Systeme D'information De Gestion
Documents Gratuits : Systeme D'information De Gestion. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 21 Juillet 2014 • 1 781 Mots (8 Pages) • 949 Vues
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Wal-Mart, un distributeur mondial
Vincent CHABAULT
L’histoire de la distribution s’enrichit d’une analyse de l’entreprise américaine
Wal-Mart. L’intérêt d’une telle publication est plus globale tant le distributeur, par
l’importance économique, sociale et politique qu’il a prise, détermine les standards d’un
nouveau stade du capitalisme mondial.
Recensé : Nelson Lichtenstein, Susan Strasser, Wal-Mart. L’entreprise-monde, Paris, Les
Prairies ordinaires, coll. « Penser/Croiser », 2009, 123 p., 12 euros.
En 2006, l’historien américain Nelson Lichtenstein publie un ouvrage collectif intitulé
Wal-Mart: The Face of Twenty-First Century Capitalism (The New Press, New York). Deux
contributions sont aujourd’hui accessibles en langue française dans la collection de
traductions de la maison d’édition indépendante, Les prairies ordinaires. Un premier texte,
« Wal-Mart : un modèle pour le capitalisme du XXIe siècle » rédigé par Lichtenstein, retrace
le développement du géant de la distribution américain et identifie les facteurs de sa réussite.
Un second texte de l’historienne américaine Susan Strasser intègre de façon pertinente le cas
Wal-Mart au développement de la distribution de masse depuis la fin du XIXe siècle (« De
Woolworth à Wal-Mart : la marchandisation de masse et l’aventure de la culture
consumériste »). Nous nous concentrerons ici sur le premier texte.
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L’entreprise modèle
S’intéresser à Wal-Mart revient dans un premier temps à énumérer une série
d’indicateurs frappants. Fondé en 1962 dans le Sud rural des États-Unis (Arkansas), Wal-Mart
est aujourd’hui la plus grande société commerciale du monde : son chiffre d’affaires atteint
300 milliards de dollars par an, elle a ouvert plus de 6000 supermarchés dans le monde dont
80 % sur le territoire américain, elle compte 1.9 million de salariés et elle est le plus grand
employeur privé du Mexique, du Canada et des États-Unis. Son fondateur, Sam Walton
(1918-1992), est l’homme le plus riche d’Amérique dès 1985 et ses héritiers sont aujourd’hui
deux fois plus fortunés que la famille de Bill Gates. Le poids pris par le distributeur en moins
de cinquante ans lui octroie une influence politique et économique rare. L’implantation des
supermarchés durant l’après-guerre contribue à reconfigurer le plan des agglomérations, le
salaire minimum réel et les conditions d’emploi dans le monde des services sont plus ou
moins fixés par les pratiques de l’employeur Wal-Mart, et sa place sur le marché lui permet de
définir les contours de la consommation et de la culture populaires. Enfin, les importations de
produits manufacturiers en provenance de Chine et de dix autres pays transforment les
relations avec ses fournisseurs en de véritables rapports diplomatiques. Chaque année,
230 000 containers traversent l’Océan Pacifique.
Pour le capitalisme mondial, Wal-Mart est alors « l’entreprise-modèle », définissant,
selon Lichtenstein, « les standards d’un nouveau stade du capitalisme mondial ». Elle prend la
place de General Motors qui, au milieu du XXe siècle, incarnait le management
bureaucratique, la production de masse et l’émancipation sociale et politique d’une main
d’oeuvre ouvrière et syndiquée. Plus récemment, d’autres entreprises comme IBM ou
Microsoft avaient acquis ce statut « d’entreprise-monde » compte tenu de l’impact culturel et
mondial de leur production.
Innovations technologiques et réduction du coût du travail
Quelle fut la recette de Wal-Mart ? Pour l’historien, la stratégie du leader de la
distribution repose sur l’investissement de la firme dans les innovations technologiques et
logistiques au service d’une organisation centralisée. En rupture avec le système de régulation
sociale mis en place par le New Deal, le fonctionnement se base sur la réduction inexorable
des coûts du travail et sur la fondation d’une identité d’entreprise spécifique. Sans revenir en
détail sur les étapes du développement commercial de la chaîne d’hypermarchés, on peut
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reprendre les deux axes de l’analyse : l’investissement dans les nouvelles technologies associé
à une politique d’emploi particulière, d’une part ; et, d’autre part, l’identité et la culture
d’entreprise.
Dès 1988, le distributeur possède le plus grand réseau privé de communication par
satellite des États-Unis. Ce système lui permet d’exercer un contrôle très fort depuis son siège
social situé à Bentonville dans l’Arkansas. L’ensemble des consignes en matière de
management ou d’exposition des articles en magasin est transmis du siège vers les points de
vente, et seul le siège décide de l’attribution
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