Une jeunesse française en panne d'avenir ?
Fiche : Une jeunesse française en panne d'avenir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yaaniv • 1 Janvier 2017 • Fiche • 3 286 Mots (14 Pages) • 1 152 Vues
Une jeunesse en panne d’avenir
Note de Christian Baudelot et Roger Establet
Intro : une jeunesse en panne d’avenir pourquoi ?
Constat sociologique : la jeunesse a été soumise au chômage , à la précarité, aux petits boulots, à l’intensification du travail, à la flexibilité mais aussi à l’insécurité sociale et professionnelle depuis les chocs pétroliers. Ces constats ont été soulevés (protestations) lors du printemps 2006 contre le projet gouvernemental du CPE.
Les nouvelles formes d’emplois ont été expérimentés par les jeunes pour certains les jeunes ont servis de variable d’ajustement au nouveau contexte économique et sociale -> énorme insécurité pour les jeunes.
Avant les jeunes étaient protégés grâce à leurs diplômes.
Aujourd’hui :
- déclassement (avant les jeunes étaient protégés avec leurs diplômes)
- salaire faible à l’embauche
- promotion de plus en plus difficile
- reproduction interdite
- chômage en tendance de fond de l’économie française -> ralentissement de la croissance -> reconversion brutale -> baisse des stratégies de la famille
Le degré d’incertitude varie selon les fractions de la jeunesse. Le chômage touche tout les niveaux de formation, toute classe sociale ≠ vertus égalisatrices.
Le ralentissement de la croissance augmente les inégalités dans tous les domaines.
Attention on ne parle pas d’une jeunesse mais d’une fraction de jeunesse se distinguant par leurs positions sociales, leurs trajectoires, leurs aspirations, leur valeur marchande des capitaux. On parle de fractionnement sociaux-économique.
But de cet article : dresser un cadre objectif d’ensemble en isolant les transformations majeures affectant la jeunesse depuis 30 ans, en écartant le chômage, l’emploi.
3 dimensions qui ont complètement chamboulées les conditions matérielles et morales:
- allongement et désynchronisation des calendriers d’entrée dans la vie adulte
- modification du régime des salaires à l’embauche (des jeunes)
- contradiction entre accroissement de l’investissement scolaire et des rendements décroissant des diplômes.
- L’allongement de la jeunesse pour tous et la désynchronisation des calendriers d’entrée dans la vie adulte
Deux idées de cette évolution :
- Le report dans le franchissement des principales étapes
- La déconnexion entre les âges auxquels ces étapes sont franchies : une entrée de plus en plus tardive dans la vie adulte, les trajectoires des jeunes : transition professionnelles et familiales
Antoine Prost 2 modèles sociaux de l’entrée dans la vie adulte:
- Jeunesse bourgeoise et étudiante : le mariage et l’accès à un travail stable mettaient fin à la jeunesse pour les garçons, période +ou – longue entre fin lycée/profession
- Classe populaire où l’entrée dans le secteur du travail est précoce : privation de jeunesse, le service militaire marque la fin de l’adolescence. La fin du service, le mariage, l’emploi définitif -> en quelques mois
(Calendrier typique : fin des études/1er emploi/logement indépendant/mise en couple)
Aujourd’hui : présence de calendriers « atypiques » -> 28% des hommes et 41% des femmes.
4 profils « atypiques » :
- Mise en couple suit l’obtention d’un emploi mais ce fait avant l’accès à un logement indépendant : 8,8%
- Vie en couple avant l’accès à l’emploi et le logement indépendant : 7%
- Accès au logement indépendant avant la mise en couple et l’accès à l’emploi : 7,8 %
- Accès au logement indépendant en même temps que la mise en couple et l’accès à l’emploi : 6,7%
La crise n’a pas influencé ces tendances (allongement de la période de transition) qui se sont accélérées dans tout les pays d’Europe pendant les années 60. Cependant, elle met un obstacle de taille à la conquête de l’autonomie par les jeunes : raréfaction des emplois et augmentation du chômage.
Les jeunes sont les plus exposés au risque de chômage, qui est très inégalement répartis entre la jeunesse (selon le capital scolaire).
Allongement de la période de transition est-il le même selon le capital scolaire et familial ?
Le parcours traditionnel : accès à un emploi suit de peu la fin des études et précède de peu l’accès au logement indépendant et la mise en couple (31% des garçons). Ce parcours est plus pratiqué par les garçons diplômés de l’université et les enfants de cadres supérieurs. Pour les classes populaires (garçons), ils suivent le même ordre traditionnel mais à un rythme beaucoup plus lent ; 61% de non diplômés, 58% CAP BEP attendent d’avoir un travail pour voir un logement indépendant et fonder une famille -> succession ralentie : régression, entrave à l’autonomie (diffère de l’innovation, de l’expérimentation).
IIIe République, A. Prost : jeunes milieu populaire accédaient plus rapidement à un statut d’adulte (plein droit, maturité sociale et psychologique), statut travailleurs -> plus dépendance vis-à-vis de la famille et accèdent aux responsabilités de chef de la famille-> gain d’expérience de vie et de maturité (perte salaire et formation).
L’allongement des étapes de la jeunesse -> dépendance de la famille renforcé et éloignement au statut d’adulte ; les jeunes sont contraint de rester vivre chez leurs parents car ils ne peuvent pas s’assumer seules (emplois stable). Ces caractéristiques sont en oppositions avec les modèles traditionnels des milieux populaires et de l’idée de l’individualisme dans les sociétés d’aujourd’hui.
Pour les filles le passage à la vie adulte a évolué et changé c’est-à-dire que le mariage (mariage) mettait fin à la jeunesse ; classe populaire : fin d’études, travaillaient jusqu’au mariage puis arrêtaient leurs activités à la naissance des enfants ; classes aisées : même parcoure -> exception pas de naissance d’enfant.
Aujourd’hui, modèle masculin traditionnel repris par les femmes à tout niveau de diplômes ou non (emploi, logement indépendant, couple) -> différence : franchissement de ces étapes à un niveau beaucoup plus rapide. Niveau diplômes (et chômage) -> clivage important : les moins diplômés ont un parcours moins rapides, l’accès à l’indépendance se fait avec le mariage et non avec un emploi : contrastes de sexe les plus significatifs chez les moins diplômés. Les plus diplômés ont un comportement similaire homme/femme.
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