Tout va bien par Orelsan

J’ai choisi de vous présenter la chanson Tout va bien écrite par Orelsan sur une musique de Stromae. Ce morceau est le 4ème extrait de l’album d’Orelsan La fête est finie, sorti en 2017.

Dans cette chanson, le rappeur dénonce l’hypocrisie de notre société qui ferme les yeux sur des problèmes dramatiques : les sans-abris, les violences conjugales ou encore la guerre.

Sur une musique qui ressemble à une comptine, à la fois douce et joyeuse, un adulte répond à un enfant inquiet et essaie de le rassurer.

Avec beaucoup d’ironie, Orelsan joue sur les mots et utilise des métaphores pour expliquer qu’il n’y a vraiment aucune raison de s’inquiéter autour de ces drames du quotidien et que tout va bien.

Le titre commence par la répétition de l’injonction « Dors », qui revient tout le long de la chanson : dors, dors…. comme le ferait un hypnotiseur pour faire en sorte qu’on soit  endormis, même éveillés, pour ne pas réaliser les problèmes de la société qui nous entourent ni être en capacité de réagir. 

Dans le 1er couplet, Orelsan dénonce la situation des SDF. Il dresse un portrait idéalisé afin de répondre aux questions sous-entendues par l’enfant. 

Si le monsieur dort dehors, c’est qu’il aime le bruit des voitures 

S’il s’amuse à faire le mort, c’est qu’il joue avec les statues 

Et si, un jour, il a disparu, c’est qu’il est devenu millionnaire 

C’est qu’il est sûrement sur une île avec un palmier dans sa bière 

Le 2ème couplet s’attaque aux cas de violences conjugales et décrie une femme battue avec beaucoup de légèreté pour dédramatiser. Orelsan cache la réalité à l’enfant comme tout le monde se cache se cache la réalité.

Si la voisine crie très fort, c’est qu’elle a pas bien entendu 

Si elle a du bleu sur le corps, c’est qu’elle a joué dans la peinture

Et si, un jour, elle a disparu, c’est qu’elle est partie en lune de miel 

En attendant les jours de pluie, elle met ses lunettes de soleil

Le dernier couplet décrit une scène de guerre avec beaucoup de poésie et d’insouciance comme quelque chose de festif.

Si les Hommes se tirent dessus, c’est qu’y’a des vaccins dans les balles 

Et, si les bâtiments explosent, c’est pour fabriquer des étoiles 

Et si, un jour, ils ont disparu, c’est qu’ils s’amusaient tellement bien 

Qu’ils sont partis loin faire une ronde, tous en treillis, main dans la main

Le refrain de la chanson vient ponctuer d’ironie chaque situation dramatique. Orelsan répète à l’enfant « tout va bien » pour le rassurer mais aussi pour se persuader lui-même comme tout le monde la fait puisque rien ne change.

Tout va bien, tout va bien 

Petit, tout va bien, tout va bien 

Tout va bien, petit, tout va bien 

Tout va bien, tout va bien 

J’ai choisi de présenter cette chanson car c’est une chanson engagée qui me touche beaucoup. C’est une critique de l’état, des médias et de la société dans son ensemble. Une critique qui nous engage à réagir parce qu’elle nous montre qu’on est manipulés en présentant ces problèmes comme des faits divers marginaux, banals. Manipulés également parce qu’on est tellement occupés par nos propres problèmes quotidiens qu’on en devient indifférents à ceux ces autres ou dans l’incapacité d’agir. 

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