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Analyse du poème d'André Breton: L'Union Libre

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Par   •  9 Mai 2014  •  1 371 Mots (6 Pages)  •  11 453 Vues

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André BRETON, « L’Union libre»

Lecture méthodique.

L’auteur : voir l’introduction au surréalisme. Il est le chef de file du mouvement, en raison de son autorité et de son originalité : inspiré par Baudelaire, Mallarmé, Lautréamont, Rimbaud et Apollinaire (poètes de la fin XIXème siècle), il cherche les « correspondances » du monde réel, que peuvent seules mettre à jour des techniques comme l’écriture automatique ou le rêve éveillé. Il cherche un nouveau langage poétique, libéré de toutes contraintes, qui laisse s’exprimer l’inconscient.

Oeuvres principales : 1924, Manifeste du surréalisme.

1928, Nadja (récit)

1930, Second manifeste du surréalisme

1937, L’Amour fou (récit)

Ce poème : publié en 1931, soit 1 an après le Second manifeste, il constitue l’un des écrits capitals de Breton, le poème le plus représentatif de ses idées. A cette époque, la voyance, l’hystérie et l’amour fou sont devenus ses préoccupations. La revue Révolution surréaliste a lancé une grande enquête sur l’amour (« Quelle sorte d’espoir mettez-vous dans l’amour ? Comment envisagez-vous le passage de l’amour au fait d’aimer ?... ») Ce long poème constitue en quelque sorte la réponse personnelle de Breton à cette enquête. Ecrit en vers libres (sans rimes ni mètres réguliers), construit sur une anaphore (« ma femme ») qui en fait une litanie, il célèbre la femme aimée par une série d’images poétiques.

Axes de lecture : 1) Une structure particulière pour un poème d’amour.

2) Le déploiement des images.

**********************

I / UNE STRUCTURE PARTICULIERE POUR UN POEME D’AMOUR :

1) Ce poème est construit comme une litanie (énumération de diverses qualités, toujours sur le même mode). On remarque en effet de multiples répétitions :

 anaphore « ma femme », qui suggère que c’est bien le poète qui parle : aucun autre signe d’énonciation ne permet de le remarquer (pas de « je ») et on ne sait pas s’il s’adresse à sa femme directement ou s’il parle d’elle à la 3ème personne.

 reprises constantes de la même construction de phrases : « ma femme aux... de...»

Le tout évoque de manière claire une célébration.

2) L’énumération progresse selon un ordre bien établi :

Vers 1 à 5 : début un peu désordonné (chevelure, taille...)

Vers 5 à 14 : le visage et la tête (bouche, dents, langue, tempes, sourcils...)

Vers 15 à 24 : les bras (des épaules aux doigts)

Vers 25 à 29 : les jambes (des mollets aux pieds)

Vers 30 à 50 : le tronc, avec successivement les seins, le ventre, le dos, la nuque, les hanches, les fesses (suivaient, à l’endroit de la coupure, quelques vers sur le sexe... dont j’ai préféré épargner la lecture à vos jeunes et chastes âmes !)

Vers 51 à la fin : les yeux.

Le poème fait donc un inventaire des parties du corps de la femme, depuis la « périphérie » (membres) jusqu’au « centre » (tronc) : les plus anodines > les plus intimes > les yeux, qui prennent de par cette position toute leur importance.

La structure du poème est donc double.

3) Cette structure est inhabituelle pour une poésie qui fait un éloge amoureux.

Dans la tradition poétique, l’éloge amoureux a toujours été un thème courant (surtout au XVIème siècle, à l’époque de l’amour courtois : Ronsard, Louise Labbé, Maurice Scève...), mais il empruntait des formes bien déterminées (sonnet, ballade, etc...)

Breton réactualise ici l’une de ces formes fixes, celle du blason (poème du XVIème siècle, dédié à une chose ou à une personne en particulier, qui célèbre ses qualités évidentes et secrètes en les énumérant minutieusement). On retrouve dans ce poème l’annonce du sujet (« ma femme ») et ses caractéristiques, mais il n’y a aucune rime et aucun mètre régulier, qui enfermeraient la parole dans une trop grande rigidité.

II / LE DEPLOIEMENT DES IMAGES :

• Elles sont construites sur des associations rapides : chaque image (association de deux réalités, selon le principe défini par Pierre Reverdy) est exprimée par une métaphore. On ne trouve aucun terme de comparaison (« comme, avec, tel... ») et même aucun élément qui donnerait une unité aux phrases : ce sont toutes des phrases nominales (sans verbe), construites sur des appositions.

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