Extrait du Chef d'oeuvre inconnu d'Honoré de Balzac: Dans quelle mesure ce portrait prend-il appui sur le réel et dans quelle mesure le transpose-t-il ?
Compte Rendu : Extrait du Chef d'oeuvre inconnu d'Honoré de Balzac: Dans quelle mesure ce portrait prend-il appui sur le réel et dans quelle mesure le transpose-t-il ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar YodaSan • 7 Février 2013 • 658 Mots (3 Pages) • 1 322 Vues
Ce texte d'Honoré de Balzac, extrait du Chef d'oeuvre inconnu, paru en 1832, réflexion sur la création artistique, la relation entre l'art et la nature et la recherche de la perfection, est le portrait d'un personnage étrange, Frenhofer, que rencontre le héros du roman, Nicolas Poussin, un jeune peintre ambitieux.
Dans quelle mesure ce portrait prend-il appui sur le réel et dans quelle mesure le transpose-t-il ? (problématique)
Nous essayerons d'analyser les notations réalistes et la transposition du réel, la construction du portrait et l'impression dominante que le narrateur veut donner du personnage. (annonce du plan)
1) Le texte est écrit à la troisième personne du singulier, le point de vue est interne (la scène est vue à travers le regard du jeune peintre Nicolas Poussin), puis omniscient (l'auteur reprend la parole et interpelle le lecteur).
2) Il comporte des notations réalistes, dénotatives (objectives), exemple : "imaginez un front chauve, bombé, proéminent... retroussé au bout." Cherchez les autres notations.
3) Ces détails "réalistes" sont donnés directement au lecteur auquel s'adresse le narrateur et précisent le portrait : "imaginez un front chauve...", "Mettez cette tête sur un corps fluet et débile..."
4) Le narrateur transpose la réalité à travers des modalisateurs (un modalisateur est un procédé stylistique au moyen duquel le narrateur porte un jugement implicite). Exemples : "bizarrerie", "magnificence", "quelque chose de diabolique"... Cherchez d'autres modalisateurs et essayez de les classer par catégories grammaticales et de les expliquer. Montrez que les notations "positives" sont systématiquement contredites par des notations négatives, créant ainsi un effet d'ambiguité.
5) Montrez que ces modalisateurs forment trois champs lexicaux entrelacés : la vieillesse, l'étrangeté et la noblesse et une isotopie (idée d'ensemble) : le narrateur veut donner l'impression que le vieillard ressemble à une oeuvre d'art.
6) Ce portrait comporte des éléments inquiétants, dysphoriques (lesquels ?) qui produisent un effet de suspense et préparent le lecteur à un drame comportant des éléments fantastiques (ils nouent un "pacte de genre") : le vieillard est vêtu comme un personnage d'un portrait de Rembrandt (peintre néerlandais, 1606-1669) et a quelque chose de "méphistophélique" qui évoque le mythe de Faust. Rembrandt est considéré comme un peintre "baroque", alors que Nicolas Poussin (que Balzac n'a pas choisi au hasard) est le plus éminent représentant du classicisme français.
7) Le narrateur veut donner une impression d'ensemble, celle d'un personnage "irréel", comme sorti d'un tableau. Le portrait associe des notations physiques, psychologiques, morales, voire métaphysiques et insiste particulièrement sur le costume du personnage et sur son regard (expliquez pourquoi).
8) Montrez que le portrait produit à la fois un effet de réel (donner au lecteur l'illusion que le personnage "existe") mais qu'il présente par ailleurs le personnage sous un aspect fantastique (le fantastique est l'irruption du surnaturel dans
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