Sourire, Mustapha Labraimi
Fiche de lecture : Sourire, Mustapha Labraimi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Muslab • 26 Décembre 2012 • Fiche de lecture • 674 Mots (3 Pages) • 777 Vues
Autrement dit
Sourire
par Mustapha LABRAIMI
Elle est jeune, la vingtaine. L’année de la bohême, qu’elle ne peut pas se permettre. L’aridité de l’environnement constitue la caractéristique de ses origines qui conjuguent les contreforts de l’Anti-Atlas et le versant oriental du Moyen Atlas.
Pour se rendre à son école, elle veut devenir infirmière, il faut qu’elle supporte de longues heures de car, la nuit et le froid s’ajoutant à l’ankylose due à la position assise. Mais, par les temps qui courent, elle subit une grève qu’elle ne comprend pas. Elle craint, selon elle, une année blanche dont les conséquences sur sa vie seraient désastreuses.
Brillante dans ses études secondaires, elle a du se rabattre sur des études de courte durée pour subvenir à ses besoins et rendre la vie plus facile à sa mère. Celle-ci s’est trouvée, après la mort de son conjoint, homme de garnison, chef de foyer et responsable de la gouvernance de cinq âmes. Elle ne veut pas l’alarmer par la menace de ce jeune dont le harcèlement a dépassé les limites de la drague quand elle est sortie faire une course.
D’autant plus que son ainée à elle, sa sœur, mariée, mère d’un enfant dont l’âge ne dépasse pas l’année est enceinte, dans son huitième mois. Le teint blafard, les cernes sous les yeux comme pour mieux les marquer, le ventre gros à cacher son enfant encore plus que dépendant d’elle; elle traine le pas et chaque fois qu’elle se lève, sa mère marmonne quelque chose en relation à ce long trajet qui doit l’amener aux bords de l’Atlantique et les risques qu’elle encourt. La mère voudrait bien qu’elle reste auprès d’elle pour l’aider lors de son accouchement mais le mari ne l’entend pas de cette oreille. Il veut que sa femme accouche au domicile du couple, là où les portugais avait bâti dans le temps une forteresse. Les heures du voyage, les secousses du car ne peuvent en aucune façon avoir raison de la santé de sa femme et de ce qu’elle porte. C’est comme cela et pas autrement, s’est exprimé le fier héritier des machos du coin.
La mère ne peut quitter son domicile, proche de la Moulouya et de ses méandres, eu égard à l’état dépressif de son fils. Celui-ci, après avoir abusé de divers stupéfiants et autres substances psychoactives, se retrouve parfois dans un état où la violence verbale prend pour cible la mère qui ne supporte pas ce qu’elle entend et encore moins la situation de son fils pour lequel maints sacrifices ont été consentis. Il doit se rendre à l’hôpital, avec un retard d’une semaine sur son rendez-vous; mais c’est à elle, la plus jeune, celle qui voudrait devenir infirmière, à qui revient la tâche d’aplanir ce problème, d’expliquer la situation au médecin consultant à «Bell Hassan», après le retrait de ses deux frères du bureau.
Le frère malade est accompagné de son cadet, ouvrier de on état dans une usine de la ville du détroit. Il profite de ses quelques jours de congé pour se rendre utile, quoique lui-même aurait besoin… mais c’est là une autre histoire comme celle du benjamin qui vient d’avoir sa licence et attendant, faute de mieux, son inscription éventuelle dans un master.
Et comme dans la chanson de Brel ; il faut vous dire, Messieurs,
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