Clastres Pierre. " L'arc et le panier ". L'Homme , 1966, Tome 6 n°2, pp. 14-21

Clastres Pierre. " L'arc et le panier ". L'Homme , 1966, Tome 6 n°2, pp. 14-21

Pierre Clastres est un anthropologue né en 1934 puis mort en 1977. Il a étudié les peuples Amérindiens. " L'arc et le panier " est publié dans L'Homme en 1966 puis il sera publié dans La société contre l'état , chapitre 5 en 1974 aux Éditions de minuit à Paris.

Pierre Clastres expose dans son oeuvre l'opposition des hommes et des femmes au sein de la population des Guayakis, qui sont des indiens nomades de l'Amérique du Sud. L’auteur nous livre son point de vue sur l’état, en prenant exemple sur les guayakis. Une société primitive avec un peuple sans état.

Il met en avant la distinction des hommes et des femmes dans leurs formes de travail. Il montre qu’il y a une division sexuelle du travail. Les femmes sont dans le camp, les hommes dans la forêt. Il y a alors une division de l’espace.

Les femmes s'occupent de la récolte, de la vannerie, la poterie et les cordes des arcs. Les hommes chassent. Les femmes sont définies par le panier, les hommes sont définis par l'arc qui est un objet exclusivement masculin. Dès l'enfance, le garçon reçoit un arc, vers ses quinze ans sa lèvre supérieure est perforée, il est alors considéré comme bon chasseur. Les filles reçoivent un petit panier, puis lors de ses premières menstruations ont la considère comme bonne pour être l'épouse d'un chasseur. La femme a l'interdiction de toucher l'arc, symbole purement masculin. Ce fait est plus grave qu'un homme touchant un panier car la femme attierait le pané. Le pané désigne la malédiction. L'homme quant à lui perd sa masculinité et se charge par la suite d'un panier. Par exemple, chez les Guayaki deux hommes étaient porteurs de paniers. Il compare les deux, leur attitude et celle des villageois à leur égard. L'un, ne chassait pas à l'arc et n'avait pas de femme et aucune ne voulait de lui, il est alors pané et nommé Chachubutawachugi. L'autre, vivait comme les femmes et était homosexuel, il est alors pané et nommé Krembégi. Cependant le traitement des deux hommes au sein de la société des Guayakis était différent. Chachubutawachugi fait l'objet de moquerie. Krembégi n'avait pas d'attention particulière et certains chasseurs faisaient de lui un partenaire sexuel.

Autre distinction au sein du peuple des Guayaki, le chant. Les femmes chantent en pleurant, souvent elles chantent ensemble. Elles chantent sur la mort, la maladie, la violence des Blancs. Elles ont un chant dit négatif. Les hommes, eux ont un chant qualifié de saisissant, et parlent exclusivement de leurs exploits de chasseur, des animaux qu'ils ont rencontrés et leurs blessures.

Dans le peuple des Guayakis, il y a un tabou alimentaire qui empêche les hommes de manger les animaux qu'ils tuent. Leur chasse revient à leurs enfants, leurs épouses et les autres membres de la bande.

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