Quelle est l'influence des médias sur les opinions politiques ?
Analyse sectorielle : Quelle est l'influence des médias sur les opinions politiques ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kenza2014 • 29 Novembre 2014 • Analyse sectorielle • 2 651 Mots (11 Pages) • 1 395 Vues
Quelle est l’influence des médias sur les attitudes politiques ?
1. – Les médias de masse conditionnent l’opinion publique
1. Les médias acquièrent une importance dans la vie des systèmes politiques dès le XIXe siècle (notamment via
la presse écrite), mais c’est surtout avec l’arrivée de la radio et de la télévision, au cours du XXe siècle, qu’ils
connaissent leur plus grand développement. Les médias constituent une véritable instance de socialisation
politique pour les électeurs même s’il convient de distinguer, à la suite de Marshall Mc Luhan (La Galaxie
Gutenberg - 1962) les médias « chauds » (télévision, radio), qui font plus appel à la communication
sensorielle qu’à la réflexion intellectuelle, des médias « froids » (presse) qui mobilise davantage le cerveau.
En effet, les premiers semblent disposer d’une véritable capacité d’hypnose des électeurs, capacité attestée
par l’intense mobilisation qui en est faite par la propagande des régimes totalitaires. Considérés comme un
quatrième pouvoir (entre autres, par Alexis de Tocqueville), les médias sont donc à la fois convoités et
redoutés.
2. A partir des années 1920, un certain nombre d’auteurs vont considérer que les « mass media » conditionnent
les attitudes politiques et l’opinion publique. Dans Propaganda Technique in World War I (1927), Harold
Lasswell (1902-1978) propose un modèle d’analyse fonctionnaliste appelé le modèle de la seringue
hypodermique qui voit le récepteur absorber la totalité du message émis par les médias. Un propagandiste
peut ainsi se contenter de diffuser son message pour pouvoir agir sur les comportements des individus. Il est
rejoint par Serge Tchakhotine qui, dans Le Viol des foules par la propagande politique (1939), affirme
également que le pouvoir politique peut endoctriner les masses au moyen de la propagande. Son étude se
nourrit de la théorie du psychologue Ivan Pavlov qui a travaillé sur les réflexes conditionnés chez les animaux
(le chien de Pavlov). Il est possible d'influencer les masses au moyen de la répétition de messages diffusés
dans les médias. Ainsi, lorsque l’écrivain H.G.Wells, le 30 octobre 1938, diffuse une pièce radiophonique
narrant l'invasion des martiens, dont il est l'auteur, un moment de panique s'empare des auditeurs qui croient
en la véracité de l’invasion.
3. Plusieurs arguments sont invoqués pour soutenir la thèse du conditionnement des citoyens par les médias :
Les médias « chauds » l’emportent sur le « média froid ». La télévision et la radio sont les médias les plus
utilisés de nos jours au détriment de la presse écrite. Ainsi, en 2010, les français de plus de 15 ans passent
en moyenne 2 h 06 par jour devant la télévision alors qu’ils ne consacrent que 18 minutes pour la lecture.
Comme le montrent, Theodor Adorno et l’Ecole de Francfort, dans « L’industrie culturelle » (1964), les
journalistes de l’audiovisuel sélectionnent les informations en fonction de leur pouvoir émotionnel au détriment
du raisonnement (la prime aux « faits divers », par exemple). En imposant certaines thématiques au détriment
d’autres, les médias sont susceptibles d’infléchir les opinions et les attitudes politiques.
D’autre part, la télévision élimine les informations qui ne contiennent pas d’images. Ainsi, les massacres au
Burundi à la fin des années 1990 ou la guerre en Syrie ne sont justes qu’évoqués car les journalistes ne
disposent pas d’images contrairement à l’effondrement des tours à New-York le 11 septembre 2001, qui a
saturé l’information par le trop plein d’images. « A la télévision, l’important c’est ce qui se voit et non ce qui se
dit » selon François Mitterrand.
De plus, l’information donnée par les medias de masse est simplifiée à l’extrême. Par manque de temps, les
journaux radiophoniques ou télévisuels privilégient les faits bruts à l’analyse. La dictature de l’audimat et la
concurrence exacerbée entre les différents médias peut les amener à délivrer de fausses informations qui
n’ont pas été vérifiées (la jeune femme faussement agressée par des personnes de couleur dans le RER en
2004, par exemple).
De même, les médias ont un pouvoir de manipulation certains selon Vance Packard (La persuasion
clandestine – 1958). Les sujets traités peuvent être présentés de telle façon qu’ils confortent l’opinion du
récepteur. L’objectif de l’émetteur serait d’empêcher le récepteur de penser et de remettre en cause la société
dans laquelle il vit. Les médias de masse seraient les garants de l’ordre établi. Selon Serge Halimi les
représentants du quatrième pouvoir serait en fait « Les nouveaux chiens de garde » (1997) du pouvoir
politique et économique. Son pamphlet dénonce un « journalisme de révérence » et de connivence envers les
hommes politiques.
Enfin, la télévision a tendance à personnifier les problèmes politiques. Ce n’est plus le programme politique
qui
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