Scandinavie aujourd’hui

La Scandinavie aujourd’hui

Réputés pour leur modèle social, la compétitivité de leur industrie et leur attachement à la paix et à l’environnement, les Scandinaves, bien qu’épris de modernité, ont su préserver leurs traditions, qu’il s’agisse de leur mode de vie au quotidien, de leur folklore ou de leur cuisine.

Union et particularismes

Le Danemark, la Norvège et la Suède tentent souvent d’adopter des positions communes en matière de relations internationales. La coopération entre les trois pays est fondée sur une entière liberté d’opinion, un respect et une confiance mutuels ainsi qu’un sens aigu de la justice. Avec l’Islande et la Finlande, ils forment aussi depuis 1954 une Union nordique qui leur permet de circuler, travailler, s’établir librement sans passeport et de bénéficier des mêmes droits sociaux d’un pays à l’autre.

Leur engagement pour la paix dans le monde est une tradition déjà ancienne, symbolisée par le prix annuel de la Paix institué par Alfred Nobel, tout comme l’accent sur la libre circulation des hommes (1975), et la conférence de Stockholm sur le désarmement en Europe (1986). La Scandinavie accorde aussi une aide importante aux pays en voie de développement et montre un souci constant de la protection de l’environnement, envisagée de façon globale.

À l’international

La Norvège est membre fondateur de l’ONU, à laquelle adhère aussitôt le Danemark, que la Suède imite en 1946. Par ailleurs, si le Danemark et la Norvège adhèrent à l’OTAN dès 1949, la Suède, fidèle à sa politique de neutralité et soucieuse également de ne pas compliquer la situation de la Finlande voisine, qui partage 1300 km de frontière avec l’URSS, refuse de faire partie de cette organisation.

Et l’Europe ?

Dès 1959, le Danemark, la Norvège et la Suède étaient devenus membres de l’AELE (Association européenne de libre échange), organisation créée à l’initiative de la Grande-Bretagne. Le Danemark adhéra à la CEE en 1973, tandis que la Suède et la Norvège signaient un accord de libre échange. Fait exceptionnel, le Groenland, territoire autonome danois, a décidé de quitter la CEE en 1985. La Suède, enfin, adhérait à l’Union européenne après un référendum en 1995… tandis que les Norvégiens refusaient l’adhésion, comme ils l’avaient déjà fait en 1972 ! Mais aucun n’a adopté l’EURO.

Sur le plan institutionnel, les aménagements constitutionnels qui ont eu lieu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ont de plus en plus réduit le pouvoir des monarchies à un rôle symbolique, tout en permettant aux femmes d’accéder au trône (Le Danemark en 1952, la Suède en 1979).

Le laboratoire de la social-démocratie

On estime souvent que la Scandinavie est parvenue à concilier capitalisme et progrès social, assurant ainsi aux citoyens un niveau de vie élevé.

Les Scandinaves estiment que la flexibilité est l’une des forces de leur modèle. Ces accords justifient également des syndicats puissants qui se sont épanouis dans la cogestion bien plus que dans l’opposition au patronat.

Le modèle scandinave, caractérisé par un taux record de prélèvements sociaux, mais aussi, en contrepartie, par la multiplication d’équipements collectifs et d’aides aux plus démunis. Il n’a pas échappé au développement des idées libérales comme le montre la vague de déréglementations qui a démarré dès le début des années 1990. Les tensions ne sont pas absentes de ce modèle, notamment lorsque le fossé entre les classes sociales s’élargit au détriment de la cohésion sociale et de cet idéal d’égalité qui imprègne tant les Nordiques.

Le fameux pragmatisme nordique : Au Danemark, le système de flexicurité repose sur un « triangle d’or » : licenciements faciles, allocations relativement généreuses assorties de formation continue, incitation à se rendre disponible en cas de chômage sous peine de sanctions.

Des économies dynamiques

Le développement des technologies de pointe, de la formation spécialisée et de la recherche (les investissements de la Suède dans le domaine de la recherche industrielle sont parmi les plus importants du monde) a contribué à rendre les produits scandinaves plus compétitifs. Nombre d’entreprises ont investi à l’étranger, parfois en exportant leur technologie comme Norske Skog, fabricant de pâte à papier et de papier, StatoilHydro, dans le domaine off-shore, Ericsson, l’un des principaux fabricants de systèmes de télécommunications. La Scandinavie connaît également un développement important de ses industries de services.

L’agriculture danoise

Au Danemark, où les terres cultivées représentent 70 % de la superficie totale contre moins de 10 % dans les deux autres pays, 8 % seulement de la population travaille dans l’agriculture, intensive et très mécanisée, dont les produits sont de grande qualité, grâce à l’usage généralisé du système coopératif. L’industrie laitière est la principale activité avant la production de viande de porc et l’aviculture. Le beurre, le salami et le bacon danois sont exportés dans le monde entier (la légende dit que les Danois n’ont intégré la CEE que pour mieux vendre leur bacon !).

La pêche norvégienne

Si la pêche est importante dans toute la Scandinavie, c’est à la Norvège, disposant de 21 000 km de côtes et d’eaux parmi les plus poissonneuses du monde, que revient le premier rôle en ce domaine. Toutefois, leur pêche de la baleine leur vaut l’opprobe du monde entier.

L’industrie suédoise

Des multinationales suédoises très performantes se sont développées au fil du 20e Longtemps dominée par Volvo jusqu’à la vente de sa partie automobile à Ford en 1999, la vie économique suédoise a été par la suite régentée par Ericsson, le géant des télécommunications. Mais la Suède est l’un des pays au monde qui compte le plus de multinationales par habitant.

Énergie et ressources naturelles

L’énergie hydroélectrique est un facteur essentiel des économies suédoise et norvégienne. D’autre part, la Norvège est, depuis la fin des années 1960, l’un des plus gros producteurs de pétrole du monde. Aussi une industrie pétrochimique prospère s’est-elle développée.

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