L'imaginé, l'imaginaire le symbolique
Commentaire de texte : L'imaginé, l'imaginaire le symbolique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar arnd60 • 9 Septembre 2020 • Commentaire de texte • 1 174 Mots (5 Pages) • 559 Vues
FICHE DE LECTURE DE L’EXTRAIT DE L’OUVRAGE
Godelier Maurice Maurice,
Chap VIII, «De l’Irréel au Sur-Réel ou de l’Imaginaire des religions et des régimes de pouvoir », dans « L’Imaginé, L’Imaginaire et le Symbolique »,
Paris -édition CNRS -
2015, Pages 123 à 150
Maurice Godelier est un Anthropologue Océaniste Français né en 1934. Il travaillera de 1960 jusque dans les années 80 en Papouasie-Nouvelle-Guinée auprès des Baruyas. Maintenant directeur d’étude à l’ école des hautes études en sciences sociales (EHESS), il sera l’un des défenseur des premières heures de l’introduction du Marxisme en Anthropologie. Il est auteur d’une trentaine d’ouvrages scientifiques dont « Production des Grands Hommes, Au fondement des sociétés humaines » , et d’un ouvrage intitulé « Lévi-Strauss ». Maurice Godelier recevra également la médaille du CNRS en 2001.
L’extrait présenté, le chapitre VIII «De l’Irréel au Sur-Réel ou de l’Imaginaire des religions et des régimes de pouvoir » appartient à son ouvrage « L’Imaginé, L’Imaginaire et le Symbolique », paru aux éditions du CNRS en 2015. Dans son livre, l’auteur expose une monographie sur le rôle du symbolique dans la construction sociale et identitaire des sociétés. Il décompose les processus de production de la pensée autorisant ou non un va-et-vient entre imaginé et imaginaire / symbolique et réel. Il est fait, dans cette partie de l’ouvrage, de nombreuses références aux travaux de Lévi-Strauss sur la pensée mythique[1]. Il succède à un autre ouvrage de l’auteur qui porte sur l’analyse de l’œuvre de son confrère. Il semble que le ton de l’écriture soit à une forme d’échange ouvert avec le « père » de l’anthropologie structurale.
Dans le chapitre qui nous concerne, Maurice Godelier exprime au fil des pages son opposition à la théorie de Claude Levi-Strauss « des ordres séparés ». Ces ordres -« le Réel, le Symbolique, l’Imaginaire »- constitueraient les composantes du mythe. Ils auraient pour fonction « de résoudre des problèmes socio-logiques ». Pour Godelier, bien que Levi-Strauss est étudié les structures communes de 813 variantes des mythes Nord et Sud américains, son analyse des mythes comme « abâtardissement de la pensée consenti aux servitudes de la vie vouée à l’échec pour rétablir la continuité d’un vécu démantelé sous l’effet du schématisme que lui a substitué la spéculation mythique [2]» ou de la nature des rites associés comme ; « L’antinomie inhérente à la condition humaine entre deux sujétions inéluctables : celle du
vivre et du penser [3]», ont pour effet d’opposer le « vivre » ou « penser ». Or, ces affirmations constitueraient une « faille » dans l’approche de Claude Levi-Strauss, d’une part, les trois ordres décrient par l’Anthropologue seraient effectivement « distincts mais inséparables », et d’autres part, les rites seraient une continuité du mythe, lui permettant d’exister socialement par un vécu commun à la collectivité. Le mythe serait à l’origine de toute croyance religieuse voire dans certains cas à l’origine du pouvoir politique. Le rite, quant à lui, permet à une pensée « mystico-religieuse » d’être transcendée par l’acte foi qu’il soit collectif ou individuel.
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