Les institutions scolaires

                                      Les institutions scolaires

Le découpage du temps

• L’Antiquité : de façon conventionnelle, on définit cette période comme allant de l’apparition de l’écriture – autour de 3000 av. J.-C. – à la chute de l’Empire romain d’Occident en 476.
• Le Moyen Âge ou période médiévale s’étend de la fin du Ve siècle à la Renaissance et aux grandes découvertes, au XVe siècle.
• La période moderne : cette période s’étend du XVe siècle à la Révolution française, débutant en 1789.
• La période contemporaine commence avec la Révolution française et continue encore aujourd’hui.

     Sparte

• La cité de Sparte, célèbre pour son organisation militaire, a développé un système éducatif au VIe siècle av. J.-C. centré sur les besoins de l'État. L'État prend en charge l'éducation des enfants spartiates dès l'âge de 7 ans, avant cela étant confiée aux familles. Les femmes spartiates étaient chargées d'encadrer les enfants pendant cette période. De 7 à 20 ans, les jeunes Spartiates suivent une éducation collective, vivant dans une communauté de jeunes. La structure éducative comprend des phases de "petit-gars," "garçon," et "éphébie."
• L'objectif principal de cette éducation est de former des soldats dévoués à l'État. L'aspect intellectuel est minimisé, se concentrant sur la préparation militaire, avec une emphase sur l'éducation physique. La préparation morale vise à former le caractère des Spartiates, les préparant à un idéal de patriotisme et de dévouement à l'État, même jusqu'au sacrifice suprême.
• L'éducation des filles suit une approche parallèle, axée sur la formation réglementée avec un rôle plus effacé de la musique, la danse, et le chant. Cette conception utilitaire vise à faire des femmes spartiates des mères fécondes en enfants vigoureux, subordonnées à des préoccupations d'eugénisme. L'ensemble de l'éducation se déroule dans un contexte d'austérité et d'ascétisme, visant à développer la résistance à la douleur et à forger la virilité et la combativité des jeunes Spartiates.

Athènes (Ve siècle av. J.-C.)

Vers le VIe siècle av. J.-C., Athènes connaît une évolution éducative majeure avec la démocratisation de la vie politique. L'éducation cesse d'être principalement militaire, et la demande d'éducation augmente. La démocratie exige un accès à la culture, conduisant à la création d'écoles pour tous les hommes libres, adoptant l'éducation aristocratique comme norme.

L'éducation physique reste primordiale, avec des maîtres tels que le pédotribe pour l'athlétisme et le cithariste pour la musique, visant à développer la maîtrise de soi. L'écriture devient plus répandue, et les écoles enseignant la lecture, l'écriture et le calcul sont établies. De nouvelles écoles se développent, offrant une formation approfondie en médecine et philosophie, notamment avec les Sophistes.

Les Sophistes, influencés par l'école de pensée de Socrate, se concentrent sur la préparation intellectuelle pour la carrière politique. Socrate met l'accent sur l'élément éthique et moral de la formation. Après eux, Platon fonde l'Académie, axée sur la vérité et la science rationnelle. Une autre approche éducative émerge sous Isocrate, mettant l'accent sur l'éloquence comme moyen d'action politique. Isocrate ouvre une école payante visant à former une élite intellectuelle à travers un enseignement de l'éloquence, avec des programmes de 3 à 4 ans.

Époque hellénistique

À l'époque hellénistique, l'éducation antique évolue vers une forme plus complète et stable après la génération d'Alexandre le Grand et d'Aristote. L'importance de l'éducation physique diminue au profit d'éléments plus spirituels, mettant en avant les aspects littéraires plutôt qu'artistiques. L'objectif de la formation devient le développement de soi-même, caractérisé par le concept de paideia, un idéal commun de vie personnelle cherchant à se conformer à un même type idéal d'humanité.

Le système éducatif hellénistique, institutionnalisé, remplace les clubs de jeunesse. Le cursus complet s'étend de 7 à 19 ou 20 ans, avec plusieurs étapes :

• Jusqu'à 7 ans : L'enfant reste en famille sous la garde des femmes.
• De 7 à 14 ans : Période scolaire où l'éducation collective devient la norme.
• De 14 à 21 ans : Période entre les écoles primaires et l'éphébie, dédiée à des études approfondies, principalement axées sur la littérature classique.
• L'éphébie : Dernière étape, représentant un stage de formation civique et militaire.

Bien que le modèle de formation soit partagé à l'échelle du monde grec, il n'est pas incarné par des institutions publiques. Quelques municipalités soutiennent des écoles, mais la plupart sont des structures privées, financées par les familles des élèves

Écoles et formation religieuse au début de la période médiévale

Au début de la période médiévale, l'éducation connaît un renouveau avec la disparition des écoles romaines. L'Église prend progressivement en charge l'éducation des enfants, en se basant sur un réseau de chapitres et de monastères. Contrairement à l'éducation antique visant les élites politiques, l'école médiévale occidentale a pour mission d'enseigner la vérité chrétienne, en particulier aux futurs clercs.

Exemples d'institutions éducatives :

1. Écoles monastiques : Formées initialement pour la formation des moines, elles accueillent des oblats destinés à la vie monastique.
2. Écoles paroissiales : Imposées dès 529, elles sont destinées aux futurs lecteurs et connaissent un succès rapide.
3. Écoles cathédrales : Initiées pour la formation supérieure des candidats à l'état clérical, complémentaires aux écoles paroissiales.

L'éducation médiévale s'adresse principalement aux garçons des familles moyennes à aisées, avec pour objectif la formation des futurs clercs. Elle est dispensée par des clercs, reposant sur la parole et l'exemple, avec l'utilisation modérée de punitions corporelles. Pour la majorité des enfants, l'instruction se fait dans le milieu familial, mais à partir du XIIe siècle, de plus en plus d'enfants des villes fréquentent l'école, bien que cela soit moins courant en milieu rural. L'Église maintient son contrôle sur l'instruction au moyen de ce qu'on appelle les "petites écoles," développées pendant une période souvent considérée comme une renaissance.

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