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Notes sur l'économie du bonheur 1

Fiche de lecture : Notes sur l'économie du bonheur 1. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Août 2018  •  Fiche de lecture  •  1 603 Mots (7 Pages)  •  573 Vues

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L’ÉCONOMIE DU BONHEUR[1]

I- Le bonheur peut-il être une nation valablement étudiée par les économistes ?

1-Bonheur et économie : une histoire ancienne

On a longtemps considéré, à la suite des premiers penseurs économiques, que la richesse amenait l’épanouissement et le bonheur. Enrichir les gens, c'était les rendre heureux. A l'évidence cette affirmation n'est pas totalement fausse, il n'y a qu'à voir la Chine de ces 20 dernières années, les chinois seront unanimes (presque) pour dire que leur enrichissement général leur a procuré plus de bonheur. Est-ce à dire que l'argent fait le bonheur ? Les économistes, les sociologues et les statisticiens se sont penchés sur le sujet et il est aujourd’hui possible de nuancer cette affirmation. L'argent, donc la richesse, fait le bonheur mais pas que, mais pas seulement, mais pas toujours.

2-Les indicateurs de la richesse

Parmi les indicateurs économiques, PIB, Taux directeurs, indice des prix à la consommation, taux de chômage, rapports de vente aux détails, etc…, (sentiment des consommateurs, climat économique, balance des paiements, production industrielle, construction de logement), indicateurs de richesse (RNB : indicateurs financiers (Dow Jones, du NASDAQ, du Nikkei ou du CAC 40) sont remis en question :

-Les critiques ont été, historiquement, nombreuses, vis-à-vis des indicateurs économiques classiques. Des femmes les premières ont souligné que les tâches ménagères et le temps consacré par les parents à l’éducation des enfants, en particulier par les femmes dites "inactives", étaient occultés par les mesures de production par individu.

-D'autre part un indicateur comme le PIB mesure mal l'économie informelle ou les services domestiques. Il se concentre sur la valeur ajoutée, et non sur la richesse possédée (stock de capital). Dès lors, une catastrophe naturelle qui détruit des richesses va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. En effet, le PIB qui ne sait qu’additionner, et il place sur un pied d’égalité construction et réparation des dommages.

C'est pourquoi depuis la publication dans les années 1970 (rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance a été publié en mars 1972) on peut dire qu'il existe de nombreuses remises en question de la vision orthodoxe de l'économie, et de ses indicateurs aveuglants.

3-Du PIB au bien-être

Premièrement, le bonheur ne peut se réduire au revenu national, même si cette notion est plus précise que celle du PIB. On a vu le président de la république confier au début de l'année 2008 à Amartya Sen et Joseph Stiglitz une mission sur « les limites du produit national brut comme critère de mesure de la performance économique et du bien-être ». On peut donc s'interroger sur les raisons qui font que le PIB ne permettrait pas de bien apprécier le niveau de bien-être dans une économie.

Comme l'indique l'OCDE : « Le « bien-être » est une notion complexe. Sa définition est différente d'un dictionnaire à l'autre, mais elle fait généralement intervenir les concepts de prospérité, de santé et de bonheur. Le bien-être n'est pas chiffrable avec précision. Il existe des indicateurs numériques du bien-être et on peut à juste titre faire valoir que le bien-être général dans l'ensemble d'une société a probablement augmenté ou diminué si un indicateur ou un ensemble d'indicateurs évoluent dans une certaine direction. Mais lorsque les différents indicateurs n'évoluent pas dans la même direction, il n'est pas possible de déterminer si le bien-être s'améliore ou se dégrade.

Il n'est pas évident que le PIB, indicateur de la production économique, soit également le meilleur indicateur possible du bien-être, et ce pour plusieurs raisons :

- Le PIB est un concept qui relève de la production, alors que le bien-être dépend davantage du revenu et de la consommation de l'individu et du ménage.

- Le PIB est un concept « brut » : il ne tient pas compte de l'usure des équipements utilisés pour la production de biens et services et de la nécessité qui en découle de réinvestir une partie de ce qui est produit pour maintenir les capacités de production.

- Le PIB ne prend pas en compte l'épuisement des ressources non renouvelables, qui se répercute sur le bien-être des générations futures.

- Le PIB n'intègre pas les loisirs, qui ont bien entendu une valeur pour la société et contribuent au bien-être.

- Le PIB ne fait pas de distinction entre différents types de répartition des revenus. Une société qui compterait un petit nombre de familles immensément riches, mais dont la majorité de la population vivrait dans une totale pauvreté, connaîtrait très vraisemblablement un niveau plus faible de « bien-être général » qu'une société qui aurait le même PIB, mais où la pauvreté ne serait pas endémique.

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