L'aérotrain

L’aérotrain a été inventé en 1967 par l’ingénieur français Jean Bertin. La même année le gouvernement français lance un projet de grande envergure pour le développement de ce moyen de transport en faisant construire une voie d’essai longue de 18 kilomètres au nord d’Orléans pour un montant de 28 586 790 Francs à l’époque, ce qui équivaut à environ 4 400 000 Euros de nos jours. Plus précisément cette ligne construite en viaduc se situe dans la région rurale de la Beauce, démarrant du village de Saran et arrivant dans celui de Ruan.

En réalité ce projet pourtant prometteur du possible déplacement du futur est plutôt mort-né. Le concept était alors révolutionnaire : le train était propulsé par un turbo réacteur fonctionnant au kérosène et était supporté par un coussin d’air de quelques millimètres qui évitait le contact avec le rail. Ce procédé permettait d’atteindre des vitesses impressionnantes car il n’y avait pas de frottements. Ainsi c’est lors d’un test en 1974 que le train a battu le record du monde de vitesse en atteignant 422 km/h, vitesse atteinte par le TGV seulement en 1990.

Ce projet porté par le président Georges Pompidou allait faire briller la France dans le domaine de la recherche et des transports et pouvait relier Paris et Orléans en 20 minutes.

Malheureusement les projets de cette envergure se développent rarement sans accrocs. Et le développement de celui-ci a connu quelques freins. Le premier est le décès de Georges Pompidou qui était un grand partisan de ce mode de transport, hors son successeur Valéry Giscard d’Estaing y était peu enclin. Ensuite ce projet coûtait assez cher, rien que la ligne d’essai de 18 kilomètres a demandé l’investissement de presque 30 millions de francs.

Mais il semble aussi que le projet ait été abandonné à cause de certaines dérives politiques et économiques. En effet en peu de temps tout le budget avait mystérieusement disparu. Et il s’est avéré que le président Valéry Giscard d’Estaing avait des liens personnels et directs avec le groupe industriel Jeumont-Schneider qui était chargé de développer le Train à Grande Vitesse, le TGV. Il aurait ainsi évoqué le coût financier de l’aérotrain pour favoriser le TGV. Enfin en 1992, le hangar abritant le prototype 180-HV a été incendié réduisant à néant tout espoir de voir le projet de l’aérotrain se concrétiser et se développer à l’échelle nationale.

Finalement il ne reste aujourd’hui du projet le plus fou et ambitieux qu’ait connu la France au 20e siècle que son monorail, seulement amputé d’une petite partie pour permettre le passage de l’autoroute A9.

Ce projet était certainement en avance pour son époque car aujourd’hui un train nommé le Meglev au Japon est directement inspiré de l’aérotrain de Jean Bertin, et bat encore des records de vitesse avec une pointe à 600 km/h.

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