Est-ce que les PCS sont toujours un bon outil pour l’analyse sociologique ?
Dissertation : Est-ce que les PCS sont toujours un bon outil pour l’analyse sociologique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lily-Rose22.11 • 3 Novembre 2022 • Dissertation • 1 957 Mots (8 Pages) • 440 Vues
Est-ce que les PCS sont toujours un bon outil pour l’analyse sociologique ?
Introduction
Depuis les années 1950, la société française cherche à classer les individus afin de mieux comprendre le monde qui les entoure. Pour cela, elles utilisent plusieurs outils comme la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles que l’on nomme communément PCS. Celle-ci classe et regroupe les individus dans des catégories dont les membres présentent une certaine homogénéité sociale. Les PCS prennent en compte différents critères socioprofessionnels tels que le statut des actifs (salarié et indépendant), le niveau de diplôme et de responsabilité, la nature de l’employeur (secteur public ou privé), la qualification, le nombre de personnes qui travaillent dans les entreprises pour les indépendants, …
On compte au total 6 PCS : les exploitants agricoles, les artisans, commerçants et chefs d'entreprise, les cadres et professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires, les employés et les ouvriers. Ces groupes sont eux-mêmes recoupés en plusieurs catégories.
La nomenclature peut donc être définie comme un outil, car elle nous permet de mener une réflexion afin de construire une analyse sociologique qui correspond à la compréhension et à l’explication d’un phénomène social. La grille de PCS permet de représenter la vie sociale des français et la structure de la société car elles représentent les différentes catégories sociales.
La nomenclature socio-professionnelle occupe, depuis sa création au début des années 1950, une place centrale dans la manière dont la statistique publique rend compte des statuts et groupes sociaux en France. En effet, il y a d’abord eu la création des catégories socioprofessionnelles (CSP) par l’INSEE qui est l’Institut national de la statistique et des études économiques pour le recensement de 1954. Cependant, des transformations économiques profondes ont eu lieu, durant les trente glorieuses et l’industrialisation. Afin de rendre compte de ces évolutions avec la création et la disparition de certains métiers, ainsi que l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail, la nomenclature française des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) a été rénovée en 2020 pour mieux décrire la société française actuelle.
Le sujet nous invite à nous demander si les PCS fonctionnent dans toutes les circonstances et dans la totalité du temps considéré. Nous nous intéresserons à ce sujet des années 1954 à 2020, en France.
Ainsi, l’utilisation des PCS est-elle toujours un bon outil d’analyse sociologique ?
Nous verrons dans un premier temps que c’est un outil qui, de par sa construction , permet d’analyser la société française.
Ensuite, nous verrons que cette classification de la société est critiquable.
Pour finir, nous tenterons de trouver des solutions pour dépasser ces limites.
I. Un outil qui, de par sa construction, permet d’analyser la société française.
1. La nomenclature à travers une précision de ces différentes catégories à su s’adapter aux évolutions de la structure sociale
- changement dans la structure de l’emploi (disparition et apparition d’emplois)
quand on compare le document 1 et 2, on voit que la catégorie mineure a disparu. Nous pouvons le justifier par les évolutions qu’a subi cette profession.
- entrée massive des femmes sur le marché du travail qui va de paire avec la salarisation
- augmentation des emplois salariés → tertiarisation Document 3: les employés sont passés de 25,8% à 27 % avec les 30 glorieuses ce qui entraîne le développement des grandes surfaces. Le groupe «autre catégorie » devient « salarié ». Augmentation des professions intermédiaires de 16,8 à 25,1%, et augmentation de la part des CPIS dans la population active car augmentation du nombre de diplômés.
- baisse des emplois du secteur primaire et secondaire qui peut s’expliquer par la mécanisation de certains métiers. Document 3: diminution des agriculteurs exploitants, ils représentaient 6,9% de la population active en 1982 et en 2020 1,2%. Diminution du nombre d’ouvriers et d’ouvrières.
On passe de 8 à 6 groupes → les salariés agricoles qui sont trop peu nombreux ne constituent plus un groupe d'actifs mais une catégorie du groupe ouvrier.
Les PCS de 2020 sont beaucoup plus détaillés, il y a des catégorisations supplémentaires qui nous permettent d’avoir plus de précision, ce qui nous donne une meilleure connaissance de l’espace social. Nous pouvons également mieux comprendre et mesurer les évolutions de la société française.
2.Un outil de comparaison entre les différentes époques qui nous permet de constater les même inégalités au cours du temps
La nomenclature bien que adaptée aux évolutions de la société reste un moyen de comparaison entre 1954 et 2020 car cela permet la représentation de la structure des catégories sociales. L’aspect multidimensionnel met en valeur des caractéristiques propres à chaque groupe social.
- inégalités entre les différents groupes sociaux:
- A l'âge de 35 ans les ouvriers ont une espérance de vie inférieure à 7 ans que celle des cadres car leur métier est plus physique.
- Il y a aussi des différences au niveau de la consommation car plus de 40% de cadres partent en vacances l’hiver au moins une fois tous les deux ans contre 9% pour les ouvriers. Cela peut s’expliquer par une inégalité au niveau de la distribution mensuels nets puisque le salaire médian des cadres est presque deux fois plus élevé que le salaire médian des ouvriers. (Document 5) Cette différence peut avoir un impact sur l’alimentation et donc la santé car les cadres ont davantage tendance à manger bio et équilibré et à aller à la salle de sport que les autres catégories ce qui nécessite un certain revenu.
- variable qui explique le comportement des individus:
On constate dans le document 4 que le choix du métier du fils est principalement le même que celui du père puisque 51,6% des CPIS sont des enfants de CPIS. La PCS est une variable importante dans l’orientation professionnelle ou la pratique d’un métier spécifique.
La participation à tous les tours de scrutin dépend du groupe socioprofessionnel, 77% des ouvriers ont voté aux élections présidentielles en 2012 contre 85% pour les cadres. Les élections où la différence est encore plus importante sont les législatives, puisque 43% des ouvriers ont participé à tous les tours de scrutin, contre 58% pour les cadres. Ces différences de comportements peuvent s’expliquer par le fait que les ouvriers ont davantage de désintérêt pour la politique car ils se sentent moins intégrés et représentés dans la société, ils manquent peut-être également de capital scolaire et culturel.
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