L'Ecole et les stratégies familiales

L’Ecole est une institution laïque et gratuite pour tous permettant aux élèves d’acquérir des savoirs et de s’intégrer dans la société. Même si celle-ci semble favoriser l’égalité des chances, certains facteurs vont être à l’origine d’inégalités comme les stratégies familiales. Ce sont les choix, les décisions prises par les familles et qui vont avoir une incidence sur la réussite de l’enfant. Nous pouvons donc nous demander comment les stratégies familiales influencent-elles la réussite scolaire ?

Ces stratégies familiales vont expliquer des choix d’orientation et d’établissement différents et donc des destins scolaires inégaux qui vont avoir des conséquences sur le niveau de diplôme.

Ces choix vont être influencés par l’origine sociale de l’individu. Par exemple, si l’on prend des élèves qui ont obtenu entre 8 et 10 au brevet, la part des enfants de cadres voulant aller en seconde GT est deux fois supérieure à celle des enfants d’ouvriers alors qu’ils ont les mêmes résultats. En général, les enfants d’ouvriers s’orientent plus vers des filières professionnelles que les enfants de cadres. Ces différences ne sont pas visibles au collège car il n’y a pas de choix à réaliser.

Le choix de l’orientation repose aussi sur un calcul coût-avantage évoqué par le sociologue Raymond Boudon. A chaque étape importante de la scolarité, les familles vont faire ce calcul en faisant le rapport entre les coûts (frais de scolarité, loyer pour le logement) et les avantages (hausse de la qualification, salaire plus élevé).

Nous voyons donc que les enfants de milieux populaires vont davantage se tourner vers des études courtes car les parents estiment qu’ils ont peu de chances de réussir des études longues et qu’il y a des coûts importants (grandes écoles). En ce qui concerne les avantages, ils ne voient pas de réel bénéfice car dans leur cas, les parents sont souvent sans diplômes alors qu’au contraire leur enfant a obtenu le bac, il y a donc déjà une situation ascension sociale. Donc pas d’intérêt de faire de grandes études.

Boudon va donc relativiser le rôle de l’école dans ces inégalités car elles sont essentiellement dues aux familles qui sont extérieures à l’école.

Enfin, il y a le choix de l’établissement scolaire. Il va y avoir des stratégies d’évitement de la carte scolaire, c’est tout simplement l'affectation d'un élève dans un collège ou lycée correspondant à son lieu de résidence. Certaines familles vont donc contourner cette carte scolaire pour que leur enfant soit dans un établissement plus prestigieux ou pour éviter des problèmes de fréquentation, de sécurité... Pour éviter cette carte scolaire, ils vont changer de lieu de résidence, choisir une option spécifique, voire même donner une fausse adresse.

Il va donc y avoir une baisse de la mixité sociale et une augmentation des inégalités car par exemple tous les parents ne peuvent pas se permettre économiquement de payer un « bon » établissement à ses enfants.

Les enfants des classes populaires sont ceux qui vont le plus respecter cette carte scolaire.

Pour conclure, face à ces inégalités, le gouvernement tente de mettre en place des solutions comme le fait d’investir dans les établissements publics mais malgré cela, les lycées français ayant le plus haut taux de réussite sont privés.

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