Être Majeur Dans Un Institut médicoéducatif
Commentaires Composés : Être Majeur Dans Un Institut médicoéducatif. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar goupil • 21 Novembre 2012 • 3 491 Mots (14 Pages) • 1 002 Vues
Actualité de la Recherche en Education et en Formation, Strasbourg 2007
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Être majeur dans un institut médicoéducatif
Classe d’âge et rite de passage pour les personnes en
situation de handicap
Santamaria Eric
CREF, EA 1589
Equipe Education familiale et interventions sociales auprès des familles
Université Paris X – Nanterre
200, avenue de la République
92001 Nanterre cedex
e.santamaria@wanadoo.fr
RÉSUMÉ. La place des personnes en situation de handicap au sein de l’espace social est un
thème aux multiples entrées qui interroge le fondement de toute organisation sociale. Le texte
propose une étude de la question à partir de l’observation d’un rite dans une institution
spécialisée dont la fonction est de préparer le passage vers l’âge adulte. Cette recherche
étudie les modalités de l’acquisition de ce nouveau statut d’« adulte » et interroge son
contenu. Elle tend à montrer que l’élaboration d’un espace ritualisé organisé à partir d’un
critère d’âge, la majorité, modifie l’organisation des prises en charge institutionnelles. Le
rite inscrit symboliquement l’initié dans l’espace social, lui donne accès à une pratique
favorisant son autonomie. Il répond aux exigences de l’initiation, telle que la définit
l’ethnologie, en éloignant l’initié du monde de l’enfance. De plus, cette initiative permet une
forme d’accompagnement des usagers qui offre de nouvelles perspectives de travail avec les
familles. Les relations parents-usagers et parents-professionnels se trouvent modifiées. Mais
l’initiation reste « ambiguë » car son organisation se limite au sein de l’institution, replaçant
ainsi l’individu dans un statut de personne en situation de handicap mental.
MOTS-CLÉS : majorité – rite de passage – initiation – classe d’âge – adulte –
intégration – autonomie – représentation sociale.
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2 Actualité de la Recherche en Education et en Formation, Strasbourg 2007
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1. Introduction
La réflexion présentée est issue d’un doctorat présenté en décembre 2006. La
recherche s’intéresse au passage à l’âge adulte des personnes déficientes mentales.
Elle s’inscrit dans la lignée des réflexions portées sur la place de ces personnes dans
l’espace social (C. Gardou, 2005). Les personnes en situation de handicap
connaissent une vie jalonnée par l’absence. Sans présence, donc sans
reconnaissance, elles restent absentes des cours d’écoles, des clubs de sport, des
lieux de vie, de socialisation, des rapports sociaux ordinaires. Cette participation
minorée dans la vie sociale leur assigne un statut d’inconnu et les éloigne des
diverses « initiations » qui façonnent nos identités. À côté, toujours à côté, elles
paraissent coincées dans un temps suspendu, figées dans une histoire de vie privée
« d’inachèvement » (G. Lapassade, 1997), engoncées dans un statut « d’éternel
enfant » (S. Sausse, 1996). Leur quotidien se déroule encore aujourd’hui sous le
regard stigmatisant d’une société pétrie d’angoisses et de préjugés. Ces individus
paraissent loin de notre réalité quotidienne comme si leur condition leur imposait
d’exercer le « métier d’Homme » (A. Jollien, 2002) à la périphérie de nos sociétés.
Prisonniers d’une zone « liminaire » (R. Murphy, 1987) qui les prive de tout passage
dans le monde de la « normalité ». L’étude du quotidien d’une institution spécialisée
interroge la capacité de ce type de structure à favoriser la rencontre entre le monde
de « la normalité » et celui de la déficience mentale.
Le thème principal de cette thèse, nous le verrons dans la présentation de la
problématique, s’organise autour de l’étude d’un rite de passage vers l’âge adulte
instauré dans un établissement de la région parisienne. En effet, suite à la fugue de
deux usagers qui revendiquent le droit de sortir seuls du fait de leur majorité,
l’institution élabore, en partenariat avec l’ensemble des majeurs et leurs familles,
une Inter-Unité des Jeunes Majeurs (IUJM). Ce travail observe les pratiques de cette
inter-unité. Il questionne les capacités de l’institution à préparer une meilleure
intégration des usagers dans l’espace social. Dans le cadre de cette communication,
nous nous attacherons également à démontrer que la prise en compte de la majorité
des usagers permet un travail institutionnel autour de la relation entre les majeurs et
leur famille.
Après une brève présentation de la problématique et de la méthodologie de
recherche, ces aspects des résultats
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