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Le Travail Associatif

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Par   •  11 Mars 2013  •  Dissertation  •  1 893 Mots (8 Pages)  •  900 Vues

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Le travail associatif cherche à promouvoir le changement social, la résolution de problèmes dans le contexte des relations humaines et la capacité et la libération des personnes afin d’améliorer le bien-être général. Grâce à l’utilisation des théories du comportement et des systèmes sociaux, le travail social intervient au point de rencontre entre les personnes et leur environnement. Les principes des droits de l’homme et de la justice sociale sont fondamentaux pour cette activité.

Le monde associatif n'a jamais été étudié par les sociologues comme un monde du travail », annoncent Matthieu Hély et Maud Simonet dès la première phrase de « Splendeur et misères du travail associatif ». Les cinq articles rassemblés dans ce dossier de la revue Les Mondes du travail1 analysent ainsi toutes les formes de travail présentes au sein des associations, quelles qu'elles soient (salariées mais également bénévoles, volontaires...), comme constituant non seulement un monde du travail à part entière mais surtout un monde étroitement lié au marché du travail plus généralement.

On retrouve sans surprise dans ce numéro des éléments mis en avant par l'auteur précédemment cité dans son article au titre un peu trompeur « L'Economie sociale et solidaire n'existe pas »2: on aurait bien tort de considérer l'économie sociale et solidaire (et donc le monde associatif) comme un monde à part, spécifique et donc incomparable; on risquerait en effet d'occulter quelques grandes transformations à l'oeuvre dans notre société, telles qu'au premier chef celles concernant notre fonction publique menacée, ou encore celles conduisant à une précarisation accrue des emplois.

3 Le mouvement « génération précaire » était en effet présent lors du colloque sur le travail associa (...)

Car à y regarder de plus près, le monde associatif reflète bien de façon troublante ces évolutions : la prise en compte du travail effectué en son sein (une fois les idéaux de « l'engagement » et de la « passion » mis de côté pour un temps) témoigne en particulier de la monté en puissance de postes occupés par défaut et de bénévolat contraint; ce qui se traduit, dans tous les sphères étudiées par un brouillage croissant des frontières entre engagement bénévole et travail salarié.Ce phénomène prend des formes diverses: qu'il s'agisse des salariés associatifs dont on attend des heures supplémentaires bénévoles au nom de l'engagement et des valeurs mises en avant par l'association, ou encore des personnes acceptant le statut de bénévole pour un temps à titre d'expérience dans l'attente d'un emploi (on retrouve d'ailleurs la même tendance dans le développement des stages de fin d'étude à répétition3).

C'est ce qu'il est possible de constater à la lecture de la contribution de Vérène Chevalier4 et Sébastien Fleuriel5, intitulée « Travail bénévole et marché du travail sportif ». La confrontation de deux scènes distinctes -les Jeux Olympiques d'Athènes et la pratique ordinaire de l'équitation- met en effet en lumière la porosité entre la pratique amateur, l'engagement bénévole et l'exercice professionnel. Les auteurs dévoilent l'existence de nombreux passages de l'un à l'autre et de cumuls, notamment à travers la notion de « carrière »6: une expérience de bénévole aux JO loin d'être envisagée uniquement sous l'angle de la passion et du dévouement peut par exemple être conçue comme une opportunité pour se créer un réseau et proposer son CV dans le but de trouver un emploi dans le secteur convoité. Le bénévolat s'apparente alors bien plus à une « pré professionnalisation » qu'à un engagement désintéressé. L'observation du secteur sportif comme monde du travail met par ailleurs en avant les différences existant au sein d'un même statut: l'expérience du bénévolat n'est pas identique que l'on considère le bénévole exécutant, « invisible » (palefrenier, « dame tartine » tenant une buvette...), ou le bénévole dirigeant, particulièrement visible et valorisé (président d'un club, d'un fédération...). De même, être palefrenier aux jeux olympiques est loin d'avoir la même signification selon que l'on exerce cette activité par ailleurs de façon professionnelle après un BEP, ou que l'on effectue ce travail de façon ponctuelle avant de devenir athlète soi-même.

De la même manière, la contribution de Maud Simonet7 concernant « les usages politiques du volontariat en France et aux Etats-Unis » fait apparaître le statut de volontaire comme symptomatique des activités émergeant entre bénévolat et emploi. Instauré en France en 2006, ce statut permet de s'engager à temps plein dans une association pour une durée déterminée, de façon non salariée (donc en marge du droit du travail) tout en bénéficiant d'une indemnisation et d'une couverture sociale. Tout d'abord élaboré aux Etats-Unis, le volontariat (« civic service ») s'est ensuite développé en Europe depuis une quinzaine d'années, accompagnant les réformes des services nationaux. Si les textes français le décrivant mettent en avant les valeurs de la citoyenneté une observation plus rapprochée permet de déceler, là encore, un savant mélange de dévouement et de situations de sous-emploi. Le volontariat semble en effet participer à l'institutionnalisation des formes d'emplois précaires qui accompagne les transformations des politiques de l'emploi menées ces vingt dernières années. On peut noter par ailleurs, aussi bien aux Etats-Unis qu'en France, deux types de volontaires (comparables aux deux types de bénévoles sportifs): ceux pour qui cette activité constitue une forme de « sous-emploi » dans le cadre d'une procédure d'insertion professionnelle, et ceux, plus aisés, pour lesquels il ne s'agit que d'une expérience complémentaire dans le cadre d'un parcours étudiant.

Le phénomène du brouillage entre travail salarié et engagement bénévole se retrouve également désormais au sein des entreprises elles-mêmes, via les incitations au bénévolat. L'article d'Anne Bory8 témoigne ainsi des négociations qui s'opèrent entre secteur non lucratif et entreprises privées, aussi bien aux Etats-Unis qu'en France. Le bénévolat d'entreprise représente une nouvelle forme de mécénat se développant depuis une quinzaine d'années. Comme toute forme de mécénat

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