Isic DEAS, stage au Service Social en Faveur des Élèves (SSFE)

Dans le cadre de ma formation d’Assistant de Service Social (ASS), j'ai effectué un stage au Service Social en Faveur des Élèves (SSFE). Cette dernière relève du service public de l'éducation nationale. Il s’inscrit ainsi dans un accompagnement global des élèves.

Le ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports (MENJS) met en œuvre la politique éducative du gouvernement. Dans le cadre de la réalisation de cette mission, il s'organise avec les administrations éducatives déconcentrés : les rectorats et la direction Départemental du Service de l’Education Nationale (DSDEN). Ces administrations ont pour mission principale de  « contribuer à l'égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative ».^[1]

La Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale (DSDEN) administre le service social en faveur des élèves. La circulaire n° 2017-055 du 22 mars 2017 définit les fonctions, les missions et le cadre d'intervention du personnel du SSFE. Les professionnels exercent leurs fonctions sous l'autorité décentralisée de l'inspecteur d'académie-directeur d'académie des services de l'éducation nationale (IA-Dasen). Il délègue l’encadrement du SSFE à une conseillère technique. Ce service comprend huit ASS qui interviennent dans divers établissements publics classés par priorités nationales et académiques.

L'ASS qui m'accueille intervient dans des établissements urbains. Il y a deux collèges, deux lycées et des établissements primaires dans son secteur. L'un des collèges est classé en Réseaux d'Education Prioritaire (REP) et accueille 409 élèves. Le deuxième est situé dans une zone de vigilance par rapport à la politique de la ville et compte 382 élèves. Le Lycée Technique Général (LGT) et le Lycée Professionnel à vocation Industrielle accueillent 452 élèves dans un internat. Les écoles élémentaires du REP et leurs écoles maternelles sont également associés.
Les rencontres avec l'ASS se font à sa demande ou sur les recommandations de ses différents partenaires internes : les chef d’établissement, les conseillers principaux d'éducation (C.P.E), infirmière, enseignants, psychologue de l’éducation nationale ou des professeurs.

L’ASS intervient auprès d’un public âgé entre 3 à 20 ans. Elle accueille, accompagne et conseille les élèves et leurs familles. Elle travaille avec les équipes éducatives et pédagogiques pour contribuer au développement des élèves. Elle contribue à l’amélioration du climat scolaire et participe à la prévention de toutes les formes de violence et de harcèlement. Elle participe à la prévention de l'absentéisme scolaire, et du décrochage scolaire en s'attaquant aux facteurs sociaux et éducatifs à l’origine du problème. Elle fait le lien entre l'école et les familles. Ses domaines d'intervention vont du domaine social, à la protection de l'enfance et à l'éducation inclusive. Elle soutient et accompagne les parents dans leur fonction éducative.  Enfin, elle accueille les étudiants des formations du social.

Constats

Lors des différents entretiens et réunions auxquelles j'ai assisté, la plupart des problématiques concernaient l'absentéisme et le décrochage scolaire. Au niveau secondaires, il existe des systèmes adaptés pour y répondre. Le Groupe de Prévention du Décrochage Scolaire (GPDS), Les équipes éducatives (E.E), les équipes de suivi de scolarisation (ESS) visent à identifier, prévenir et accompagner les élèves en difficulté afin de proposer une prise en charge.

A la fin de l'année scolaire, l'IA-DASEN demande un rapport de suivi à l'ASS. Dans le cadre de cette mission, j'ai créé un tableau répertoriant les élèves signalés en absentéisme de chaque établissement. Ces élèves ont retenu l'attention de l'équipe éducative. Parmi ceux-ci, 79 dossiers ont donné lieu à des déclarations d'absence et ont été transmis à la DSDEN. À l'aide de ce tableau, j’ai pu voir que le signalement des absences au collège est plus important en REP. En effet, 30% des élèves répertoriés sont issus de cet établissement. A noter également que sur les 79 élèves inscrits, 56 sont des collégiens, 57 % des garçons et 43 % des filles. J’ai constaté que ces élèves avaient un taux d'absentéisme élevé à l'école primaire. Je note que le taux d'absentéisme augmente à mesure qu’ils avancent en âge. Sur les 56 collégiens tous établissement confondu, les élèves enfin de cycle sont majoritaires. Je compte 12 élèves de 4ème et 12 sont des élèves de 3ème. Suite aux observation faite durant les période d’orientation, je réalise que c’est un moment délicat pour les élèves par manque d’information concrète sur leur devenir. Dans les échanges avec les élèves sur la question d’orientation, les élèves choisissent les métiers le plus couramment exercé sans pour autant connaitre les moyens d’accéder. Je remarque une méconnaissance du système scolaire par les élèves et certains des parents.

J'ai également observé qu’aux réunions des EE ou des ESS, les enseignants demandent aux parents s’ils ont connaissance du projet professionnel de leurs enfants et des difficultés qu’ils peuvent observer. Les interpellations des équipes pédagogiques se portaient aussi sur le problème des compétences fondamentales à acquérir : Lire, écrire, et compter. Ils mettent en lien avec les problèmes d’absences.

C’est dans ces cadre que j’ai constaté que la majorité des parents présent à ses réunions sont des mères. Lors des entretiens individuels ou collectif, j’ai remarqué que la plupart sont des parents séparés, divorcés ou des couples recomposés. Sur les 21 parents rencontrés dans divers établissements lors des périodes de stage, 18 sont séparés ou divorcés. Je note également que certaines familles sont connues par les services sociaux ou bénéficient de mesures éducatives. D’autres sont sous évaluations sociales par les services départementaux.

 Je me suis questionnée sur la responsabilité des parents et celle des institutions dans la lutte contre l’absentéisme et le décrochage scolaire. Grace à la Circulaire n° 2014-159 du 24-12-2014 relative à la prévention de l'absentéisme scolaire, j’ai relevé qu’une une distinction est faite entre l’obligation de scolarité et celle de l’assiduité. La combinaison de ces deux obligations crée une relation de coéducation entre les parents et les établissements. Je constate que cette question devient un problématique car les équipes éducatives ont parfois du mal à communiquer avec les parents. C’est dans ce cadre que les équipe peuvent demander l’intervention de l’ASS.

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