes strates » sont gangrenées :« Ce […] monde ne vit que de tripotages, de corruption et d'abus de pouvoir ». Jean Dutourd ; La chose écrite (2009)

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