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Pauvreté et exclusion en trois dimensions

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Par   •  25 Janvier 2014  •  Commentaire de texte  •  524 Mots (3 Pages)  •  853 Vues

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13 janvier 2011 - Près du quart des Européens exclus ou pauvres ? Ou plutôt 1,4 % ? De quoi parle-t-on ? Les explications de Julien Damon, Professeur associé à Sciences Po (Master Urbanisme).

Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, vient de faire fort, au double sens du terme. En publiant une imposante et importante somme d’informations sur les revenus et les conditions de vie en Europe (Income and living conditions in Europe), les experts européens apportent de l’eau aux moulins du savoir et de la politique. Le travail est considérable et comporte un ensemble impressionnant d’informations et d’analyses. C’est fort.

Mais, plus narquoisement, c’est fort aussi en termes de communication. Accompagnant la sortie de ce document, un communiqué de presse du 13 décembre 2010 titre « Dans l’UE27, 116 millions de personnes étaient menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2008 ». Il a été largement repris par les médias. Près du quart des Européens exclus ou pauvres ? Diable ! De quoi parle-t-on ? Quelques clarifications s’imposent.

Pauvreté et exclusion en trois dimensions

Tout d’abord il importe de rappeler que l’Union, après la stratégie de Lisbonne (valable pour la période 2000-2010) s’est engagée dans une nouvelle stratégie dite « Europe 2020 » dont l’un des principaux objectifs est de réduire d’au moins 20 millions le nombre de personnes confrontées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. D’où l’importance de bien savoir de quoi on parle… Les progrès réalisés (ou non) seront mesurés en utilisant une combinaison de trois indicateurs :

le nombre de personnes dites « à risque de pauvreté »

le nombre de personnes en situation de « privation matérielle grave »

le nombre de personnes vivant dans des ménages ayant une « très faible intensité de travail ».

De quoi parle-t-on ?

les personnes « à risque de pauvreté » sont celles vivant dans un ménage disposant d’un revenu disponible inférieur au seuil de pauvreté qui est fixé à 60 % du revenu médian national. En Français courant on dit, tout simplement, « pauvres ». Les experts parlent de « pauvreté monétaire relative ».

les personnes « en situation de privation matérielle grave » sont confrontées à la privation d’au moins 4 des 9 éléments suivants. Ils ne sont pas en mesure de payer un loyer ou des factures courantes, de chauffer correctement leur domicile, de faire face à des dépenses imprévues, de consommer de la viande, du poisson ou un équivalent de protéines tous les deux jours, de s’offrir une semaine de vacances en dehors de leur domicile, de posséder une voiture personnelle, un lave-linge, un téléviseur couleur, ou un téléphone.

les personnes vivant dans des ménages à « très faible intensité de travail » sont les personnes âgées de 0 à 59 ans vivant dans des ménages dans lesquels en moyenne les adultes (âgés entre 18 et 59 ans) ont utilisé moins de 20 % de leur potentiel total d’emploi au cours de l’année passée, c’est-à-dire qu’ils ont été employés moins d’un cinquième de leur temps. Les étudiants sont exclus.

C’est

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