La déontologie
Dissertation : La déontologie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar SANDY974 • 24 Avril 2012 • Dissertation • 1 206 Mots (5 Pages) • 5 575 Vues
Dès lors qu’une profession doit faire face à une manifestation de la dégradation des comportements de ses membres, le recours à la déontologie apparaît comme un des remèdes possibles. La déontologie, « science des devoirs », emprunte à la fois à la morale, au droit et à l’éthique. Son domaine est celui du monde professionnel où elle apparaît comme un gage de sérieux et de crédibilité. C’est la raison pour laquelle les journalistes ont très tôt essayé de résoudre les problèmes inhérents à leur activité par la déontologie. La première Charte fût adoptée dès 1918 et demeure une référence. La seconde, plus récente, date de 1971 et regroupe les droits et devoirs de la profession. Ces deux textes ont vocation à s’appliquer tant dans les relations internes aux entreprises de presse, que dans les relations externes qui se nouent avec le public et les tiers. La présente étude tend à démontrer que, malgré son absence intrinsèque de force obligatoire et faute pour la profession de trouver les moyens d’en garantir le respect, la déontologie est intégrée progressivement dans le droit positif, notamment par l’office du juge.
« (…) Le journal, au lieu d’être un sacerdoce, est devenu un moyen pour les parties ; de moyens, il s’est fait commerce ; et comme tous les commerces, il est sans foi ni loi. Tout journal est, comme le dit Blondet, une boutique où l’on vend au public des paroles de la couleur dont il les veut. S’il existait un journal de bossus, il prouverait soir et matin, la beauté, la bonté, la nécessité des bossus. Un journal n’est plus fait pour éclairer, mais pour flatter les opinions. Ainsi, les journaux seront dans un temps donné, lâche, hypocrites, infâmes, menteurs, assassins ; ils tueront les idées, les systèmes, les hommes et fleuriront par cela même. Ils auront le bénéfice de tous les êtres de raison : le mal sera fait sans que personne en soit coupable (…). Napoléon a donné la raison de ce phénomène moral et immoral, comme il vous plaira, dans un mot sublime, que lui ont dicté ses études sur la convention : les crimes collectifs n’engagent personne. Le journal peut se permettre la conduite la plus atroce, personne ne s’en croit sali personnellement »,
Balzac, Les illusions perdues, coll. Folio, Paris, Gallimard, 1993, 699 p., p. 322.
97. Une multitude de textes. Le journaliste n’est pas un professionnel comme les autres. Il est un acteur de la société et contribue au fonctionnement démocratique de la société dont il est le « chien de garde » . Il fait partie des professions qui sont chargées de symboles aux yeux du public.
Les textes juridiques applicables au journaliste sont extrêmement variés, disséminés dans les diverses branches du droit. Dès lors qu’il n’existe pas de Code de la Communication (comme cela avait pourtant été envisagé un temps), il est nécessaire de s’en remettre à des règles disparates, relevant du droit constitutionnel, du droit administratif, du droit civil, du droit social, du droit pénal, du droit d’auteur, du droit judiciaire, mais encore du droit international et européen.
A l’ensemble de ces normes obligatoires, s’ajoutent d’autres textes qui ne revêtent pas la même autorité, en ce sens qu’ils sont dépourvus de tout caractère contraignant, n’édictant que des règles illustratives de comportement à tenir ou à respecter. Ces textes ont une origine corporatiste dont le but premier était de lutter pour entourer la presse de mesures destinées à garantir sa liberté et de la protéger contre les jougs du pouvoir et de la corruption. Dès 1918, les journalistes se sont regroupés autour du Syndicat National des Journalistes (SNJ, lequel participa aux travaux parlementaires ayant permis l’adoption de la loi du 29 mars 1935, aujourd’hui codifiée). Depuis lors, la profession a constamment évolué. La question déontologique a toujours
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