Le médicament

Le médicament

Nous avons déjà donné sa définition. L’officine possède vis à vis du médicament un statut particulier : elle dispose du monopole de dispensation.

a) Qu’est ce qu’un monopole ?

Un monopole existe lorsqu’une seule entreprise délivre un produit ou un service sur un marché donné (par exemple en France, la SNCF est la seule entreprise à fournir un service de transport ferroviaire).

Une telle situation peut résulter :

­ d’une réglementation,

Le monopole dont les pharmaciens disposent est défini par la loi (article L4211­1 du CSP).

­ d’un brevet,

Les médicaments ne sont pas des biens de consommation ordinaire et ils sont protégés par des brevets.

­ d’une licence,

Les médicaments sont mis en vente après obtention d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS).

De plus l’exploitation d’une pharmacie d’officine est soumise à l’obtention d’une licence d’exploitation.

Une entreprise en situation de monopole pourrait, en l’absence de réglementation et de menace de produits de substitution, pratiquer des prix élevés tout en s’abstenant de toute publicité, les consommateurs n’ayant pas le choix.

Dans le cas de la pharmacie d’officine, on observe la situation opposée ; il s’agit d’un monopole sous tutelle de l’Etat.

Il se traduit par :

­ des prix plus modérés car les industriels ne fixent pas librement le tarif de leurs spécialités contrairement à d’autres pays comme les États­Unis.

­ un meilleur service imposé au nom de l’intérêt général ; le pharmacien engage son diplôme lorsqu’il travaille.

b) Tous les médicaments vendus en officine ont­ils le même statut ?

Non, on distinguera deux grands types de spécialités vendues en officine :

­ Les médicaments soumis à une prescription médicale.

Leur délivrance est conditionnée par cette prescription et ils peuvent, dans certaines limites donner lieu à un remboursement par les organismes de sécurité sociale et de mutuelles complémentaires.

­ Les médicaments non soumis à prescription.

Nous les appellerons médicaments “familiaux” ou encore médicaments de prescription pharmaceutique.

Le médicament “familial” correspond aux médicaments connus du grand public et demandés spontanément. Par exemple EFFERALGAN.

Le médicament de prescription pharmaceutique est parfois appelé “médicament conseil”. Le pharmacien est amené à le conseiller de sa propre initiative à un patient venant à la pharmacie sans ordonnance pour soulager une pathologie bénigne . L’officinal, s’il le juge nécessaire peut orienter son patient vers une consultation médicale.

1.4 Les produits de parapharmacie

Nous avons vu qu’en plus des produits pour lesquels le pharmacien dispose du monopole de dispensation, il lui est possible de proposer à la vente d’autres produits parmi lesquels les produits de parapharmacie.

L’encyclopédie Larousse définit la parapharmacie comme l’ensemble des produits non thérapeutiques vendus en pharmacie (savons, shampooings, cosmétiques...).

Les produits de parapharmacie ne font donc pas partie du monopole et seront délivrés :

­ en prolongement de l’acte pharmaceutique, par exemple pour des patients traités pour des problèmes dermatologiques,

ou

­ en réponse à une demande ou attente particulière d’un client.

Chaque pharmacien est ainsi libre de choisir sa propre démarche quant à son réassort de produits de parapharmacie.

1.5 Les autres domaines d’activité plus ou moins spécifiques de l’officine

Nous avons mentionné la parapharmacie que nous considérerons comme systématiquement vendue en officine. Nous avons également précisé que le pharmacien était autorisé par le Code de la Santé Publique à faire commerce d’autres marchandises.

Ces produits requièrent bien souvent une formation spécifique mais feront toute la valeur ajoutée d’une pharmacie.

On retrouvera ainsi des officines spécialisées dans l’orthopédie, d’autres dans la phytothérapie, la dermocosmétique, les produits diététiques ou encore le maintien à domicile.

On retrouve aujourd’hui de plus en plus de pharmaciens spécialisés dans ces domaines, sans doute pour se démarquer de leurs concurrents, fidéliser une clientèle particulière, ou alors pour ajouter plus de valeur à leur diplôme.

2 La compétence du pharmacien : le dilemme de l’officinal

Il s’agit ici d’exprimer les savoir­faire spécifiques que le pharmacien d’officine possède ou souhaite développer.

2.1 Le pharmacien d’officine possède une double compétence

a) Nature juridique de l’officine (1)

L’officine est un fond de commerce. Cette nature découle de l’article L5125­3 du Code du

Commerce, en vertu du décret 55­685 du 20 mai 1955.

Il

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