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Peste d'animaux malades

Analyse sectorielle : Peste d'animaux malades. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Novembre 2013  •  Analyse sectorielle  •  773 Mots (4 Pages)  •  684 Vues

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“Les animaux malades de la peste”

Un mal qui répand la terreur,

Mal que le Ciel en sa fureur

Inventa pour punir les crimes de la terre,

La peste (puisqu’il faut l'appeler par son nom),

Capable d’enrichir en un jour l'Achéron,

Faisait aux animaux la guerre.

Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés :

On n'en voyait point d'occupés

À chercher le soutien d'une mourante vie ;

Nul mets n'excitait leur envie ;

Ni loups ni renards n'épiaient

La douce et l'innocente proie ;

Les tourterelles se fuyaient :

Plus d’amour, partant plus de joie.

Le Lion tint conseil et dit : « Mes chers amis,

Je crois que le Ciel a permis

Pour nos péchés cette infortune.

Que le plus coupable de nous

Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;

Peut-être il obtiendra la guérison commune.

L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents

On fait de pareils dévouements.

Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence

L'état de notre conscience.

Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,

J'ai dévoré force moutons.

Que m'avaient-ils fait? Nulle offense ;

Même il m'est arrivé quelquefois de manger

Le berger.

Je me dévouerai donc, s’il le faut : mais je pense

Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :

Car on doit souhaiter, selon toute justice,

Que le plus coupable périsse.

- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon roi ;

Vos scrupules font voir trop de délicatesse.

Eh bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce,

Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes, Seigneur,

En les croquant, beaucoup d’honneur ;

Et quant au berger, l’on peut dire

Qu’il était digne de tous maux,

Étant de ces gens-là qui, sur les animaux,

Se font un chimérique empire.»

Ainsi dit le Renard et flatteurs d’applaudir.

On n’osa trop approfondir

Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances,

Les moins pardonnables offenses.

Tous gens querelleurs, jusqu’aux plus simples mâtins,

Au dire de chacun, étaient de petits saints.

L’Âne vint à son tour et dit : «J’ai souvenance

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