Fiche hygiène

Analyse de pratique

1. Introduction : description de la situation

Lors de mon deuxième stage de cinq semaines l’EHPAD 3 m’a accueillit dans son service. Nous sommes le 16 septembre (15 ième jour de mon stage) vers 9h 30 heure où je fais la toilette de Mme L. 96 ans patiente que je prends en soin depuis le début de mon stage (5 septembre) et où les 5 aides-soignantes s’occupent des toilettes et les 2 infirmières,( l’équipe du matin), des traitements des patients chacune dans un couloir. Mme L. est une patiente autonome qui a besoin d’une aide partielle pour sa toilette au lavabo. Elle a été transférée de l’EHPAD 4 à l’EHPAD 3 suite à une chute ayant entrainé une perte d’autonomie.  Aujourd’hui c’est le jour où l’on refait son pansement ; une ancienne escarre au talon,  et aussi de sa douche, nous sommes donc dans sa salle de bain. J’explique à la patiente que je vais enlever son pansement pour pouvoir laver son pied et le refaire par la suite, Elle a du mal à entendre ; je lui réexplique en m’appliquant et elle me lance un «  faites ce que vous voulez, vous savez tout ici vous êtes le bon dieu  ». Un peu plus tard quand la résidente sort de sa chambre, je lui explique que je vais refaire son pansement ; elle à un peu de mal à comprendre je demande donc à l’infirmière de lui expliquer autrement. Ce à quoi la patiente répond «  Oh mais ne vous inquiétez pas pour elle, elle fait ses choses, elle est très rusée ! » en parlant de moi. Après le soin du pansement, je retourne voir l’infirmière qui me parle du petit incident qui s’est produit avec Mme L. Je lui dis que je n’arrive pas trop à savoir si la patiente blague ou bien est sérieuse. Elle me dit que la patiente peut parfois être incisive et lancer des piques, cela dépend de son humeur mais qu’il faut que je fasse quand même attention.

1. Expression des émotions et questionnements

Avec ces deux phrases la résidente à réussi à me toucher, me blesser. Je me suis aussi sentie blessée car je n’ai pas tout de suite compris que ce n’était pas dirigé contre moi personnellement mais plutôt à ce que je représentais : quelqu’un qui venait la surveiller pour la toilette pour elle. Aussi car jusqu’ici mes prises en charges se passait facilement. Je me suis aussi, sentie un peu honteuse, comme si elle me reprochait quelque chose de mal. J’ai aussi été un peu en colère contre moi-même car je pense que j’aurais dû me rendre compte plus tôt que ma façon de faire n’allait pas.  Je me suis demandée pourquoi la résidente a réagi de cette façon ? Etait-ce à cause de mon approche ? Ma technique, de ce que je  lui renvoyais ? Etais-je trop intrusive avec la patiente ?

1. Hypothèses sur la cause des écarts et identifications de ceux-ci

En parlant avec l’infirmière je me rends compte que souvent je reste avec la patiente pour faire sa toilette et que mes collègues la laisse se gérer, c’est peut être pour cela que la patiente m’a « prise en grippe » ? Si je ne reste pas avec elle, je ne peux pas savoir objectivement si la toilette est bien faite ? Surtout qu’elle peut avoir tendance à faire une toilette sommaire ; cela est dû à ses troubles cognitifs. Par ma présence tous les jours pendant sa toilette, je rentre dans l’intimité de la résidente, ce qui peut être vécue par elle comme une intrusion, elle m’autorise à entrer dans sa chambre qui symbolise sa sphère privée. On ne rentre pas dans la chambre en EHPAD comme on rentre dans la chambre en hôpital et je me suis comportée de la même façon dans ses deux lieux.  Cette dame aime son indépendance, son autonomie et à une certaine force de caractère. Le personnel m’avait prévenu en me disant que la patiente avait ce trait de caractère. Ses petits piques, je pense, sont sa manière à elle de me faire comprendre que quelque part je vais trop loin. Je suis beaucoup plus jeune que la patiente que je prends en soin, je lui renvoie une image de jeunesse, où tout est possible, du savoir, de sa propre jeunesse où elle pouvait faire plus de choses. Elle peut être inconsciemment en colère contre moi qui symbolise tout cela par sa phrase : « Vous êtes le bon Dieu, vous savez tout ici ! » Avec notre blouse blanche, nous les soignants, on représente le pouvoir, l’autorité au-dessus d’eux alors que c’est eux qui doivent nous guider.

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