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Dossier sur l'euthanasie

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Par   •  8 Février 2017  •  Mémoire  •  5 592 Mots (23 Pages)  •  857 Vues

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DOSSIER SUR L'EUTHANASIE

→ Peut-on demander le droit de mourir ? 

        La question de l'euthanasie, qui vient s'insérer dans une réflexion plus large sur la fin de vie, est devenue un problème politique majeur dans notre société. Le vieillissement de la population et les progrès de la médecine semblent expliquer la nécessité qu'il y aurait désormais à accepter cette loi. C'est l'affaire Vincent Humbert qui fut à l'origine de ce mouvement demandant un « droit de mourir » suite à un accident de circulation qui l'a rendu tétraplégique. Mais peut-on réellement demander le droit de mourir alors que ce questionnement relevait récemment du spirituel ou de l'intime ? Ainsi, dans quelle mesure peut-on utiliser l'euthanasie et de quelle façon peut-on créer une éthique dans une société laïque ?

        Le débat a débuté à la suite d'un sondage effectué en France il y a plusieurs années. La question était : « Si vous étiez en phase terminale d'une maladie incurable et dans des souffrances insupportables, souhaiteriez-vous que l'on vous aide à mourir ? ». 86% des réponses ayant été positives, on en a conclut que la majorité des Français étaient « pour l'euthanasie ». Néanmoins, l'expression « aider à mourir » possède deux significations. Soit, une euthanasie active qui consiste à abréger les souffrances du malade en lui administrant un produit qui le fera mourir, ou soit, le fait de soulager au maximum ses souffrances physiques et psychologiques pour rendre sa fin de vie supportable. On ne peut savoir à quelle solution les Français pensaient.

        Depuis l'émotion générale suscitée par l'affaire de Vincent Humbert, il n'y a pas eu de débat national sur le sujet de l'euthanasie. L'objectif est donc de traduire cette préoccupation au niveau de la loi, dans le respect de chacun.

La proposition de loi concernant l'euthanasie

Définitions

        

        Le terme général « euthanasie » désigne le fait d'administrer volontairement à un malade ou blessé incurable un produit qui met fin à sa vie dans le but d'abréger ses souffrances. Mais, il existe plusieurs formes d'euthanasie ou qui y ressemblent.

        Il y a le « suicide médicalement assisté » qui désigne la prescription de toxiques par voie orale à dose suffisamment importante pour entraîner la mort.

        « Euthanasie passive » qui renvoie à une décision médicale plus neutre, comme la limitation ou l'arrêt des traitements.

        « Aider à mourir » qui désigne les soins palliatifs.

        L'affaire Vincent Humbert

        Vincent Humbert est un homme âgé de 23 ans et qui est devenu tétraplégique depuis un accident de circulation. Il a alors demandé pendant longtemps un « droit à mourir ». Le 27 septembre 2003, il décède en ayant vécu trois ans muet et presque aveugle, nourri par une sonde et ne pouvant bouger que son pouce droit.

        Sa mère a tenté de mettre fin aux jours de son enfant en distillant des barbituriques à travers sa sonde qui ont eu pour seul effet de le plonger dans un coma profond. Le docteur Chaussoy qui était le chef du service de réanimation du Centre où était Vincent Humbert, après avoir d'abord réanimé Vincent, continue le geste de la mère en arrêtant son respirateur artificiel et en lui injectant du chlorure de potassium afin qu'il ne souffre pas lors de son asphyxie. Ce docteur est alors mis en examen pour « empoisonnement avec préméditation ».

        C'est à ce moment là que les médias réagissent en faisant de la mère de Vincent et du médecin inculpé les nouveaux héros de la cause de l'euthanasie.

        Quinze mois après cette affaire, l'Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, moins deux voix, une nouvelle « proposition de loi sur les droits des malades et de la fin de vie ».

        Cette loi, datant de 2005, a pour objectifs d'éviter les pratiques illégales d'euthanasie, d'empêcher l'acharnement thérapeutique et de permettre aux patients de choisir l'arrêt de son traitement si celui-ci est devenu insupportable.

        En 2015, il y a eu la nouvelle loi Léonetti-Claeys qui a pour but l'aide médicalisée à mourir et le droit à « une sédation profonde et continue ». Cela consiste en l'injection d'un cocktail médicamenteux permettant d'abaisser le niveau de conscience d'un malade en phase terminale, de façon à apaiser les douleurs, c'est à dire, de plonger dans une inconscience totale un malade en phase terminale, jusqu'à son décès. De plus, cette nouvelle loi établit un nouveau statut pour l'hydratation et la nutrition qui sont désormais considérés, pour les personnes en fin de vie, comme des traitements, et non plus des soins. Cela peut donc être arrêté au nom du refus de l'acharnement thérapeutique.

Quelques extraits de la loi Léonetti de 2005

        Refus de l'acharnement thérapeutique : Le texte précise que « les actes médicaux ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris. ». La loi fait alors obligation au médecin de sauvegarder la dignité du mourant et d'assurer la qualité de sa vie en dispensant des soins palliatifs.

        Traitements anti-douleur pouvant entraîner la mort : « Si le médecin constate qu’il ne peut soulager la souffrance d’une personne, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qu’en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger sa vie, il doit en informer le malade, la personne de confiance, la famille ou à défaut un des proches. La procédure suivie est inscrite dans le dossier médical. »

        Respect de la volonté du malade : « Lorsqu’ une personne, en phase avancée ou terminale d’une affection grave ou incurable, quelle qu’en soit la cause, décide de limiter ou d’arrêter tout traitement, le médecin respecte sa volonté, après l’avoir informée des conséquences de son choix. » 

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