Le mythe d'Antigone

Le mythe d’Antigone est une histoire tragique qui semble aller au-delà de l’histoire racontée en tant que telle. Le thème central d’Antigone ne me semble pas son action – offrir une sépulture à son frère – mais plutôt sa volonté de se rebeller contre l’ordre établi. L’affrontement entre Antigone et Créon symbolise l’obligation de suivre l’ordre en place (Créon) et la volonté de se rebeller (Antigone). Liberté de pensées et d’actions contre obligation de suivre le pouvoir en place. Les choix qui doivent être faits amènent souvent des conséquences irréversibles et douloureuses. Est-ce que les choix sont toujours justifiés ? Est-ce que les convictions personnelles et la volonté d’absolu jusqu’au sacrifice de soi justifient ces actions ?

Les personnages sont nobles mais ne s’opposent pas à leurs destins. Ils savent que ce qu’ils doivent faire et ne cherchent pas à se dérober à leurs obligations. Créon tente de convaincre Antigone mais sait très bien qu’il ne le pourra probablement pas et qu’il devra la condamner à mort, car telle est la loi, et il ne peut la contourner. Antigone sait qu’elle va mourir mais rien, même certaines révélations troublantes, ne la feront changer d’idée.

L’histoire veut faire passer un message. Les gens accomplissent parfois leurs actions car poussés par des motivations au-delà de leur volonté. Ils se plient à ce qu’ils croient devoir faire… même si c’est une erreur. Il est facile de voir comment cette réécriture du mythe d’Antigone par Anouilh a été motivée par son époque. Et comment les spectateurs ont pu transposer les actions et les dialogues des personnages à la réalité du moment, c'est-à-dire l’Occupation et la Résistance. La tragédie d’Anouilh transmet beaucoup de pessimiste. Malgré les notions de grandeur, idéalisme, passion et noblesse de sentiment, ressort surtout la fatalité du destin. ET selon moi c'est de l'aveuglement

La pièce va cherche dans le classique une vision du moderne. Anouilh mélange sentiments anciens et quotidien absurde. Les héros sont dignes des mythes anciens et sont obsédés par des valeurs nobles, par des idéaux intemporels. Ils refusent les compromis.

Antigone s'oppose à sa sœur et rejette catégoriquement la thèse de sa sœur qui essaie de la dissuader d'aller enterrer leur frère Polynice. Elle le fait tout simplement en reprenant les arguments de sa sœur à la forme négative : "Il y a des fois où il ne faut pas trop réfléchir; / Moi je ne veux pas comprendre un peu. / Je ne veux pas avoir raison. Moi je ne suis pas le roi. Il ne faut pas que je donne l'exemple

Ismène montre qu'elle est l'aînée et donc qu'elle est plus sage et plus pondérée. Elle se valorise espérant par là donner plus de poids à ses convictions. C'est elle qui mène le dialogue dans un premier temps. En effet, pour elle, enterrer Polynice est une folie qu'une personne "sage, pondérée, qui pense bien, qui réfléchit plus" ne ferait pas.

Ses arguments sont réalistes : elle dit que Créon n'a pas totalement tort : "Il est le roi, il faut qu'il donne l'exemple", son attitude s'explique par sa fonction de roi. Ismène est partagée : elle a une attitude réaliste presque adulte et elle essaie de comprendre les

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