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L’esthétique du « je » dans la poésie de Philippe Jaccottet

Étude de cas : L’esthétique du « je » dans la poésie de Philippe Jaccottet. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  5 Décembre 2022  •  Étude de cas  •  1 179 Mots (5 Pages)  •  314 Vues

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L’esthétique du « je » dans la poésie de Philippe Jaccottet

   

 Philippe Jaccottet est un auteur de la modernité. Sa poésie remet en question les mouvements littéraires antérieurs et s’interroge sur sa fonction, son pouvoir et son rôle dans un monde dévasté par la guerre.

   La poésie de Jaccottet témoigne de cette modernité et est particulièrement étonnante du point de vue énonciatif : le sujet lyrique s’exprime et se cache, hésitant entre présence et absence.

         • Le lyrisme

"la poésie précède le poète et peut même se passer du poète, le poète ne vient qu'après coup pour essemiller de de la traduire "Philippe Jaccottet"

 La rédaction de l'Effraie correspond à la période de la vie parisienne, entre 1946et 1950, ces poèmes sont presque des notes de journal, toutes proches de la prose. L’édition blanche de L’Effraie portait en sous-titre « Quelques sonnets », mais ce nom de section a disparu de la version de poche dans la collection « Poésie / Gallimard » On peut penser, à la suite de Pierre Brunel, que cette suppression révèle l’intention d’« éviter une ressemblance avec « Plusieurs sonnets » dans les Poésies de Mall armé 22)

        Le poète est présent comme instance d’énonciation dans l’expression de son angoisse existentielle, comme dans l’expérience d’une acceptation de la mort. À cet égard, le texte devient un poème-discours qui donne l’impression d’une prise de parole qui se produit simultanément à l’acte d’écriture. Ainsi certains poèmes attestent d’une expérience initiatique dans une habitation poétique du monde, qui permet un retour à soi. Le poème « Aide-moi » de À la Lumière d’Hiver fonctionne comme un discours, dans lequel le « je » lyrique s’adresse avec désarroi à un allocutaire adjuvant, qui a pour mission d'aider le « je » (il s'agit de l’air nocturne personnifié). Le dialogue fictif s’instaure entre le sujet et le monde comme source de régénérescence. L’utilisation de la première personne instaurant le poète comme instance d’énonciation autobiographique permet la traduction d’une expérience sensorielle extatique : une expérience vécue durant la marche, dans la fulgurance d’un instant suspendu, durant lequel le sujet se recentre sur son essence.

    Depuis son apparition chez les Grecs anciens, le lyrisme fait le lien entre le moi et le monde d’une manière subjective. C’est alors le je qui permet la mesure du monde, et c’est dans le langage que le poète vit ce rapport existentiel. En effet, si l’on s’en tient à la définition du lyrisme est « une façon d’être au monde et d’habiter le langage » (Michelle Gally, Le dictionnaire du littéraire (mai 2002) PUF, sous la direction d’A. Viala). Toute la problématique lyrique se trouve là, à tout bien considérer. Cette approche n’est pas des plus simples, mais la poésie de Jaccottet ne l’est pas plus.

Le lyrisme dans l'Effraie et très présent car la plupart de ces poèmes, si ce n’est pas la majorité, expriment les sentiments de Jaccottet son chagrin après la disparition de son beau-père, ses moments de joie, sa contemplation de la nature et tous ce qui éveille ses sentiments :

Lettre P16 ;

Je voyageais ; je vieillissais, je te quittais.

Je suis a ligne indécise des arbres

Intérieur P15

Il y a longtemps que je cherche à vivre ici,

dans cette chambre que je fais semblant d'aimer,

J'accepte moi aussi e croire qu'il fait doux

que je suis chez moi, que la journée sera bonne.

 

Toutefois, le je lyrique a plutôt tendance à s’effacer au profit d’une voix plus générale dissolvant le poète dans un « nous » de la communauté.

Cette transformation ou ce passage de je à nous qui nous projeté dans le monde de Jaccottet, et nous ramène à sentir et entrer dans ses émottions, donne à ces vers une nuance une beauté simple à comprendre ; et qui parait dans les vers suivants et d'autre :

"ou somme nous" ? perdus dans le cœur de

paix. Ici, plus rien ne parle que,

...

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