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Techniques de la dissertation en économie

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Par   •  18 Mars 2013  •  Cours  •  2 212 Mots (9 Pages)  •  851 Vues

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Techniques de la dissertation en économie

1. Une dissertation est une discussion

Disserter sur une question, c'est mener une discussion pertinente, organisée et argumentée sur cette question.

Votre dissertation doit donc vous permettre de montrer que vous savez comprendre un problème et mobiliser les connaissances nécessaires pour y répondre.

Comprendre un problème, c'est tout à la fois :

en analyser les termes

être capable de le situer (dans le temps, par rapport aux autres questions de la discipline, etc.)

Mobiliser les connaissances nécessaires suppose :

de les avoir acquises correctement

d'être capable de les restituer

d'articuler ces connaissances entre elles, en faisant ressortir leurs articulations logiques

Tout cela peut apparaître comme une enfilade de banalités, et je dois le reconnaître, rien de ce qui précède ne déborde d'originalité. Alors, quitte à ajouter une évidence à cette série déjà longue, j'insisterai également sur le fait que la première qualité d'une dissertation est d'être rédigée dans une langue correcte.

On voit beaucoup trop de copies où la maîtrise de la langue française est défaillante : incorrections grammaticales, fautes d'orthographe, barbarismes, mots employés à contresens, etc. Tout cela constitue un premier handicap... souvent fatal. Les tournures incorrectes n'empêchent pas seulement le correcteur de vous comprendre, ou de comprendre ce que vous avez voulu dire ; elles vous empêchent également d'être rigoureux et précis dans vos raisonnements et dans votre compréhension des raisonnements des autres. Entendons-nous bien : personne ne vous demande d'écrire comme Stendhal ou Proust. La dissertation n'est pas un exercice de beau style. Mais la correction de la langue, le choix des mots et de la syntaxe justes sont considérés comme un préalable, sans lequel il est impossible de juger de la qualité des connaissances et de la réflexion.

Dans une conversation courante, on peut parfois employer un mot pour un autre. S'ils sont voisins, cela ne prête que rarement à conséquence. Mais en sciences — fut-ce en sciences économiques — toute imprécision, toute négligence, peut rendre un énoncé faux ou absurde. Si je dis « le profit baisse », par exemple, c'est une idée très différente que de dire « le taux de profit baisse ». Et c'est encore tout autre chose lorsque j'affirme que « le taux de profit augmente moins vite ». Dans un raisonnement, employer une de ces expressions à la place de l'autre, c'est être certain de proférer une énormité, et de transformer une vérité en erreur, ou en proposition absurde. Ainsi, il est impossible d'être rigoureux dans ses idées quand on n'est pas rigoureux sur la manière de les formuler. Et en économie, la frontière entre une formulation imprécise et une formulation franchement fausse est très rapidement franchie.

Je ne m'étends pas davantage sur ce thème, mais j'espère vous en avoir fait comprendre son importance. Revenons-en donc à nos moutons.

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2. La problématique et l'introduction

La compréhension du sujet, dont je parlais tout à l'heure, passe par ce qu'on appelle traditionnellement l'analyse de la problématique.

Cette fameuse problématique, c'est la question qui se cache (peut-être) derrière celle qui vous a été posée, et qui permet d'y répondre.

On tombe parfois sur des sujets où la problématique est transparente, dans la mesure où la formulation de départ ne cache aucune autre question que celle qu'elle pose. Mais parfois, il y a un vrai travail de reformulation à effectuer pour en arriver au vrai problème. Prenons deux exemples.

Sujet n°1 : un des sujets des années passées était : « L'intervention économique de l'État est-elle nécessaire ? » Toute personne ayant un minimum de connaissances en économie reconnaît immédiatement là un débat séculaire, qui a impliqué tous les courants de pensée sans exception. Il s'agit de celui qui a opposé les partisans d'une telle intervention à ses adversaires, ces derniers étant convaincus de la capacité des marchés à se réguler eux-mêmes. Ici, la problématique est inscrite dans le sujet de manière transparente : qu'on prenne le problème par un bout (l'intervention de l'État est nécessaire, ou elle ne l'est pas) ou qu'on le prenne par l'autre (les marchés ne sont pas capables de se réguler seuls, ou ils le sont), il s'agit bien évidemment de la même question. Voilà donc un sujet où l'analyse de la problématique ne pose guère de difficultés, et où elle peut être rapidement menée.

Sujet n°2 : imaginons à présent une question comme « Que pensez-vous de la citation suivante de Joseph Stiglitz : 'Si la main invisible est si souvent invisible, c'est parce que la plupart du temps, elle n'est pas là' ». Ici, la problématique est moins immédiate. Il faut déterminer ce qu'est cette « main invisible ». On peut (et on doit) aussi chercher qui est Joseph Stiglitz. Ceci nous amène au fait que la « main invisible », est une des plus célèbres métaphores de l'histoire économique ; elle a été employée par Adam Smith, pour illustrer la capacité des marchés à se réguler, comme s'il existait une volonté consciente qui mettait de l'ordre dans un système (le marché) où ne s'exerce pourtant aucune autorité sur les agents économiques. La boutade de Stiglitz sous-entend donc que cette capacité d'auto-régulation des marchés est beaucoup moins réelle que les partisans de Smith (les libéraux) ne le pensent. Cela n'étonnera personne, lorsqu'on saura que Stiglitz est connu pour ses opinions keynésiennes. En fait, ce sujet revient donc à savoir si les marchés sont capables ou non de s'auto-réguler... ce qui veut dire que derrière une formulation très différente, la problématique est exactement la même que celle du sujet n°1... Mais là, incontestablement, la question de départ appelait davantage d'éclaircissements avant de pouvoir être traitée convenablement.

L'analyse de la problématique doit s'effectuer dans l'introduction,

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