Correction sujet de l’examen de l’UE SO00 01 segments A et B
Fiche : Correction sujet de l’examen de l’UE SO00 01 segments A et B. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dbjd • 20 Avril 2017 • Fiche • 1 814 Mots (8 Pages) • 821 Vues
(01A/5pts): Pour R. Peterson, quels sont les principaux traits de l’évolution des pratiques culturelles depuis les années 1960 ?
Eléments de réponses attendus
Pour cet auteur, la séparation entre goûts raffinés et goûts vulgaires est typique de la période du capitalisme industriel. Cette distinction entre deux cultures (la culture cultivée de l’élite et la culture populaire du plus grand nombre) s'impose dès la fin 19ème et devient "hégémonique" au cours du 20ème. Elle se traduit par une attitude que Peterson nomme un "snobisme intellectuel".
Peterson voit dans ses études empiriques se confirmer des tendances déjà dégagées par Bourdieu dans les années 60 : à partir des corrélations statistiques existantes entre rang professionnel et goûts musicaux, il apparaît bien que les emplois supérieurs sont associés à la musique classique et à l’opéra.
Mais ces mêmes études empiriques font apparaître le fait que les emplois supérieurs s’intéressent plus souvent que les autres à une vaste gamme d’activités moins prestigieuses, tandis que ceux qui occupent des emplois inférieurs ont une gamme d’activités culturelles limitées.
Pour lui, depuis les années 80, la tendance est au développement d’une nouvelle forme de « distinction » qui se traduit par un éclectisme culturel ou un omnivorisme culturel dans les catégories supérieures.
Chez cet auteur, ce n'est donc pas tant le modèle de la distinction qui est ici remis en cause mais les critères sur lesquels s'appuie ce modèle et les modalités de ses manifestations dans les relations sociales.
La séparation nette entre une culture cultivée et une culture populaire, avait été caractéristique de la modernité occidentale ; la détention de la culture légitime n’est plus la norme du « bon goût » : l’omnivorité l’a remplacé comme nouveau modèle dans nos sociétés contemporaines occidentales.
(01A/5pts) : Quelle sont les conséquences de la fin des « Banlieues rouges » dont parlent F. Dubet et D. Lapeyronnie dans leur ouvrage « Quartiers d’exil » ?
Eléments de réponses attendus
Dans cet ouvrage, les auteurs s'intéressent à ces espaces situés en couronne des agglomérations contemporaines qui regroupent des populations qui connaissent des difficultés d’intégration économique et sociale. En reprenant le concept de “désorganisation” de l’Ecole de Chicago, ils montrent comment la fin des Banlieues rouges a conduit à l’existence de quartiers d’exil qui constituent un terrain favorable à des flambées de violence.
Les banlieues rouges, en périphérie des grandes villes, étaient les espaces d’habitation et de travail des ouvriers de la grande industrie à l’époque des Trente Glorieuses. Dans ces quartiers populaires, l'organisation sociale était régie par les modes de vie et les valeurs du monde ouvrier.
Pour Dubet et Lapeyronnie, la banlieue rouge est un système social articulant fortement trois logiques d’action : une logique communautaire construite autour d’une culture populaire ; une logique de conscience de classe, une logique de participation sociale constituée autour des partis (le PC) des syndicats (la GCT) et des associations. Ces logiques se combinent pour inscrire au sein d’espaces associant l’usine et l’habitat, des dispositifs de régulation fondés sur le partage d’une même condition ouvrière, sur la référence d’une communauté de valeurs et de normes, sur l’expérience de l’action militante et sur le contrôle collectif de la socialisation des jeunes. Avec la fin de la société industrielle, c'est aussi la fin de ce qui pouvait fédérer ces populations : la conscience de classe qui se matérialisait dans la lutte contre le patronat et l'état. Fin aussi d'une croyance dans un avenir meilleur. La fin de cette société aves ses modes de régulation produit de la désorganisation sociale dans ces espaces de la ville.
1ères victimes : les jeunes de la 2ème-3ème génération d'immigration : les repères et régulations du monde ouvrier ont disparu ; ils ressentent l’exclusion et la domination mais plus rien ne vient fédérer les énergies sous forme de conflits organisés. Leurs modèles et aspirations sont ceux de la classe moyenne mais les difficultés d'intégration économique auxquelles ils se heurtent les enferment dans ces espaces et font naitre une absence d’espoir. Ils traduisent cela par « la galère ».Désorganisés, désemparés, la rage devient le principal ressort de l'action : violence, émeutes, destructions. Irrationnelles et compulsives "les actions ne peuvent plus être comprises selon les modes interpretation et interaction les mieux partagés", d'où ce sentiment de dangerosité qu'éprouve la société à l'encontre de ces jeunes.
(01B/5pts) : Quels sont les principales thèses de Marx, de Weber et de Bourdieu pour définir les rapports sociaux de classes ? Vous insisterez sur ce qui différencie l’analyse de ces trois sociologues.
Eléments de réponses attendus
Problématique des rapports sociaux de classes
Marx insiste fortement sur la dimension économique de la classe (l’appartenance à une classe dépend de la place qu’occupe un individu dans la sphère de la production. L’individu est affilié au capital ou au travail). Cependant il ne faudrait pas oublier que l’appartenance de classe se joue également par rapport à deux autres dimensions : la dimension politique (la classe du prolétariat pour lutter contre le capital doit se doter d’une organisation politique et se former à une conscience de classe) ; la dimension sociale où pour faire classe, la classe doit aussi développer des modes de vie et de pensée communs et donc faire communauté de pratiques et de valeurs.
La société du 19ème siècle se structure essentiellement autour de deux grandes classes (capitalistes et prolétaires) dont les rapports sont conflictuels (domination) compte tenu des intérêts contradictoires entre ces deux classes (enrichissement par la formation du profit et l’accumulation
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