Agent RATP plutôt qu'ouvrier, la sécurité?

Agent RATP plutôt qu'ouvrier, la sécurité ?

Martin Thibaud

1.Il y a trois types d’agents de la RATP. D’une part on au conducteur de transport (Métro, RER…) ainsi que les contrôleurs qui sont les plus visibles par les usagers. D’autre part nous avons le personnel de la maintenance, partie cachée des employés qui représente quand même 7000 emplois soit 1/6 des emplois de l’entreprise. Cette dernière catégorie représente les ouvriers chargés de la maintenance du matériel roulant ferroviaire. D’ailleurs cette dernière catégorie classée comme ouvrière ce ressent plutôt comme des agents de cette entreprise publique, «je ne suis pas ouvrier, je suis agent de la RATP". Enquête sur les agents invisibilité de la RATP. Il va se baser sur des entretiens biographiques, en visant des anciens et des jeunes. Introduction de l’entretient "je travaille sur la RATP raconte-moi ton métier", si on dit "je fais un entretient qui compare les ouvriers du privée et du publique" l’enquête va être trop orientée. Ces agents que ne voient jamais les usagers sont aussi invisibles aux yeux du monde social. S’ils souhaitent exprimer leurs revendications par la grève, ils doivent se mobiliser en masse pour avoir une visibilité. Ce sont le plus anciens parmi eux qui sont syndiqués.  

2.L’année de commissionnement est une année d’essai permettant d’évaluer le travail ainsi que l’attitude des salariés avant l’embauche lénitive. Officiellement, le commissionnement est une forme de sécurité pour la hiérarchie de ne pas embaucher certains agents s’ils ne les trouvent pas assez efficaces par exemple. Officieusement, la RATP se sert de ce commissionnement pour ce qui est appelé le « dressage » des nouveaux embauchés, cette année est donc une année dite "de mise en garde". Les nouveaux agents de la RATP sont directement mis dans un atelier et sous tension, ils sont encouragés à travailler vite, bien et plus si besoins est. La RATP instaure une concurrence et rappel à ces agents que la précarité de l’emplois ne leur donne pas le choix de travailler autrement que comme on le leur dit, ils sont même encouragés à faire de la délation pour ne pouvoir embaucher que les meilleurs "La maîtrise joue sur la fragilité du statut de ces nouveaux embauchés qui n’ont pas encore la sécurité de l’emploi." C’est ce que nous dit ce fils d’immigrés portugais "Pour obtenir son commissionnement mieux vaut se plier aux contraintes hiérarchiques, se tenir à l’écart des syndicats et des fortes têtes et ne pas montrer de velléité d’opposition aux contremaîtres". Apprentissage pendant 1 an (énorme), du savoir professionnel (de manière officiel). Volonté de la part de l’entreprise de former des employés dociles. Respect vis a vis de la hiérarchie.

3. les ouvriers dans leurs perspectives d’évolution souhaitant monter en grade dans leurs postes de travail. Deux choix d’évolution se posent à eux : l’évolution au choix est une promotion faite à l’initiative de la hiérarchie. Le chef va donc observer ses ouvriers et distinguer ceux qui répondent le mieux aux critères du bon ouvriers selon la direction. C’est-à-dire avoir les compétences manuelles, avoir le sens de la hiérarchie, avoir les compétences comportementales et se faires bien voir de ses supérieures. Il faut développer son éthos du bon ouvrier pour obtenir une mobilité interne. La promotion par concours et examens est extérieure au cadre de la RATP. L’accès se fait en testant les compétences théoriques des individus. Les ouvriers peuvent étudier après leur travail ou faire le choix de la formation continue pour ensuite prétendre à un meilleur poste. Pendant ces examens, l’éthos est moins sollicité, on ne connait pas les comportements de chacun. La RATP a donc tendance à accorder un nombre de place plus importants aux évolutions de choix basées sur la subjectivité de la hiérarchie. Ils favorisent alors le fait qu’il faut adopter le comportement de l’ouvrier docile pour obtenir une place plus haute.

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