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Le sexisme linguistique

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Par   •  2 Avril 2018  •  Dissertation  •  3 813 Mots (16 Pages)  •  1 145 Vues

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Patricia Lambert

Langue et société
LIN1124A17 – groupe 01

LA LANGUE ET LES FEMMES

Travail présenté à

Mme Chantale Trépanier

Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
11 décembre 2017


Introduction

Le sexisme se définit comme étant : « une attitude discriminatoire fondée sur le sexe » (Larousse.fr, s.d.  1). Le sexisme peut se refléter dans plusieurs sphères de la vie. C’est particulièrement le sexisme au travail qui est discuté, mais l’égalité n’est toujours pas atteinte. En effet, les femmes gagnent toujours en moyenne 15 % moins que les hommes pour les pays de l’OCDE (Journal de Montréal, 2017). Ce problème de société provient peut-être d’une origine plus profonde. Effectivement, même si la majorité de la société est d’accord avec l’égalité salariale, pourquoi après autant d’années de lutte l’égalité n’est-elle pas acquise? Simplement parce que la société est sexiste. Les personnes s’expriment pour l’égalité des femmes et des hommes dans une langue qui n’est pas égalitaire. En effet, la langue inscrit en elle la domination des hommes d’il y a quelques siècles. Pourquoi conserver cet héritage langagier misogyne alors qu’on se bat pour l’égalité des sexes? Il faut donc commencer par changer la façon d’aborder la langue afin qu’elle mette les femmes et les hommes sur un pied d’égalité. Ce travail présentera le sexisme linguistique. Il sera question de l’évolution des femmes et de la langue, du lien entre la langue, la culture et l’identité, des manifestations du sexisme et des solutions possibles.

Développement

Historique

Afin de bien comprendre l’ampleur du problème, il est nécessaire d’avoir certaines connaissances de base sur l’évolution des femmes, puis sur celle de la langue française qui vont permettre de bien cerner la situation.

Femme

Au début, vers les années 1500, les femmes étaient principalement des domestiques puisque c’était un des seuls métiers rémunérés qu’elle pouvait exercer. La Loi constitutionnelle de 1791 donnait le droit de vote à toute personne, y compris les femmes, qui étaient propriétaires d’une résidence, mais en 1849, les femmes canadiennes sont interdites de votes. En 1850, le concept de capitalisme arrive au Canada et les employeurs ont besoin de beaucoup de mains-d’œuvre. Ils engagent donc des femmes, des immigrants et des enfants. En 1860, l’Université Mount Allison au Nouveau-Brunswick est la première université à accepter des femmes et en 1870, une première femme est engagée dans les services publics fédéraux. En 1871, les femmes et les enfants composent plus de 50 % de la main-d’œuvre et quelques années plus tard, ils deviennent les concurrents directs des hommes, ce qui amène ceux-ci à se rallier avec leurs idées racistes et sexistes (Alliance de la fonction publique du Canada, 2015).

En 1900, l’enseignement est le seul domaine qui donne le droit à la pension aux femmes. En 1901, la loi oblige les femmes à quitter leur emploi une fois mariées. C’est seulement en 1909 que le Code criminel a été modifié et qu’il commence a pénalisé l’enlèvement des femmes. En 1919, les femmes obtiennent le droit de siéger au parlement canadien. En 1940, les Québécoises obtiennent enfin le droit de vote, le Québec étant la dernière province à accorder le droit de vote aux femmes. En 1941, la province québécoise permet aux femmes de pratiquer le droit. En 1989 a lieu la tuerie contre les femmes à l’École Polytechnique de Montréal. En 2012, Pauline Marois devient la première femme première ministre du Québec, puis en 2017, Valérie Plante devient la première mairesse de la Ville de Montréal. Ces évènements montrent l’évolution des femmes au sein de la société et montrent également le long parcours, qui n’est pas encore achevé, des femmes qui doivent lutter pour se faire reconnaître (Alliance de la fonction publique du Canada, 2015).

Langue

A-t-on toujours présenté la règle d’accord que le masculin l’emporte? Beaucoup adhèrent à cette idée et ne veulent pas modifier la grammaire en disant qu’il est difficile de faire des changements dans la langue. Pourtant, au fil des années, la langue s’est transformée. Le français est arrivé au Québec (Nouvelle-France) lors de la colonisation par la France vers les années 1534-1763. Les colons venaient de différentes régions françaises, ce qui, au fil des années, a apporté un vocabulaire et un accent différent de la métropole (Trépanier, 2017, p.1). Toutefois, c’est la France qui décidait et apportait les changements dans la langue. Pendant ces années, des auteurs et des grammairiens du XVIIe siècle ont décidé d’affirmer la noblesse et la supériorité de l’homme en modifiant la façon d’écrire (Zaccour et Lessard, 2017).

Avant ces années, on accordait les mots avec le principe de l’accord de proximité. On accordait donc l’adjectif, par exemple, avec le nom qui lui était le plus près. Puis, des grammairiens et des auteurs français ont décidé que le masculin l’emportait lorsqu’il était le temps d’accorder et la population intégra cette règle à son vocabulaire (Zaccour et Lessard, 2017 ¶ 2). Donc, l’argument qu’il en a toujours été ainsi dans la langue est faux. S’il a été possible de changer la grammaire dans les années 1600, il est alors possible de le faire au XXIe siècle. Au Québec, ce n’est que depuis les années 1970 que la féminisation de la langue a commencée et qu’elle est acceptée par beaucoup de personnes, dont l’Office québécois de la langue française. Par contre, l’Académie française s’est opposé assez farouchement à ces idées jusqu’au 24 novembre 2017 où il a été mentionné qu’elle s’intéresserait, d’ici la fin de l’année, à ce phénomène, dont la féminisation de certains noms de métiers (Noisi, 2017  8) (Pech, 2017).

Langue, identité et culture

Afin de bien comprendre le phénomène du sexisme linguistique, il faut connaître le lien entre la langue, la culture et l’identité. Dans un premier temps, l’individu qui évolue dans une société se doit de trouver ses repères. Il les bâtira à l’aide de son entourage et la culture qui l’entoure lui permettra de comprendre le monde dans lequel il vit afin qu’il se définisse en tant qu’individu. La culture permet d’influencer les pensées, les croyances et les perceptions des membres d’une société. Elle n’est pas innée. Les personnes apprennent à vivre à l’intérieur et à la comprendre, comme pour la langue. La culture et la langue se transmettent et s’influencent de génération en génération. Les gens accordent donc beaucoup d’importance à leur héritage et ne veulent pas toujours la modifier puisqu’elle facilite la recherche d’identité et la communication. La société a donc évolué avec la langue française que l’on connaît aujourd’hui. La culture québécoise s’est bâtie en grande partie avec la lutte pour conserver la langue. Les gens ont pu se construire une identité dans ce qu’ils ont vécu et dans ce que la société transmet comme valeurs. Bref, chaque personne trouve son identité au sein de sa société (Bouchard, 2017).

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