Pouvoire De L'image
Mémoire : Pouvoire De L'image. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ines266 • 27 Avril 2014 • 2 207 Mots (9 Pages) • 1 274 Vues
Jusqu’à la fin du XXe siècle l’enfant, grandissait dans un bain de langage. La parole et sa maîtrise étaient les fondements du développement et de la communication entre les individus. Aujourd’hui, l’enfant est immergé dans un monde d’image dès sa naissance. Cette mutation importante de nos sociétés postindustrielles n’est pas sans conséquences.[1]
La société de consommation a induit une prise de pouvoir mercantile de l’image dans l’espace public. Nous vivons dans une société de la communication, donc de l’image. Nous en sommes continuellement bombardés. Cela va continuer, s’amplifier. L’image a pris une place centrale dans la vie courante, elle est devenue un bien de consommation. Car outre notre position de récepteur d’images, aujourd’hui, chacun est susceptible d’en produire et d’en diffuser très facilement (entre autre grâce aux images numériques et à Internet).
Enjeux
L’explosion du nombre d’images auquel nous sommes confrontés, change nos comportements et nos rapports à l’écrit, à l’objet, au temps. Nous ne sommes pas encore complètement conscients des conséquences que ce matraquage continu de messages, codes, invitations, … a sur nos comportements et sur ceux des jeunes générations. Pourtant il est utile de rappeler quelques notions fondamentales, car l’image est un signe complexe qui nécessite d’être décodé pour le comprendre pleinement, sous peine de malentendus, de manipulation ou de confusion.
L’école, lieu d’apprentissage et d’ouverture est l’endroit idéal pour permettre aux élèves d’acquérir un sens critique et une approche décodée des images et de leurs canaux, épaulés par des enseignants formés à l’éducation aux médias.
En effet, ce travail de distanciation demande des efforts, des connaissances que bien souvent on n’a ni le temps ni l’envie de faire ou d’acquérir. Pareil pour les enfants et les ados friands d’images et grands consommateurs d’écrans. Souvent ces images leurs sont destinés avec des intentions bien précises dont ils ne sont pas toujours conscients (majoritairement, le but étant d’en faire des consommateurs).
Problématique
L’image est fondé sur la ressemblance, l’empreinte, le symbole. De ce fait elle imprègne notre imaginaire de toute sa force.[2] Elle nous enveloppe et nous attire, nous sommes prêts à tout pour croire en elle et en son illusion.
L’image est ambivalente, elle montre ce qui n’est pas là, représente ce qui absent. A la fois être et ne pas être l’idée, la chose représentée.
Rappel de quelques notions fondamentales :
L’image est une trace du réel mais elle est toujours bien différente de la réalité, ne serait-ce que par ce qu’elle est issue d’une fabrication et donc sujette à interprétation.
L’image n’est pas la réalité. Cette obsession du réalisme nous fait s’opposer « ce que l’on voit » et « ce que l’on croit voir ». Pourtant, l’image n’est ni vraie ni fausse, elle n’est que ce qu’elle donne à voir. C’est le texte, la légende ou le contexte qui accompagne cette image qui nous confronte à la réalité de ce que nous voyons. C’est bien ce qu’illustre « La trahison des images » -tableau bien connu- de Magritte par exemple. L’intention de Magritte étant de souligner que l’image d’une pipe, aussi réaliste qu’elle soit, ne sera jamais une « vrai » pipe que l’on peut manipuler et fumer.
L’image est une création de l’esprit et de la culture et de ce fait, son environnement, son contexte, son insertion dans un cadre plus large sont des conditions essentielles à sa compréhension.[3]
Pouvoirs de l’image ? Quels sont ses dangers ? Débat
« L’idée que les images auraient en elles-mêmes un pouvoir particulier qui entraînerait la conviction du spectateur ne date pas d’aujourd’hui et son origine est à chercher du côté des réflexions sur l’icône religieuse[4]. » Depuis cette époque, notre perception n’est plus de l’ordre du divin ni de la superstition, même si le fétichisme est loin d’avoir disparu.
Depuis l’avènement de la société de l’image, de nombreux sociologues et philosophes ont prédit tous les maux suite aux dangers divers auxquels nous soumet la domination de l’image. « Accusée de nous influencer, de nous manipuler, de détourner notre intérêt pour le monde vers des leurres, de participer à l’aliénation collective, de mener l’Occident à sa perte ![5] ».
1. La séduction de l’image
L’image est séduisante pour plusieurs raisons :
Le plaisir est immédiat, car notre pensée se relâche au contact de l’image, comme pour les rêves, elle fait appel à notre imaginaire. Il n’y a pas de distanciation automatique comme pour le langage où l’aspect symbolique des mots nous détache plus des choses.
A priori, l’approche des images est facile : leur compréhension demande moins d’effort que de déchiffrer un texte, il ne faut pas nécessairement maîtriser les codes (l’alphabet par exemple) pour l’appréhender[6].
Contrairement au discours parlé ou écrit, on entre dans l’image par où l’on veut. Le sens de lecture n’est pas obligatoirement linéaire, même s’il existe. La posture mentale qu ‘elle nécessite est donc très différente[7].
L’image est le véhicule favori d’une culture de masse, dans l’idée qu‘elle cultive la satisfaction par opposition à une culture d’éducation qui est une culture d’apprentissage.
Elle envoie des messages qui soulagent, font rêver, endorment la conscience et masquent la vérité.
L’image joue sur l’affectif : on s’attache aux sujets/objets qu’elle nous montre. Le désir est très fort, car il n’y a pas de distanciation.
Depuis Juvénal (poète satirique latin de la fin du 1er siècle), on peut penser que « du pain et des jeux » suffisent à nourrir le peuple. L’image semble être une nourriture à la hauteur de toutes les espérances.
2. La manipulation par l’image
Dans le fait que le sens critique s’exerce plus difficilement avec les images, la manipulation qu’elles entraînent se fait de façon plus naturelle, intentionnellement ou pas.
Par nature, l’image est donc sujette à l’interprétation. Pour une communication idoine, la connaissance de codes identiques
...