Préparation de dossiers

– Préparation du dossier : étape 1

Reconstituer dans votre entourage une généalogie familiale et la commenter à la manière de Monique de Saint-Martin en analysant le sens des alliances envisagées et des alliances réalisées.

Cela suppose de se concentrer sur les situations de célibats et sur les alliances, y compris celles qui ne se sont pas conclues, celles qui ont été dissoutes, celles qui ont pris la forme de remariages. Revenir ensuite sur ce que visent les « stratégies » matrimoniales décrites par M. de Saint-Martin. Demandez-vous si les mêmes enjeux valent pour la lignée familiale que vous étudiez, ou si des enjeux équivalents sont formulables mutatis mutandis. Demandez-vous comment ces enjeux pour les lignées semblent pris en charge dans les alliances que vous trouvez dans votre généalogie.

Revenez à quel type d’alliance permet la réalisation du « programme stratégique » des lignées de l’aristocratie et demandez-vous si des alliances homogames se retrouvent dans votre généalogie familiale. Suivant quelles caractéristiques des conjoints y a-t-il ressemblances ou différences entre ceux qui s’assemblent dans les alliances que vous examinez ?

uEventuellement, notez comment vos interlocuteurs vous parlent de ces alliances et des alliances hétérogames, et interrogez-vous sur ce qui pourrait expliquer les ressemblances de discours, ou les différences observées suivant les interlocuteurs et suivant les alliances dont ils parlent. Tous vos interlocuteurs le font-ils de la même façon ?

– Préparation du dossier : étape 2

La consigne (se procurer la copie intégrale de l’acte d’état civil de mariage de ses grands-parents ou des grands-parents d’un proche) a l’air très simple mais elle se pose d’emblée des questions :

• des questions de choix des personnes à « enquêter » (qui ? à partir de quelles informations préalables ?)

• des questions de procédure (comment savoir à quelle commune s’adresser ? qui fait la demande ? où trouver les documents à fournir pour justifier de la demande ? comment veiller à ce qu’on nous envoie bien la copie intégrale plutôt qu’un « extrait » ?)

• des questions de relation à des « informateurs » (comment solliciter l’aide de tierces personnes pour parler de ce document ? comment justifier nos demandes de façon compréhensible pour elles ? comment contrôler la précision des informations qu’elles donnent ? que faire du livret de famille ? de la pierre tombale ?)

Mieux vaut garder traces de ces réflexions dans le fameux « journal d’enquête » (cf. 128, chap. 3.2) car ce sont des éléments qui servent ensuite à l’analyse du document en plus des informations que porte celui-ci.

Présenter et commenter un acte d’état civil de mariage à la manière de Christophe Charle (=mutatis mutandis) suppose de chercher à la fois à exploiter toutes les informations disponibles dans ce document et à réfléchir à ce dont elles sont la trace, ce qu’elles permettent de reconstituer des pratiques de ces personnes. Cela réclame parfois des interprétations qu’on doit s’efforcer de contrôler. Il n’est pas interdit de s’inspirer de la lecture d’Atelier 62

– Préparation du dossier : étape 3

Préparer le compte rendu d’observation d’un repas de famille (entre 10 et 20 pages de notes descriptives des interactions et de leur cadre) et son commentaire à la manière d’Yvette Delsaut (entre 4 et 8 pages)

Les différences sociales entre les participants s’y donnent à voir dans le détail des interactions. S’y expriment des rapports de solidarité, de coopération…, autant que des tensions, des rapports de force, de pouvoir, de domination… Les différences tenant à la profession et à la détention de titres scolaires se mêlent à d’autres différences :

• de sexe et, souvent,

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