Le « Djoudj » en miniature

remier tournant a été marqué par la volonté des autorités d’implanter, sur le site des Niayes, un projet de Technopole. Un mur de protection avait alors été érigé du coté de l’autoroute, ce qui aura, pour première conséquence, une meilleure isolation des lieux. Cependant, l’histoire du site va connaître de profonds bouleversements, au début des années 2000, avec le déménagement du Golf Club de Dakar, de Cambérène au site du Technopole. Des travaux de terrassement de grande envergure ont alors été engagés afin de recevoir un terrain de golf de 18 trous. Des bassins ont été aménagés et l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) a été mis à contribution pour les approvisionner en eau. C’est ainsi que l’ONAS va déverser sur le site du Technopole, pendant plusieurs mois, près de 2100 m3 d’eau par jour à partir de la station d’épuration de Cambérène (voir l’interview du Directeur de l’ONAS). Les résultats ne se feront pas attendre. Les différents bassins du Technopole sont désormais alimentés en eau tout le long de l’année, et, petit à petit, la nature va reprendre le dessus.

Le « Djoudj » en miniature

Le visiteur qui se rend sur le site du Technopole est aujourd’hui frappé par le nombre impressionnant d’espèces d’oiseaux qu’il peut y rencontrer. Il est tout à fait extraordinaire, de trouver, au cœur de la capitale sénégalaise, un site qui, en bien des aspects, rappelle le célèbre sanctuaire des oiseaux du Djoudj. Cette année 2007 est à marquer d’une pierre blanche dans la mesure où, pour la première fois, le site a accueilli des centaines de pélicans. Ne soyez pas non plus étonnés par le gracieux survol de dizaines de grands flamants ou encore que vous découvriez, sur les bancs de sable, des centaines de cormorans, séchant leurs plumes au soleil.

En 2003, on y a dénombré, en près de 3 semaines, des dizaines de milliers de sternes noires. Il serait difficile de répertorier toutes les espèces d’oiseaux que l’on croise sur les plans d’eau du Technopole. Toujours est-il que les ornithologues ont pu classifier, au cours des dernières années, 153 espèces d’oiseaux. Il n’est donc pas étonnant que le site du Technopole figure dans la liste des sites ornithologiques que les spécialistes avisés conseillent à leurs pairs. D’autre part, certains plans d’eau, envahis par les roseaux, sont riches en poissons, des carpes en particulier. Sur les berges, on peut observer de nombreux petits mammifères ainsi que des tortues et des pythons.

Un écosystème en danger

L’écosystème de la grande Niaye de Pikine est-il à peine reconstitué qu’il est déjà en danger. En effet, on y observe une compétition entre les activités humaines et les nombreuses espèces animales qui tirent profit du biotope. S’il faut saluer l’implantation du Golf Club sur le site, il faut reconnaître que l’effet d’entraînement et l’attractivité grandissante du site sont en train d’attirer de nouveau projets.

Des camions viennent souvent déverser des tonnes de gravats, afin de remblayer certains secteurs du marais, pour de futures implantations. Parallèlement, des camions citernes des sociétés en charge des chantiers routiers de Dakar puisent, chaque jour, des centaines de

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