Lectures à "l'eau de rose" Femmes, patriarcat et littérature populaire. Janice A. Radway.

Chloé Mandelbaum                                         Les Paradigmes de la sociologie Controverses.

Lectures à « l’eau de rose » Femmes, patriarcat et littérature populaire. Janice A. Radway.

Janice A. Radway est américaine, c’est une chercheuse spécialisée dans les études culturelles et féministes, elle a été professeur de Littérature à l’Université Duke, elle a eu un doctorat sur les études américaines et sur l’anglais en 1977 à l’Université d’Etat du Michigan.

Elle est l’auteur de plusieurs recherches : celle de 1984 intitulée aux Etats Unis « Reading the Romance : Women, Patriarchy and Popular Literature » et en France « Lectures à « l’eau de rose » Femme, patriarcat et littérature populaire » est la plus connue et les chercheurs du courant britannique de ce qu’on appelle les « cultural studies » ont vraiment apprécié son ouvrage très représentatif de leur courant. Il y a aussi « A Feeling for Books: The Book- of-the-Month Club, Literary Taste, and Middle Class Desire ». Elle a aussi écrit de nombreux articles scientifiques. Ses principaux axes de recherche sont l'histoire de l'alphabétisation et de la lecture aux États-Unis et en particulier celles des femmes. Elle a été présidente de l’Association « American Studies Association ». En 2013 elle travaillait sur un livre intitulé « Girls, Zines, and their Afterlives: Sex, Gender, Capitalism, and Everyday Life in the Nineties and Beyond. » Ses intérêts dans ses recherches sont d’analyser l’histoire des romans à « l’eau de rose » et leur production mais aussi de comprendre la culture grand public et comment ces romans impactent la vie des femmes.

Janice Radway fait partie selon moi du courant culturalisme car elle étudie les comportements humains appréhendés comme démonstration de la culture d’une société, la personnalité des individus est formée par l’influence de la culture. Dans le texte que nous étudions, elle va notamment analyser les comportements des femmes socialisées dans leur vie quotidienne au patriarcat et l’impact sur elles des romans à l’eau de rose stéréotypé. Ses études vont donc être vivement critiquées par les formalistes, courant composé de théoriciens de la littérature soviétique qui influença la sémiologie, la linguistique mais aussi la critique littéraire par le biais du structuralisme. Pour les formalistes, il faut privilégier la forme au détriment de l’élément matériel.

Nous allons donc analyser la conclusion du texte traduit de Janice A. Radway dans son ouvrage Lectures à « l’eau de rose » Femmes, patriarcat et littérature populaire qui a été publié dans la revue Politix qui est une revue des sciences sociale et politique. Le but étant de comprendre les comportements des lectrices des romans sentimentaux mais tout en prenant en compte plusieurs points de vue pour que l’auteure est un large champ de réponse et puisse examiner dans son entier cette interaction sociale pas si simple.

L’enquête pour réaliser cette recherche s’est déroulée dans le Middle West à Smithon petite ville des Etats Unis. Une vingtaine de lectrices ont été retenues par la chercheuse qui a pour méthode d’enquête des entretiens collectifs et individuels, des questionnaires avec un échantillon de plus de vingt lectrices et enfin de l’observation participante dans une librairie spécialisée en lecture de romance où elle a un contact Dorothy Evans qui notamment anime un groupe de lecture sur cette thématique. L’auteure va d’ailleurs utiliser la méthode ethnographique pour analyser les pratiques de lecture ; D’après Christophe Broqua dans son texte Observation Ethnographique c’est une pratique utilisée pour les enquêtes de terrain. Elle a pour caractéristique d’avoir une immersion longue dans un milieu que le chercheur a sélectionné pour son enquête. Le principal facteur de cette méthode est qu’elle est unique ; personne ne pourra reproduire l’observation qu’aura eue le chercheur.

En utilisant tous ces outils d’analyse, l’auteure après de longues recherches n’a donc pas pu faire une conclusion univoque dans cette dernière partie car il y a plusieurs points de vue d’analyse et plusieurs processus en jeu. Elle souligne aussi que malgré que les femmes dans la fiction des lectures aient un autre modèle de société et que les rapports hommes-femmes sont remis en cause, ce n’est pas pour autant que dans la réalité, elles vont agir et revendiquer pour être considérées à un autre rôle que celui que la société patriarcale leur impose de façon consciente et inconsciente.

L’une des première chose mis en avant pour expliquer cette complexité à donner une seule réponse à ce phénomène c’est que la lecture de ces livres agit sur les femmes de différentes manières car sans le savoir le socle de leur « moi » joue un rôle déterminant dans cette pratique, elles sont conditionnées. Leur « moi » étant l’ensemble des rôles qu’elles doivent apprendre à tenir en société : c’est à travers ces romans donc qu’elles vont s’identifier sans le savoir.

Grâce à l’enquête ethnographique on sait que les clientes ont donc une analyse sur leur propre pratique ; elles avancent ça comme un moyen de lutte et aussi comme une compensation. Le moyen de lutte est analysé comme étant un temps pour elle de souffler d’avoir simplement une activité pour elle et donc de se détacher du rôle qu’elles doivent tenir à la maison en étant la bonne mère ou femme qui est aux petits soins pour sa famille. La compensation pour elles, c’est un moyen de ne s’occuper que d’elle et de ne pas être comme le dit l’auteure « une ressource public » dont tous les membres de la famille peut se servir.

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