La philosophie de la stratégie

Chapitre I : La philosophie de la stratégie

« Si la métaphysique est la part la plus haute de la pensée, c’est la stratégie qui lui correspond dans le domaine de l’action »

Jean Guitton, la pensée et la guerre, Desclée de Brouwer, 1969

1.1 Essai de positionnement culturel

• Contrairement à ce qui se passe dans le monde asiatique notamment, la primauté de la stratégie sur la tactique n’est pas toujours assurée dans le monde occidental

• La stratégie constitue l’un des fondements de la pensée chinoise. Elle confère à l’espace et au temps une importance essentielle.

• Nous Européens et Américains sommes plus habitués à gérer le court terme.

1.2 Stratégie conceptuelle = un contexte d’échange

• Contrairement au contexte de guerre (monde fermé ou les belligérants ne s’autorisent aucun échange ni commercial, ni culturel, ni humain) le contexte économique est un contexte d’échange.

• Quelle qu’elle soit l’entreprise fait vivre des fournisseurs et vit grâce à ses clients.

• La Stratégie conceptuelle est l’art de mouvoir un groupe social (nation, armée, entreprise)

• Son but : lui procurer des avantages réels ou supposés que ce groupe serait incapable d’acquérir autrement que par le hasard.

• ⇒ Une direction d’où procède nécessairement une règle d’action commune.

• Ces collectivités agoniques (du grec agonia lutte, combat, contraire) se battent contre un adversaire.

1.3 Stratégie opérationnelle

• Correspond à celle que l’on met en œuvre, sans hésiter à virer de bord tout en gardant le cap.

• La Stratégie opérationnelle : elle poursuit des objectifs mais a plus tendance à tenir compte des aléas et des opportunités. Elle débouche sur la tactique.

• SUN TZU démontre que le déroulement des opérations militaires ressemble à l’écoulement de l’eau. Trouver la faille qui va permettre de s’écouler, progresser.

1.3. Stratégie : Expérience, science et vision

• Il est nécessaire d’avoir de l’expérience pour concevoir et mettre en œuvre une stratégie. Il faut aussi avoir une vision.

• EXPERIENCE, SCIENCE ET VISION FONT UN STRATEGE

1.4 Les 5 éléments d’une construction stratégique

Les 5 éléments constitutifs de la stratégie :

• Les finalités sans lesquelles toute action collective tourne à la confusion

• Le rapport à l’autre : toute stratégie suppose l’existence d’un autre, l’adversaire, le concurrent.

• Le rapport à soi-même : l’organisation du groupe et les règles internes qui le régissent

• L’espace : le théâtre d’opération, le marché, la zone d’influence du groupe

• Le temps : la durée dont la perception et la valeur sont si différentes dans la culture occidentale et la culture orientale

I) Des finalités

• La pertinence :

- la stratégie n’est pas un genre mineur

- elle est exercée par des gens responsables

- dans le langage courant elle renvoie au mot « important »

• Le devenir :

- toute stratégie est orientée vers le futur, une façon d’imaginer l’avenir

- elle éloigne l’attention du moment présent

- le stratège est crédité d’une vision qui parfois le « sacralise » (ce qui le différencie du gestionnaire) ⇒ une vision organisée du futur

- Engage le long terme

• Paradoxale :

- Dilemmes, oppositions, contradictions, négation

- La réussite en effet défie les lois de la raison

- En théorie (c’est ce que nous allons faire) le stratège apprend à analyser les situations avec des méthodes et des outils et d’avoir les moyens de ses ambitions. Mais la théorie

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