Le regard du sociologue sur la grève des bleus lors de la coupe du monde 2011
Compte Rendu : Le regard du sociologue sur la grève des bleus lors de la coupe du monde 2011. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 19 Avril 2013 • 753 Mots (4 Pages) • 1 030 Vues
Sensibilisation au travail du sociologue: Document 1: Le regard du sociologue sur
la grève des bleus lors de la coupe du monde 2011
Stéphane Beaud, sociologue, enseignant à l’Ecole normale supérieure (ENS), auteur de nombreux ouvrages sur la
classe ouvrière, a donc saisi la plume pour relever le gant. Et sans surprise, c’est l’ensemble du corps social qu’il
ausculte, notamment une certaine représentation de la jeunesse issue des quartiers populaires et/ou de l’immigration qui
s’est cristallisée à ce moment précis et de manière particulièrement violente. Extension du domaine de la
discrimination ?
Extrait de l'interview de Stephane Beaud publié dans le magazine SoFoot (mars 2011)
(...) J’ai toujours cultivé le football comme une sorte de jardin secret, considérant, en tant que sociologue/ancien
pratiquant “intensif” (entre six et vingt ans) de ce sport, qu’il constituait un très bel objet sociologique. J’ai aussi
beaucoup étudié le monde ouvrier ; or la plupart des “footeux” continue d’en être issue. Mais l’impulsion de ce livre,
c’est d’abord une réaction qu’on pourrait dire “citoyenne” face à l’exploitation politique de cette grève qui se fait dans
la foulée du calamiteux et honteux débat sur l’“identité nationale”. Comment ne pas être atterré quand on observe à
quel point a resurgi alors un discours “néo-nationaliste” qui visait ces enfants d’immigrés, en l’occurrence ici les
“Noirs” ? Comment ne pas s’inquiéter face à la parole qui a alors été systématiquement donnée dans les médias aux
intellectuels néoconservateurs ou à des pseudo “experts” franchement réactionnaires ? En fait, dans ce livre, j’ai essayé
de convertir scientifiquement mon indignation face à cette forme de lynchage médiatique qui s’est opéré durant des
semaines contre ces joueurs et, plus généralement, contre les jeunes de banlieue. Dans le peu de temps que j’avais pour
écrire, je me suis efforcé, avec l’aide de mon camarade de travail Philippe Guimard (amateur de foot comme moi) de
me doter de quelques armes empiriques pour essayer de penser ce “problème” autrement. D’où un travail de fourmi
pour aller voir, derrière la façade, ce qui constitue le terreau social de ces destins de footballeurs : lecture de
biographies de joueurs, dépouillement de très nombreux articles de presse et étude des moindres aspects de la
biographie des joueurs (même si c’est quelque chose qui n’est pas au cœur du travail des journalistes sportifs qui
doivent avant tout “sortir de l’info” sur les matches et sur les joueurs, sans trop
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