Pétrole, pétrole
Mémoire : Pétrole, pétrole. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kissmiley • 3 Février 2013 • 800 Mots (4 Pages) • 713 Vues
Le cours du baril de Brent s’envole, 110, 120, 140 dollars et ce n’est pas fini annoncent les analystes les plus éclairés. Reposons les termes de l’équation et essayons d’y voir plus clair.
Parti d’à peine plus de 10 $ à l’aube du 21ème siècle, le prix a été multiplié par 4 jusqu’en 2004, puis à nouveau par 3,5 jusqu’en 2008 pour s’établir à ce jour aux environs de 140 $. Le prix de production a-t-il été multiplié par 14 en 9 ans ? Le prix du transport a-t-il été multiplié par 14 ?
Évidemment, la réponse à ces questions est non ! On se tourne alors avec un regard réprobateur vers l’Etat, ce pilleur de portemonnaies qui impose des taxes sur les carburants : « moins de taxes ! » réclame-t-on.
Mais on oublie de se poser deux questions : qui profite réellement de ces hausses de prix ? Pourquoi ?
Il faut éventuellement se tourner vers ceux qui achètent et vendent le pétrole sans créer de richesse. Grâce au stockage spéculatif et aux produits financiers dérivés, les spéculateurs, qui se comptent aussi parmi les producteurs, les grandes compagnies (qui n’ont jamais dégagé autant de bénéfices) et les spéculateurs financiers, mettent une pression significative sur le prix du baril. Un scandale, certes, mais une paille encore comparé à l’ignominie de ceux qui se sont enrichis sur l’insuffisance de l’offre alimentaire dans les pays pauvres.
Mais il faut aussi reconnaître une qualité à ces spéculateurs, c’est leur capacité d’anticiper les pénuries avec une qualité divinatoire d’une précision diabolique. Nous devrions plus et mieux les écouter : c’est un avertissement ultime qu’ils nous adressent involontairement. Si la demande continue d’augmenter en même temps que les capacités de production tendent à stagner, voire décroître, alors le prix des matières premières (nourriture, pétrole, minerai,…) pourra tripler de prix autant de fois qu’il y a d’années.
Face à ce mouvement spéculatif global, on peut mesurer l’insignifiance des mouvements protestataires qui réclament la réduction, ou même l’abrogation des taxes sur les carburants. Aussitôt les taxes réduites ou supprimées, ces montants seraient presque intégralement transférés dans les poches des spéculateurs par des hausses arbitraires des prix.
A l’inverse, en augmentant (!) les taxes, les Etats mettraient davantage de pression sur certains spéculateurs (producteurs et compagnies) qui, pour éviter une décroissance significative de la demande, seraient alors contraints de modérer leurs appétits. Ces montants récoltés par les Etats pourraient alors servir à financer la recherche en énergies alternatives.
Il subsiste tout de même un espoir de voir le prix du pétrole se rétracter, à court et moyen terme. Un espoir funeste : avec le recul des économies dû en partie à l’augmentation du prix du pétrole, mais aussi à la crise financière américaine et à la crise mondiale des produits alimentaires, la demande de pétrole pourrait reculer et son prix répondre par une baisse significative.
La somme des valeurs ajoutées (créatrices de richesses) du baril avoisinant au grand maximum les 30 $, la part spéculative normale s’établissant à environ 50% de la valeur totale, on ne peut
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