Quelles sont les méthodes d'évaluation de l'entreprise ?
Analyse sectorielle : Quelles sont les méthodes d'évaluation de l'entreprise ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar xibero • 18 Février 2014 • Analyse sectorielle • 4 367 Mots (18 Pages) • 738 Vues
Quelles sont les techniques de valorisation d’une entreprise ?
Etape incontournable du processus des Fusions-Acquisitions, la valorisation d’une société est une opération complexe en raison de la pluralité des éléments qui entrent en compte. La valorisation d’une société va au delà des pures considérations financières que représentent ses bilans et comptes de résultat. Les comptes prévisionnels, la potentialité du marché, le profil de l’équipe, la phase de développement de l’entreprise, les entraves au développement, les barrières à l’entrée du marché, les facteurs clés de succès, sont autant de facteurs plus qualitatifs que quantitatifs qui influencent de façon non négligeable la valorisation finale de la société.
On peut ainsi parler de pluralité de techniques de valorisation dans la mesure où deux sociétés ayant pourtant un profil très proche, ne bénéficieront jamais de la même évaluation.. Les professionnels utilisent cependant un certain nombre de méthodes et modèles que l’on retrouvera de façon plus ou moins prépondérante dans toute évaluation d’entreprise. Ainsi, les difficultés dans la problématique de valorisation d’entreprises résident moins dans l’application de la méthode mais dans le choix de celle-ci dans la mesure où chaque méthode est adaptée à un certain profil d’entreprises.
Objectifs de la valorisation
Valoriser une société c’est calculer la valeur financière d’une entreprise en tenant compte des données comptables passées et du potentiel de développement de la société. Cependant, l’objectif de la valorisation est rarement le même, et donc la technique retenue aussi. On distingue en effet, la valorisation « patrimoniale » commanditée par le chef d’entreprise pour évaluer son patrimoine à un instant T, de la valorisation d’une cible en vue d’une opération de Fusion-Acquisition ; ou encore la valorisation d’une « start-up » en phase d’amorçage par un investisseur en vue d’une acquisition de parts, de la valorisation d’une société lors d’un tour de table « pré-IPO » qui se basera essentiellement sur le potentiel de création de valeur de la société.
En dépit de cette pluralité d’objectifs, une constante se dégage. Quel que soit la phase de développement, le secteur, le potentiel de croissance de la société, la valorisation doit permettre d’évaluer financièrement la somme que devrait verser une personne physique ou morale pour acquérir 100% du capital de la société. C’est après, un fois réalisée la valorisation de 100 % du capital, que l’on ajustera le prix en fonction de l’objectif et des modalités (acquisition d’un bloc de titres offrant une minorité de blocage, cession de parts représentant la majorité des droits de vote,…).
Dans les faits, on distingue 2 principales approches, qui permettent d’évaluer une société. Chaque approche est plus ou moins utilisée par les professionnels et plus ou moins influente sur la valorisation finale en fonction du secteur et de la taille de la société. On distingue l’approche actuarielle qui va valoriser la société à partir de sa capacité à générer à moyen terme des flux de revenus (cash-flows, dividendes,…). Il existe également l’approche comparative qui valorise une société à partir de données sur des sociétés présentant un profil comparable (opérations comparables, indices de référence, données financières de concurrents,….
Après avoir présenté chacune des ces approches, nous présenterons plus explicitement les techniques utilisées.
L’approche Actuarielle
La valorisation d’une société selon une approche actuarielle est basée sur une estimation des futurs flux de revenus générés par une société, compte tenu du risque de l’actif économique. Autrement dit, les flux de trésorerie futurs vont être actualisés à un taux , appelé taux d’actualisation, qui reflète le risque de l’entreprise. La philosophie de cette approche repose sur l’idée selon laquelle l’acquéreur n’achète pas les flux passés de l’entreprise, mais au contraire les flux futurs (c’est-à-dire non pas la richesse passée mais la richesse future).
Mais en réalité, les flux retenus pour valoriser une société peuvent varier selon les acteurs. Pour certains, il s’agira des bénéfices futurs de la société, pour d’autres les « cash-flows » futurs ou encore les dividendes versés. En réalité, l’acteur en charge de la valorisation choisira les flux qui lui semblent le plus refléter la richesse dégagée par une entreprise. Ce choix se fera en fonction du profil de la société. Par exemple on retiendra plus souvent les dividendes pour une société industrielle en phase de maturité et les « cash-flows » pour une société innovante en phase de croissance, ces derniers reflétant les possibilités de réinvestissement de la société dans son activité qui permettront de créer une plus grande valeur à long terme.
Nous présenterons ici les 3 méthodes d’approche actuarielle les plus réputées. La méthode de Gordon-Shapiro, le modèle de Bates et enfin la méthode d’actualisation des « free cash-flows » qui est actuellement la plus utilisée.
Le modèle Gordon Shapiro
Elaboré en 1956, il se base sur le modèle d’actualisation des dividendes. Ce modèle s’appuie sur le principe suivant : le prix d’une action correspond à la somme des flux futurs de dividendes générés par l’entreprise, actualisés au taux de rentabilité exigé par les actionnaires.
Gordon et Shapiro reprennent ce modèle mais introduisent un certain nombre d’hypothèses qui permettent de valoriser une action et donc une société :
Les dividendes augmentent à un taux constant g, année après année (hypothèse de croissance perpétuelle des bénéfices)
Le pay-out ratio (taux de distribution des bénéfices) est identique tous les ans
La période de distribution des dividendes est infinie.
Dès lors, la formule d’actualisation des dividendes permettant d’obtenir une valorisation de la société est la suivante :
V = D / (r – g)
Avec :
V= valorisation
D = dividende de l’année retenue (généralement le dernier exercice)
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