Régime économique De La côte D'ivoire
Cours : Régime économique De La côte D'ivoire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar evrad10 • 27 Mars 2013 • Cours • 9 555 Mots (39 Pages) • 4 950 Vues
Dès son indépendance, la Côte d’Ivoire opte pour une économie libérale, ouverte à l’aide et aux investissements étrangers. Dès les années 1970, elle connaît une croissance économique exceptionnelle et devient la « locomotive » de l’Afrique de l’Ouest, attirant de nombreux travailleurs originaires des pays voisins. Ce « miracle ivoirien » repose sur la production et l’exportation de cacao et de café et permet l’édification d’un réseau d’infrastructures très développé. Mais sa dépendance à ces produits hautement spéculatifs sur le marché mondial expose très fortement la Côte d’Ivoire aux fluctuations des cours. Si un système de caisse de compensation pour les petits planteurs permet, pendant de nombreuses années, d’amortir les trop grandes amplitudes du prix des produits agricoles, il contraint le pays à s’endetter lourdement. Au milieu des années 1980, la chute des prix du café et du cacao marque la fin du miracle ivoirien. La Côte d'Ivoire possède de plus quelques réserves de pétrole non négligeables pour son économie. Elle possède aussi quelques ressources minières mais dont la production reste très mineure. Elle produit en outre de l'électricité, dont une part est revendue aux pays voisins.La Côte d'Ivoire reste toutefois un poids économique important pour la sous-région ouest-africaine : elle représente 39 % de la masse monétaire et contribue pour près de 40 % au PIB de l'Union économique et monétaire ouest-africaine(UEMOA).
La monnaie du pays est le franc CFA, dont la parité avec l'euro est fixe (1 euro =655,957 francs CFA).
I- Développements récents
1- « Miracle économique »
Des débuts de la colonisation jusqu’à la fin des années 1970, la situation économique de la Côte d’Ivoire est florissante9, 10. Le taux de croissance annuel du produit intérieur brut est élevé et il dépasse 7 % durant la dernière décennie de la période coloniale (1950-1960)11. La Côte d'Ivoire, dès le début des années 1960 axe sa politique de développement sur l'expansion des exportations de matières premières et la substitution aux importations reposant sur quelques industries. Les stratégies mises en œuvre sont alors particulièrement adaptées aux contraintes extérieures et à l'environnement général. Une forte croissance est enregistrée et les changements structurels s’opèrent sans véritables déséquilibres internes ou externes12. Le taux de croissance moyen reste élevé (plus de 6,8 %) pendant les quinze premières années de l'indépendance du pays (1960-1975). Il atteint même 10,2 %, entre 1960 et 1965. Plus faible entre 1970 et 1975 (6,8 %), il reste néanmoins supérieur à celui des pays de l’Afrique noire et même des pays occidentaux, respectivement à 4 % et 6 % en moyenne sur la même période. L'épargne domestique quant à elle, se stabilise à un niveau relativement élevé, alors que l'endettement extérieur et l'inflation demeurent bas. La Côte d’Ivoire est alors considérée comme la vitrine de l'Afrique occidentale et un modèle réussi de politiques libérales en matière de développement12. Une telle performance particulière s’explique en partie par la stabilité politique qui distingue alors le pays de la plupart des États africains.
Pour autant, cette économie présente des faiblesses structurelles : forte dépendance extérieure et déséquilibres importants entre ses différents secteurs d'activité9. Le cacao, qui en est la force (le « miracle économique » des années 1970 a pris appui sur le binôme café-cacao), constitue également son point faible dans la mesure où aucun autre produit ni aucun autre secteur n'influence autant l'économie de la Côte-d'Ivoire. Certes, la production de cacao injecte d'importants flux financiers dans le circuit économique, distribue des revenus aux paysans, permet à l'État, par le biais de l'impôt, de disposer de marges de manœuvre importantes, alimente la trésorerie des entreprises, permet aux banques d'obtenir des marges bénéficiaires, à la balance commerciale d'être excédentaire et aux avoirs extérieurs de s'accroître. Mais lorsque les termes de l'échange lui sont défavorables, l'économie ivoirienne vacille13. La chute des cours des produits agricoles de base survenue à la fin des années 1970 a ainsi provoqué une dépression14 d'autant plus grave qu'à la faveur du « boum du café et du cacao », la Côte d’Ivoire s’était engagée dans une politique monétaire et fiscale expansionniste appuyée sur les revenus des exportations en forte croissance (principalement ceux gérés par la Caisse de stabilisation). L’augmentation de l'endettement extérieur a alors été immédiate autant que la montée de l'inflation. Le taux de change réel du pays, reposant sur un taux d'inflation nettement supérieur à celui de ses partenaires, s'est trouvé surévalué ruinant la compétitivité de l’industrie nationale. Durant les années 1980, le déficit du secteur public atteint 12 % du PNB et celui du compte d'opérations courantes 17 % du PNB. Confronté à une croissance économique fortement ralentie, le pays s’engage dans un Programme d'ajustement structurel (PAS) 12.
2- Programmes d'ajustement structurel
Le premier programme d'ajustement structurel (1981-1983) vise à redresser la situation financière extérieure et à créer les conditions d'une reprise de la croissance économique. Il s'agit de réduire le service de la dette extérieure et le déficit du secteur public par une diminution très importante des dépenses. Le budget général de fonctionnement de l’État connait alors une réduction de près de 55 % durant les trois années du programme tandis que le budget spécial d'investissement et d'équipement (BSIE) est réduit de 12 %. L’encadrement du crédit est plus sévère et son taux d'accroissement passe de 54 % en 1982 à 7 % en 1983. Par ailleurs, les salaires des fonctionnaires font l’objet d’un blocage et ceux du secteur parapublic, d’un réalignement à la baisse. Ce train de mesures entraine une forte baisse du revenu des ménages dont l’épargne chute de 53 milliards de F.CFA en 1982 à 14,5 milliards en 1983 soit une baisse de 72 %. L'investissement baisse de 17 % sur la période et le crédit se ralentit. Ce résultat mitigé sert cependant de base au deuxième programme d’ajustement structurel (1984-1985).
Ce second programme vise la réduction du déficit budgétaire et l'augmentation des
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