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Commentaire Aristote fortune

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Par   •  22 Décembre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 984 Mots (8 Pages)  •  102 Vues

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Salomé Brisset

20150351

Travail n2

Dans le cadre du cours PHI1800

Des présocratiques à Aristote

Enseignante : L. Monteils-Lang

Correcteur :

Département de Philosophie

Université de Montréal

27/11/2019

Dans cet extrait d’Éthique à Nicomaque, Aristote s’interroge sur le rapport entre Bonheur, Fortune et Vertu. Il se rapporte au propos de Solon qui définit le fait d’être heureux comme le fait de « voir la fin » et se demande donc s’il est nécessaire d’être mort pour être heureux. Il introduit la notion de fortune dans le sens de « chance » lié au bonheur car dans la pensée générale on est malheureux lorsqu’on est victime d’infortune et que le bonheur ne serait donc pas une idée stable et irréversible mais fluctuante au gré des moments de fortune et d’infortune.  Or, Aristote avance que c’est la vertu qui joue un rôle principal dans l’acquisition du bonheur ainsi que dans sa conservation, puisque rechercher le bonheur c’est chercher à être le meilleur possible dans le sens d’agir le plus vertueusement possible dans le but de « vivre bien », en faisant le bien. Le bonheur est donc un état constant qui nécessite de nombreuses infortunes avant d’être altéré.

Aristote construit sa définition du bonheur au fil des chapitres d’Éthique à Nicomaque. Il a préalablement donné au bonheur une fonction de finalité au désir, identifié structurellement le Souverain Bien ainsi que la fonction propre de l’Homme qui doit vivre selon celle-ci de façon excellente et vient finalement dans cet extrait, appuyer la relation entre le Bonheur, la Fortune et la Vertu en gardant à l’esprit ce concept téléologique du Bien comme but.

La thèse d’Aristote consiste donc à dire que l’on peut juger un Homme heureux ou plutôt « bienheureux » de son vivant dans la mesure où celui-ci poursuit une fin vertueuse et qu’il possède les ressources nécessaires pour faire face à l’infortune, la fortune jouant surtout un rôle de « bonus » pour être heureux, pas une condition absolument nécessaire.

A quel moment peut-on jugé qu’un Homme est heureux? Peut-il l’être de son vivant ? Quelles sont alors les caractéristiques nécessaires pour déterminer du bonheur d’autrui?

Dans un premier temps des lignes 1 à 34, nous verrons comment Aristote démonte l’idée commune du bonheur dépendant d’une bonne fortune et donc d’une impossibilité d’être heureux de son vivant étant donné que celui-ci comporte son lot d’infortunes. Dans un second temps des lignes 35 à 74, nous comment Aristote replace la vertu comme caractéristique principale du bonheur tout en nuançant le rôle de la fortune. Et finalement des lignes 75 à 85, nous observerons la conclusion d’Aristote selon laquelle il est possible de juger un Homme heureux de son vivant s’il remplit les conditions précédentes.

Dans un premier temps, de la ligne 1 à la ligne 10, Aristote introduit la notion de

« Fortune » qui prend le sens de « chance » ici, révélant l’importance des évènements indépendants de la seule action humaine dans l’existence. Pour Aristote en effet, on ne peut pas tout contrôler, le monde est contingent et comporte un certain nombre de risques. Il est donc important de ne pas subir d’infortunes, d’évènements négatifs ne dépendant pas de nous, pour être heureux. Il se sert de l’exemple de Priam dans les récits de Troie qui à subit de nombreux coups du sort au court de sa vie. Aristote lie donc directement la notion de fortune à celle de bonheur en énonçant que « nul ne proclame heureux un Homme qui subit de grands malheurs ». En réalité, Aristote ici énonce la pensée d’une majorité, une croyance commune et va dans la suite de cet extrait, s’attacher à nuancer grandement cet énoncé de départ. Aristote postule donc l’hypothèse que si l’Homme subit des malheurs et des vicissitudes toutes sa vie alors il n’est jamais heureux de son vivant et nous pourrions ainsi dire que l’Homme ne peut être heureux que lorsqu’il est mort. Ce postulat s’avère être à première vue en adéquation avec la pensée de Solon qui suggère donc de « voir la fin », ici la fin au sens de la mort comme fin nécessaire pour accéder au bonheur. Cependant dès la ligne 7, Aristote fait ressortir les problèmes que pose ce premier postulat. En effet, Aristote défend préalablement dans son œuvre, la définition de bonheur comme sorte d’activité. Or un Homme mort ne produit plus d’activité et alors les deux idées se retrouvent en totale contradiction. En s’interrogeant sur la place du bonheur après la mort, Aristote rend son coté tangible et physique au bonheur comme activité et pas seulement comme une vue de l’âme, on peut réellement expérimenter le bonheur et c’est pour cette raison qu’il peut être altéré par la fortune ou plutôt l’infortune.

De la ligne 11 à la ligne 26, Aristote démontre que la thèse selon laquelle on ne serait

Heureux que lorsqu’on est mort est absurde en expliquant que même une fois mort, on continue de subir les assauts de la fortune qui ne nous touche certes plus personnellement mais qui touche par exemple à notre descendance. L’intention de Solon n’était cependant pas de dire que l’on est heureux qu’à partir du moment où on est mort. Il faut envisager la « fin » autrement. Car, en effet, si l’on ne peut être heureux quand on est vivant car on subit sans cesse les « caprices » de la fortune mais qu’on ne l’est pas non plus lorsqu’on est mort car cette idée irait à l’encontre du bonheur comme activité d’Aristote et, qu’en fin de compte, on peut continuer de subir des infortunes même mort, sommes-nous heureux un jour ? Ou du moins à quel moment peut-on être jugé comme tel ?

De la ligne 27 à la ligne 34, Aristote explique qu’il existe une contradiction entre le Bonheur,

Qui est un concept « ferme », « stable », et « durable » et la fortune qui elle, frappe un individu rendant alors dans ce cas, le bonheur « fluctuant » par l’alternance de « bons » et de « mauvais » moments. La vie ne serait donc qu’un enchainement de moments où l’on serait successivement heureux puis malheureux. Alors même si l’Homme possède une fin et qu’elle est heureuse, peut-on réellement dire que celui-ci fut heureux ? Si l’on peine à répondre à toutes ses problématiques philosophiques c’est parce que selon Aristote, on se trompe de valeur de référence pour juger du Bonheur d’un Homme. En effet, utiliser la fortune comme valeur de référence pour définir si un Homme est ou a été heureux est enfaite une erreur. Pour autant, Aristote ne renie pas le lien entre la fortune et le bonheur il le relègue seulement au second plan.

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