Etude D'un Concept: La Crise

1) La question qui m’a fait choisir la notion de crise comme thème de ma réflexion est sans doute celle de savoir si nous vivons aujourd'hui une crise sans précédent, et, pour la première fois dans l'histoire, non pas transitoire, mais permanente, définitive.

La globalisation de l’économie a engendré une dissociation complète entre la société, les moyens, l’État (le contrôle institutionnel et politique) et le fonctionnement de la sphère de l’économie financière. Cette rupture engendre un processus de destruction des institutions sociales (l’école, la famille, la ville, la démocratie, la politique…) : un phénomène historique d’une importance exceptionnelle, car il manifeste ni plus ni moins que la "fin du social", au sens de la fin d’une certaine conception moderne de la société : là est la racine de la crise.

La notion de crise est très large et prend de plus en plus de place dans nos sociétés. Voilà pourquoi j’ai choisi cette notion comme étude. Crise : «  Tension, incompréhension, dysfonctionnement, mauvaise organisation, désorganisation, souffrance interne, désespoir, mésentente, rupture éventuelle » tels sont les mots que j’associerai à la notion de crise.

Selon le dictionnaire français Larousse la crise est caractérisée différemment en fonction de chaque discipline. En effet un « Brusque accès, forte manifestation d'un sentiment, d'un état d'esprit : Une crise de larmes, de jalousie. » Familier. « Enthousiasme soudain pour une action, brusque mouvement d'ardeur : Il est pris d'une crise de rangement. » « Moment très difficile dans la vie de quelqu'un, d'un groupe, dans le déroulement d'une activité, etc. ; période, situation marquée par un trouble profond : Crise de conscience. »  « Rupture d'équilibre entre la production et la consommation, caractérisée par un affaiblissement de la demande, des faillites et le chômage : Crise économique & financière. » « Manifestation violente d'un état morbide, survenant en pleine santé apparente (crise d'appendicite, crise de goutte, crise d'épilepsie, crise de colique néphrétique, etc.). » « Grave pénurie de quelque chose : Crise du logement. » « Familier. Hilarité générale, fou rire : Quelle crise on s'est payée ! »

D’après ces définitions, on s’aperçoit de la vaste notion de crise. Familièrement, je parlerai de « pétage de plomb » qui renvoie à une perte de contrôle de soi-même que ce soit au niveau émotionnel (forte émotion ; pleurs, jalousie, hilarité, énervement intense..), et psychologique (TOC, anorexie, boulimie, TS…). La crise économique & financière est un terme plus courant, puisque chacun de nous sommes en plein dedans et les médias y jouent également un grand rôle. C’est intéressant de voir cette notion au niveau médical, comme dit dans la définition (crise d’appendicite etc) car en effet nous avons tendance à l’omettre quand on entend « crise ».

A l’origine, crise est issue du latin « crisis » signifiant « crise » mais également du grec « krisis » qui signifie « décision ». Selon Edgar Morin, la crise aujourd’hui signifie « indécision ». Définition paradoxale mais compréhensible ; en effet, la crise va permettre l’évaluation des facteurs ainsi que des diagnostics. L’indécision serait donc l’incertitude quant au processus incertain de la crise et des perturbations éventuelles pouvant (re)surgir. Après réflexion, je pense que le terme décision issu du grec « krisis » est surtout important dans le médical, qui est le moment décisif d’un diagnostic.

Auparavant, la notion de crise était limitée au secteur économique et on pouvait par conséquent y voir « concrètement » les effets ; diminution de la production et de la consommation ; accroissement du chômage et des faillites… En effet la crise a débuté avec la crise économique & financière de 1929. Selon Alain Touraine (sociologue français), cette crise était la manifestation d’une rupture déjà à l’œuvre à la fin des années 1920 entre le capitalisme financier et l’économie industrielle. C’est à partir du XXème siècle que la notion de crise s’est répandue à tous les horizons. Il est intéressant de dire que nous sommes passés d’une notion d’évènements à une notion de processus. Elle s’est élargie à la culture, à la civilisation, à l’humanité (couple, famille, valeurs, jeunesse, science, droits..) Du coup la notion a perdu tout contour. Je parlerai d’un concept-valise.

La crise est une notion qui déploie sa pleine richesse dans le cadre des développements socio-historiques.

2) L’article choisi est un « texte programmatique justifiant l’élaboration d’une théorie complexe de la crise, intégrant la notion d’incertitude comme symptôme clé de l’élargissement d’une crise de la civilisation ». Un texte d’Edgar Nahoum, dit Edgar Morin, qui proposait ce texte dans la revue « communication ». Il définit sa pensée comme constructiviste c’est-à-dire il apporte une approche de la connaissance reposant sur l'idée que notre image de la réalité, ou les notions structurant cette image, sont le produit de l'esprit humain en interaction avec cette réalité, et non le reflet exact de la réalité elle-même. Edgar Morin étant un sociologue et philosophe français.

Dans son article de 1976, « Pour une crisologie », Edgar Morin se focalise sur la création d’une discipline qui soit à même de comprendre les crises, dans l’intégration et le dépassement des antagonismes du social. Si les sciences sociales se sont de ce fait focalisées sur des « crises » (sociales, économiques, politiques...), elles ne l’ont pas fait dans la perspective qu’il pressentait. Elles ont privilégié dans leurs objets non pas l’effectivité de la crise mais sa potentialité, c’està-dire le risque (psychosocial, environnemental...).

I) L’idée de perturbation

• Croissance trop grande ou rapide d’une valeur ou variable par aux autres.

→ Croissance excessive d’une population par rapport aux ressources dans un milieu donné.

→ Risque chômage → Risque logement → Risque maladie → Perturbation psychologique → Crise d’identité ? → Etat dépressif pouvant aboutir à la mort → Risque éducatif

• Croissance excessive de l’offre par rapport à la demande. (Alimentaire, gaz, pétrole, logement, électricité).

→ Discrimination

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